HSOR

Avant-propos

Rien !

Date du document : après 1984

Rien ! devrait se lire en deux respirations, pour bien sentir le souffle. D’abord le I, ensuite le II et le III. Ça se parcourt en trois heures, une écriture facile, pour les pauvres. Tout ou Rien. Pas plus de clé ici qu’ailleurs ; rien que les contours d’un style.

Rien ne s'oppose plus à ce Rien ! que le fait que de nier, sinon peut-être pour les humiliations multiples des cauchemars qui n’auront pas de fin. La fuite animale, la disparition, le désir absolu de se fondre et qu'on ne nous remarque pas, sont du côté de la passivité, une passivité devant un beau geste, un paysage exaltant, un point d'acupuncture juste, une musique évidente. Ça ne contredit en rien notre violence irrémissible, qu’on se rassure !

Rien ! fait partie du continent HSOR de la cosmologie, lié aux HiStOiRes du temps. Aussi bien vrac théorique, pédagogique, cartes du territoire, journaux, mémoires grises & noires… La plus grande partie est seulement à consulter plutôt qu’à publier .

Rien ! concerne cette fin planétaire dont j'ai parlé dans Mettray. Mémoires du temps, des autres, sans trop d'épanchements (le genre de penchement en avant qui fait qu'on tombe, et qu'il nous faudrait des pansements tout de suite), pas du tout sous une forme romanesque mais par fragments successifs comme l'ensemble de la Cosmologie ; peut-être un peu plus linéaire ; ça s'est entassé de la même façon, peu à peu par séquences au fur et à mesure des années pour être rebrassé à la fin.

C'est la fin de quelque chose, le bout de l'impasse, une conclusion, le constat sur une vie : être passé de la Tribu des moins-que-rien à rien, ce qui n'est pas rien. C'est un couteau tragique, une bonne coupure. Et une condensation.

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Publié le 19 octobre 2021 dans texte HSOR document

Gérard, t'es là ?

Date du document : 2000 et après

GéRARD, T’ES LA ?

Il n’y a d’inscription que d’agrément. L’art ne vient que par le cœur à l’esprit, et la peinture est comme une toile amicale qu’on dispose pour prendre un pique-nique en commun dans la campagne qu’on peindra demain, à mi-chemin vers la maison familiale d’été. À l’image de cette halte du Prince dans Le Guépard.

etc.

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Publié le 14 septembre 2019 dans texte HSOR document

La Mort des Amis

Date du document : 22 Octobre 1916

LA MORT DES AMIS

 

On peut penser que certains, un peu voyants, nous énoncent leur mort sans le savoir : Didier Morin parle de la femme écrasée dans un terrain vague par une Alfa Roméo dans Accattone de Pasolini, et Genet de “Ah ! Que ma quille éclate !” du Bateau Ivre à propos de l’amputation de la jambe de Rimbaud pour ostéosarcome qui précède sa mort de peu.

Au cours de son séminaire Barthes envisagea une fois la façon dont la maladie ou la mort pouvait toucher un homme dans la part de lui-même qui lui était la plus chère. Il prenait comme exemple Benveniste touché par l’aphasie et Mallarmé mort d’un spasme de la glotte. Tout cela très linguistique, tout de même : on était dans les années 70.

 

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Publié le 2 octobre 2018 dans HSOR texte document

SRRLSM/RBSPRR - Enquête à propos du Surréalisme

Date du document : 21 Août 2015

Ceci en réponse à une enquête organisée par l'URDLA, et qui a donné lieu à un ouvrage intitulé Trois Chameaux rue de la Convention

Qu’avez-vous fait, vous, les gidiens,
les cérébraux, les rilkéens,
les mystériens, les faux sorciers
existentiels, vous, les pavots
surréalistes qui flambiez
sur une tombe, les cadavres
de la mode européisés,
les blancs asticots du fromage
capitaliste, qu’avez-vous fait
devant le règne de l’angoisse,
devant cet obscur être humain,
cette présence piétinée,
cette tête qu’on enfonçait
dans le fumier, cette nature
de rudes vies foulées aux pieds ?

Vous avez pris la poudre d’escampette
pour vendre des morceaux d’ordure,
pour chercher des chevaux célestes,
la plante lâche, l’ongle ébréché,
la « Beauté pure », le « sortilège »,
des œuvres de pauvres capons
pour que les yeux s’évadent, pour
que les délicates pupilles
s’embrouillent, pour survivre
avec ce plat de rogatons
que vous ont jeté les seigneurs,
sans voir la pierre à l’agonie,
sans protéger, sans conquérir,
plus aveugles que les couronnes
du cimetière, quand la pluie
tombe sur les fleurs immobiles,
les fleurs pourries des sépultures.
Pablo Neruda. Le chant Général.

Pourquoi répondre — Je réponds à ceci par intérêt pour votre travail d’artiste et votre travail d’enseignant et parce que très précisèment, voilà un peu plus d’un an, par une sorte de “hasard objectif”, au moment où j’étais en train de distribuer pour les amis de l’URDLA un de vos livres dans les confins les plus reculés de Paris, j’ai eu la tentation de chercher le siège du dernier Cercle Surréaliste, histoire de voir à quoi ça pouvait ressembler aujourd’hui. Et je me suis retrouvé dans un quartier sinistre de cités, un non-lieu, comme s’il s’agissait d’une adresse fantôme.

J’ai toujours été à la recherche d’une fraternité impossible, dans une sorte d’enthousiasme à venir. Dans ces temps de sinistrose il aurait été curieux de voir si des surréalistes attardés réussissaient enfin à travailler dans des conditions de laboratoire telles qu’ Artaud les voulait.

SRRLSM SRRLST — Voilà encore quelque chose qui me pousse à vous écrire, que ces consonnes imprononçables. J’ai écrit ainsi Robespierre RBSPRR dans Quartiers de ON ! À la fois le Tas de Pierres de Hugo et le tranchant consonantique de la guillotine.

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Publié le 25 octobre 2016 dans document HSOR texte

Dans l'Ouest - Comic.Strip

Date du document : 1971

Ce dessin faisait anciennement d'un cahier auquel il a été arraché. Il y a eu dans les années soixante-dix une série de onze cahiers complets inspirés de Comic-Strip des années 50 (Tex Tone, Buck John, Hoppalong Cassidy), et destinés pour certains à illustrer deux pièces de théâtre de Nycéphore du Continent OGR inspirées par les mêmes ouvrages. Ils composaient toutefois chacun un récit. Tous ont été détruits dans l'année 2000 sauf deux : l'un offert à Françoise Labat, l'autre à Pierre-Alain Lucerné.

Ce sont la plupart du temps des traces de crayons de couleur ou de pastels sur un fond de scène au graphite.

NDLR

Dans l'Ouest

Publié le 2 décembre 2014 dans document HSOR dessin et gravure

Joël Roussiez - Pour le Dico

Date du document : 2014

Texte destiné au Dictionnaire de l’URDLA : on verra si ça passe !

NDLR

L’exigence morale de Roussiez consiste à se dépecer du monde de la vulgarité instruite, refusant le récit grossier comme l’action quelconque. Il cherche l’améthyste du gave, l’animalité des parois et les lieux de torsions et d’enroulements fantastiques des corps de l’enfance. Car l’aventure Roussiez ce n’est pas celle du signifiant, mais celle du roman où le monde s’ouvre au fur et à mesure de l’énoncé comme le corps devant le médecin.

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Publié le 30 juillet 2014 dans document HSOR texte

Didier - Pr’Ose ! Futur

Date du document : avant 1984

Extrait de Pr’Ose ! Futur

NDLR

(Didier)

Dans mon cerveau, avant la méningite, Le sein ne suffit plus ! Ajoutez-donc du lait écrémé, Touillez toute une vie à travers mon crâne : C’était ma voix, ce pays-là !

Neuf mois à peine ! Un mois d’été à Almogordo, Un mois claquant des cents de pigeons sur le fronton de zinc noir, Qui creusent les pierres sous leur bec. La bombe du Désert d’Alamogordo a explosé en moi ; Elle a cheminé cinq nombreuses années. (Le reste du temps, je suis mort.) Miracle (chose inespérée qui doit être) : Esquisses de sierra et ciel bleu.

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Publié le 6 février 2014 dans document HSOR texte

Lincoln - Brouillon

Date du document : 1969

On trouvera ici un extrait d'un ancien brouillon retrouvé dans un vrac HSOR.

NDLR

Lincoln

Premier Janvier 1863 : on commence par rire. On voulait sonner, secouer la bannière étoilée, Depuis l’embrasure de la porte, Le porche de l’esclavage par où les fils maudits de Noé sont entrés dans le Temple.
Évaluer le mal absolu au sommet du crâne : Border States avant les Border Line “Si on trouve dans une arche de verdure un paysage suffisamment complexe, On y reconstituera le temps.” dit Abe. À Richmond ! Au Bull Run ! On déplacera celle qu’on aime depuis le Nord jusqu’à Fredericksburg ; Stanton contre Cameron le taré. On s’inscrira dans une sociabilité sise de forêts profondes et de chasseurs gris. L’Anaconda ! Et le whisky Grant pour tous. Plus de ligne blanche encrassée et boueuse, Plus de glotte nouée, Plus rien que des silhouettes parmes de sang : un horizon remué. Savannah ! Savannah ! Destruction, pillage et saccage, mais très peu d’atrocités. Le soir est tombé, et pourtant on n’a rien fait pour ça, Sinon tenir le dernier quart d’heure.

*

On vivait au grand air, on pratiquait la chasse, la balançoire et la fellation.
Petit enfant, chien dans un Parc en avril, matinée fraîche : piments des moineaux, mésanges, pinsons. Chasseurs oreilles rouges de froid, casquette de laine noire : à la face bise glaciale.
Les accords mystiques résonnent.
Aujourd’hui éblouissement du soleil sur les flaques près des poubelles ; On vient de pendre un négrier à New York Dans la ruelle étroite de fabriques et de garages clos. Murs de parpaings noirâtres et fumée noire de la haute cheminée d’industrie bouchant le Soleil. Obsit Nemon !
Douglas “Teuf-Teuf” le paralytique dans un train spécial ; La nuit, il y a toujours un tas d’acier et de métaux ferreux près de la voie ferrée ; En approchant de Baltimore la Sécession devint électrique ; Dred Scott esclave libre n’était pas un citoyen. Noyau plus dense qu’un moyeu de jade. Sinon, après les hôtels, le mouvement humain par excellence reste ignoble. John Brown fut pendu ; Washington tuant Spartacus. Fort Sumter : le frémissement ! On a vu des diamants fondre de givre, en plein hiver ; Partout la montagne résiste à l’esclavage.

etc.

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Publié le 16 janvier 2013 dans document HSOR texte

Une soirée chez les Tristram - Entretien avec Brigida Gazapón

Date du document : 15 Mars 2006

Voilà donc longtemps que la rédaction de cet entretien était en attente de mise sur le Net, dans l’espoir de retrouver la version définitive et intégrale. Faute de mieux nous sommes partis de la bande enregistrée, qui comporte une partie inaudible et la fin effacée. L’original appartient à Brigida Gazapón qui a réalisé l’entretien et qui à l’époque s’occupait d’une petite revue en Argentine. Depuis elle est partie en Australie retrouver Lena et Miss Ross. Et plus aucune nouvelle. Si vous la croisez en “crawl-walking” dans la brousse en compagnie des kangarous chargés de répandre la bonne nouvelle de sa revue logée dans leur poche ventrale, parmi les dingos et les lapins excités, faites-lui signe de notre part, pour qu’on sache un jour de quel orage il s’agissait et quelle était la conclusion.
NDLR

Publié le 7 mars 2012 dans document HSOR texte

Brouillons des Croisés - Vive la Rose-Croix !

Pas plus que le précédent, ce texte assimilable aux Croisés n’a été repris ni dans les États du Monde ni dans Histoire Deux, du Continent OGR. On y retrouve entre autres l'épouvantable Emicho.

Isabelle Revay

Qu’importe l’ordre des départs : Chaos, Cosmos, toute la merde ! D’abord des Faces pour des Visages ; (Haïssons pas les paillettes, tous feux éteints Avant l’Apocalypse, Ni les babillages de 18 mois, Attachants gazouillis d’emprunts.), Des Nombres pour créer des Peuples. Visages d’hommes libres sur des corps de femmes soumises Et vice-versa. Déex li volt.
Pierre l’Ermite et sa lettre déclancha tout (“Si Constantinople tombe, Tours aura été inutile. Les Turcs, peuple débile de tous temps…”) Puis Pierre retourna dégoûté à Constantinople.
Ceux-là criaient “Deus lo vult”, Inondés de sanquette, Affublés de fausses culottes, Singes ornés des maux des autres. C’est la tournée du Pape : Tours, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nîmes (La durée d’un accouchement.), Marchands ceints de peaux d’Artistes qui traversaient l’Apulie Pour aller lui gratter l’oreille, Eux moins que rien : l’ombre déportée d’autres ; Jaugez le peu dont il reste ! Prostituées payées du Saint-Père, Famine, lèpre, fièvres, peste et batailles… Pour ces sauterelles religieuses. “Rien, moins que rien : pourtant la Vie. La pierre est fraîche, la main tiède.” chantent-ils.
D’abord Al-Akim 1010, mauvais chiffre ; (Même Vivien n’y pourrait rien, Même Jean-Pierre.) La Rage qui touche, Blancheur qui pique au lieu du rouge qui tache ; Qui frappe vite et net, tue sur place, élimine frisettes autour du trou ; Le tsuki de la pensée en acte, Coup de poing redoublé sans appel de Bruce Lee & Kanazawa, Foudroiement épileptique de Dostoïevski, Zébrure visuelle de Virginia, Crise atomique du crâne au soir,

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Publié le 25 janvier 2012 dans document HSOR texte

Brouillons de La Bande à Jésus

Ce texte assimilable à La Bande à Jésus n’a pas été repris dans les États du Monde ni dans Histoire Deux, du Continent OGR (à paraître dans le collectif Courte—Line). Le personnage de Issa, cet ancêtre du Christ figure toutefois dans Crampes, le “recueil gitan” de OGR.

Isabelle Revay

(Bande à Jésus ?)

Dans ce quartier plus de sabbat ni de boue : des oiseaux ! La pine à gauche, la jambe à droite, Aucune dignité de la chair, La langue noire, Et des passereaux vifs !
Nouvelle traversée du jardin Capitan Et sa maison des oiseaux En compagnie de Joseph, Avec Husserl, le roi des claquettes, Arsène, qui trime comme graveur chez Leblanc. Et l’enfant qui le heurte dans les Arènes tombe mort.
On paye pour la ménagerie : Fauves trempant dans le lac d’urine, Anges loukoum aux ailes de carton ; Mille menues attractions en éclipses Dont les pharisiens si terriblement bêtes.
Là-bas la Fille de la Commune, nue jusqu’à la chair, Jambes coupées, le moyeu vide, Sur le matelas de sommeil des lettres En Grande Truanderie.
Tandis que Lui, Exalté par la forme et le nom de la première lettre, Laisse le cartable au ruisseau, Dégorgeant de caricatures, De journaux illustrés, De résidus de Malakoff, Et lance à tous la date de leur mort.

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Publié le 25 janvier 2012 dans document HSOR texte

Brouillon 437. - Suite Réseau Zéro.

Date du document : 1976

Brouillon résiduel d’une suite probable (assez longue : ici p. 437) de l’épopée de Martin Zoo Outis, dont un récit : CylindreObscur, figure dans OGR, version maigre.

Cette suite abandonnée était surtout fourmillante de plans, presque à chaque page.

I. Revay

Brouillon 437.

Publié le 29 septembre 2011 dans document HSOR texte

Brouillon - Vrac Didier

Date du document : Aucune date

“Embryons humains : les nouveaux esclaves
Produits en masse et conservés in vitro en attente d’être livrés
Par Dieu le Père Papa Pantalon ;
Produits innommés
Voués à une non-naissance.
Ena milo melomon
Bruit de fiacre du levantin
(Elle attendait le train de Topeka),
Four Courts 1922.
Peut-être ici est-ce en sortant qui je suis ?

Sur l’autre bord : suspension artificielle de la mort,
Élimination des plus faibles.
Au-delà : l’apoptose
Et la reprogrammation du noyau :
Est-ce un homme cette levure ?

On n’est dans la nuit que la vomissure du ripailleur.
Qui engendra quoi dans la Trinité :
Plus d’odeur, d’auteur… comment ont-ils pu deviner ?

Sed aureis furculis ;
Noms de mon enclos sans trouée,
Écriture de coins et recoins,
Éclats de la douleur assourdis.
Je suis la réalité fusible
Et le vent du Sud casse les roses,
Langue de mandarin dans une gueule poundissante.
C’est est fini du Bouddha,
On ira aux Enfers pour aider les autres
Où l’on trouve autant de roses qu’on peut offrir,
Où l’abuelo me mord la main par amour.

Enfers de Dante, des Hindous, de l’Abbé Dubois ;
Nagez dans l’étang rempli d’urine de chien et de morve !
Inertie paisible de la stagnation,
Jouissance de l’anéantissement dans le Tout :
Ne jamais renaître !”

*

Oh ! Quelle horreur d’avoir Marie pour femme !
Et le bulletin seul du premier trimestre
Avec des notes autour de 11.

Ce texte fait partie dans les archives du vrac d’un dossier sur Didier. S’agit-il d’une esquisse de Pr’Ose reprise ailleurs ? Nous ne le savons pas.

I. Revay

Publié le 20 septembre 2011 dans document HSOR texte

Un Paquebot Magnifique & Récifs

Date du document : 14 juin 2011

Avec Roussiez on part dans l’aventure de la langue, un vrai roman d’aventures et l’aventure du roman, dans le picaresque de Don Quichotte et de Jacques le Fataliste : ce qui doit advenir advient. On est dans Le Chancellor et son présent absolu, Un Capitaine de Quinze Ans, et surtout dans la fin de la première partie de Vingt-Mille-Lieues sous les Mers, les explorations abyssales et la visite du cimetière marin.
On peut lire Un Paquebot Magnifique comme on lisait autrefois le récit du voyage du Rhin de Victor Hugo, vaste déroulement d’où surgissent les récifs des burgs mystérieux à travers des paysages crépusculaires, mille richesses historiques et des géographies à explorer, des contes qui se déploient en pop-up comme le Diable de Pécopin, ce qui correspond chez Roussiez à L’Histoire de Majnûn ou À propos de l’oiseau lapidormeur.
Chez Roussiez aussi mille savoirs de l’époque sont brassés, et l’infini écrase de temps à autre le sillage de l’aimable errance comme chez Victor Hugo la plaine de Soissons s’ouvre sur César, Clovis et Napoléon parmi des ombres qui passent ; à la faveur d’une inscription sur une pierre Jules César se transforme en Jésus-Christ.
Dans les deux ouvrages, moins d’exotisme que de dépaysement temporel, et le passage d’un itinéraire didactique à un véritable enjeu politique, je veux dire un enjeu guerrier.
J’ai la chance d’habiter dans un village dont le Saint arbore à la fois plume et épée, et suis bien heureux de constater que l’incision de Roussiez n’a rien à voir avec cette manie des ouvrages depuis quelques années dont le pseudo-héros est un écrivain ou dont le secret est un livre (éventuellement possédé par un diable aimable et mondain, un diable “Saint-Louis en l’Île”).

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(La Rumeur Libre fait partie de ces éditeur qui ne confondent pas la pensée du corps et la physiologie et préférent l’épos Roussiezien qui comporte un Z. à la socialité bêtasse. Décidément encore une petite maison sympathique de pauvres.)

Et également : Éthique de la Description et Troupeaux et Voyage

Publié le 9 juillet 2011 dans document HSOR texte

Max et les Fouailleurs - À propos de l’exposition Max Schoendorff à l'URDLA

Date du document : Mars 2011

Surréalisme.
“Il y a quelque chose de mal digéré dans le surréalisme, disait Denis Roche et c’est un stade peu important de sa digestion.” C’est sans doute l’illusion de la profondeur : celle de l’inconscient comme boîte noire autant que celle de la plupart des représentations picturales de ceux qui se réclamaient de cette école.
Au contraire chez Max on est à peine dans une épaisseur indurée de la peau, à l’endroit où se fichent les échardes ou les pinces à clamper. On est chez les fouailleurs, ceux qui crochètent les tas d’ordures à la recherche d’un aliment, les gamines du Brésil ou d’ailleurs.
Les fous sont ailleurs : ils crochètent dans le déchet en rêvant du Paradis alimentaire de Pinocchio.
“Mais quoi qu’on fasse on ne ramènera aucun trésor au jour : on ne fait que retourner de l’ordure.” me dit un parano quelconque et lyonnais. Au contraire. Et ce que les gamines cherchent, ce n’est précisèment pas de l’ordure mais un morceau de vie. Il n’y a pas à aller chercher loin : c’est ici et maintenant. C’est sans doute la leçon à tirer des révolutions arabes Facebook. À quand chez nous ? À Caen les vacances, disait Devos.
“Ça va muscler !” Le Vide de la Plaque.
À Saint-Michel, lorsque “Nez-Rouge” l’air revêche au premier pastis du matin disait “Ça va muscler !” ça voulait dire que toute cette sorte de chaos qui s’était accumulé en lui depuis quelques jours allait trouver son expression sur un lit d’hôpital… _etc.

Pour lire la suite, reportez-vous au Ça Presse n°49 de juin 2011

Max et les Fouailleurs

Publié le 23 juin 2011 dans document HSOR texte edition

Pr’Ose ! - Champ II. Extrait.

Date du document : 1969 et après

(Don Qui Domingo)
« Je ne vois personne. Rien n'est perdu. Don Qui à l'agonie qui a vu « les lieux » pour la dernière fois. Il avait dit : Personne, non, personne. Il lui reste l'Envers ; j'observe les débarcadères. Contre le carat pur, sur le Port, Les porcs portugais de l'usure nourris à la misère de Cuba Aux grains pourris dans l'eau de mer ; Et James, le marin enculé ivre qui a cru accoucher d'un garçon. Sur la rive pétales d'or arrachés avec du sang

Les Gras arrivent au-dessus des maisons des Quais, À hauteur de l'Esplanade des Girondins, (Claquement de vertèbres, mouvement rabaissant la tête au niveau du billot. Un détail, paille et clair, tout luisant des billets reçus, À la lettre , Le filigrane.) ;
Énormes Entre Nil et Tigre, Grosses Têtes flottantes du genre noirâtres, irrégulières de contour, un peu molles. Dont Arlequin avec son chien, Josué un peu épais qui égorge à tout va, Et l'Astronome illusionniste Qui cueille ses turquoises au Sinaï.
Donnez-nous tout sauf l'invendable ! Verreries et musiques, Bibelots, bimbeloterie… Vite, le Matin des Orgies ! Les Gras doivent être tirés de Naos vers l'Autel Et immolés !
La Messe des Gras le matin : Uniquement chier !
Leur point d'acmé, leur zénith, C'est la cagade de Midi, Jeux Floraux, Violette de fiente, Lys de merde ! Au-delà du jour : L'aboutissement de leur vie : Caguer le plus abondamment possible !
Detailler la nature des fèces, leurs strates, le feuilleté, la congruence, Le glaiseux ou le lisse, L'uniforme, le fragmenté ou l'éclaté, Le coulé simple, le diarrhhéique ou l'explosif, Celui aux senteurs retenues ou le puant atroce, L'aigre, le salin à relent sexué, Celui qui sollicite un appel vertébral Ou que gêne un embarras prostatique… Ils fumaient… l'encens s'élévait ! La vapeur infectée à l'élévation.
Parmi les rituels : le déroulement du pécu qu'ils poursuivaient tout le long de l'évacuation, Avec un rythme calculé, De sorte qu'à la fin La longueur du papier tiré coïncide avec l'essuiement correct du trou de balle. Puis ils envoient ça comme enveloppe à l'affranchissement des tripes, Paquet fourni tamponné par la chasse, Message noir destiné au Styx et à la Styxose !

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Publié le 24 mai 2011 dans document HSOR texte

Reliefs de Cartes - Notations

Date du document : Entre 1991 et 2000

Avec ces Reliefs de Cartes, qui sont de simples notations, s’achève le recueil des Cartes à propos de la Cosmologie. Et pour ce qui est du volume global de HSOR, en dehors des Journaux et Récifs de Voyage, qui ne sont pas destinés à la publication, il restera à publier deux entretiens : La Pièce est Enfumée, et Une soirée chez les Tristram.

I. Revay

Publié le 16 septembre 2010 dans document HSOR texte

À propos du Roman

Date du document : 2006

À Propos du Roman

— La littérature peut-elle être encore pensée en terme d’évolution, de révolution ? Autrement dit, face aux impératifs commerciaux qui tendent, semblent-il, à la niveler en la réduisant, par exemple, à ne plus ressortir qu’au seul genre du roman, reste-t-elle cet espace (que l’on dit sacré) de liberté, ce lieu de tous les possibles ?

— Le Roman, je l’ai fréquenté en trois temps : de façon traditionnelle dans Roman en 1968 (c’était un pari fait avec un groupe d’anciens lycéens). De façon déja désintégrée avec Tuberculose du Roman en 1972, et enfin en 1984 avec Je suis le Roman Mort qui en signale l’éparpillement.

etc.

Publication : Enquête sur le Roman. Éditions le Grand Souffle

Publié le 15 août 2010 dans document HSOR texte edition

Rimbaud & Daudet - Hommage à Cabaner !

Date du document : 1989 et 1992

[……………]
Nicolaï : “Nous étions en attendant Nicolas en train d’écouter la causerie de Sévèrimus à propos du Poor Arthur et de ses emprunts volontaires à Daudet, dans un café, à l’angle de La Samaritaine et du Pont-Neuf adorés, dans ces temps où l’on redoute la douleur de l’orage sur les bois œuvrés (ceux-là mêmes où le premier imbécile gueule dans la forêt, alors qu’une immense vapeur s’élève et arrose la surface des Temps : “Alors, Éole, gros sac !” et puis aussitôt ensuite avachi dans le fondement de sa voiture: “Tiens ! pour le vent ! Tiens ! pour le soleil !”) autant qu’on déverse ensuite le petit jour du rabbin de l’Ancien Testament caché derrière la porte des chiottes !
(Le “Café de l’Univers” et devenu l’Univers Rimbaud. Chaque phrase de lui est prise sur un méridien, dont la possibilité infinie des sources jaillit. Barque devant le Moulin, rivalité du Collège et de l’Institut, mouche latine bombinante et sacrée. Café plein d’Écho. Saint-Sépulcre. On y boit du moka d’Éthiopie ; noir comme le Diable et velouté comme un Ange ; on ignore les mélanges crémeux comme la robe des capucins.)
Nycéphore : “Maintenir l’énigme contenue, concentrée, terrible, du dehors-dedans, voilà le grand mérite de La Samaritaine ! Du mélange de l’éclairage artificiel et de la lumière naturelle, du néon coulant ses sirops sous la pluie, de la mousson catastrophique des stigmates illuminés, que sont ces traits d’éclair à deux ou trois fractures successives.
Prendre et induire la foudre, la canaliser, capter cette puissance de l’éclair, de l’angoisse du petit jour adolescent, l’incertitude du cauchemar et de la veille ; réussir dans le travail colossal d’une formidable forme, un creuset géant, d’un moule divin, à réunir tout ça !
Et à présent, le jour baisse atrocement dans toute la ville où tombe un brouillard noir, une pluie de suie fine ; en dix minutes, la nuit est là, charbonneuse des débuts de l’Industrie, jamais profondément dite, sinon par Rimbaud. Puis vient le déluge fracassant équinoxial, incoercible !
Un Chanteur (la table à côté) : «— Je vais vers la Lessive ; Elle a pas de rien jusqu’aux genoux !»
*
«— Vous vouliez qu’on sorte d’ici, dit Sévèrimus l’Homme-Pie à Nicolas à présent installé à sa table du “Café de l’Univers”, face au Pont des Mariages Secrets du Square du Vert Galant ! Regardez l’horrible crachin froid : on se croirait tout à coup en Hiver !
— L’Univers a tourné !
— D’ici qu’on traverse pour que vous achetiez vos pigments et du noir vignette, cela vous fera comme un trou gelé sur le crâne, et vous serez ensuite bon pour une horrible migraine jusqu’au soir, ou, comme dit Lawrence, “un craquèlement de tout l’être sous la tension des vagues douloureuses roulant de la colonne au cerveau jusqu’au moment où l’aube blanchit les fentes du hangar.”
Il en profita pour me déballer sa théorie des correspondances intertextuelles (il avait étudié chez Kristeva, à Jussieu : vent froid et angines phonématiques !) et des emprunts éventuels de Rimbaud chez Daudet, dans Le Petit Chose, pour les Intimités d’un Séminariste.

Publié le 1er août 2010 dans document HSOR texte

Denis Laget. Fétiche et Reclus - Fortiche ou Forclos ?

Date du document : 2010

Reclus
Je pressens la jouissance du Mort, du disparu, comme un joyau absolu, de façon à la fois fulgurante et labile, instable et aussitôt évanouie qu’approchée. Ces papillons de certitude n’ont rien de morbide et volètent dans l’air joyeux des Adolescents* et de toutes les fêtes baroques de la Cosmologie*, car c’est le propre de l’Inscription, cette catégorie à définir et ce territoire à défendre tout à fait en dehors de la culture et de l’art.
Je ne suis pas un artiste car je n’ai jamais eu d’atelier ; je ne suis pas non plus un écrivain : rien qui me débecte autant que ce milieu-là (particulièrement en France aujourd’hui), ses truies, ses danseurs mondains, ses plagiaires, ses sociologismes et ses livres qui ne sont jamais que les cendres de la vie, au mieux un reportage correct.
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Publication : D’après modèle. Denis Laget et pratiques contemporaines

Publié le 1er août 2010 dans document HSOR texte edition

Réponse à Menstyle - Biographie et non Autobiographie

Date du document : 2009

Biographie et non Autobiographie
L’autobiographie, c’est la façon d’éprouver dans un corps la vérité du monde. Ce n’est certes pas l’anecdote, ni les aventures du personnage de la carte d’identité, totalement fictif. ON n’a jamais existé ailleurs que sous un nom d’emprunt. Tous les papiers étaient faux, sans qu’il y ait même d’origine à la question. J’en pars, c’est une lancée, pas un aboutissement. S’il y a une individualité qui se constitue, c’est par l’écriture elle-même. C’était déjà le projet de Montaigne. L’auteur est produit par l’écriture de la Vie : non par son point de départ, mais par son point d’arrivée, son résultat. Il n’y a personne au départ. Il y a Onuma Nemon à l’arrivée.

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Publié le 29 juillet 2010 dans document HSOR texte

Prière d’Insérer - Pour Roman : de 1968 à 2008

Date du document : 1986 pour le feuilleton Tristram et 2008

Prière d’Insérer

Des écrivains disparus c’est évident que nous avons perdu la subtilité de l’air que battait leur langue, autant que la qualité de l’ombre de l’auberge de l’Ours, dans Southgate Street à Exeter ; et nous ne les connaîtrons jamais plus.
Cette perte est irrémédiable, vieux frère ! L’érudition peut en instruire le procès mais certainement pas en retrouver la saveur. Que veut dire pour nous, comme frémissement du corps aujourd’hui “l’aube aux doigts de rose”? Du moins il nous en demeure la beauté emblématique.
Or si nous avons fini par admettre parfois des deuils antiques depuis le fond de “la nuit zoologique”, nous hésitons devant de plus proches.

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Publié le 29 juillet 2010 dans document HSOR texte

Carte n°11 - Pour François Bon

Date du document : 2008

De la dévoration du frère au trois
Après le deuil d’un frère, la Cosmologie Onuma Nemon s’est mise en place très tôt (même si elle s’est beaucoup modifiée dans son territoire et dans ses noms) dès l’enfance, en même temps que l’apprentissage de l’écriture, en 1954, de façon totalement immédiate, primaire et inconsciente, par une écriture à deux mains, la plus littérale qui soit, le frère resté vivant écrivant à la place du mort de sa belle écriture et de sa main droite, et pour lui-même d’une main gauchère forcée.
— Cela s’est cristallisé à l’adolescence, au moment des premiers travaux radiophoniques, sous forme d’un délire mystique, dans le surgissement de Cinq Continents : celui des campagnes, le maritime, celui de l’intérieur des maisons, celui de l’extérieur des cités, et enfin l’enfer, ramassant ce qui ne pouvait loger dans aucun autre.
— En même temps que ces Continents primitifs, une ébauche à pris corps de la Cosmologie actuelle sous la forme de Logres, pays des Ogres et territoire d’Arthur chanté par Calogrenant et défendu par Lancelot.

Ce texte a été placé en 2008 sur le site de François Bon en même temps que l’édition numérique de la première partie de Pr’Ose ! etqu‘une présentation de la Cosmologie par François Bon.

NDLR

Publié le 29 juillet 2010 dans document HSOR texte

Scribe Zéro - Présentation des États du Monde

Date du document : 2009

Ni héros ni anti-héros : Zéro. Lieu vide et bulle suspensive. O nu, cerceau de feu par où s’engouffrèrent Voix et Visions, voilà ce que je suis.
Je n’ai donc rien à revendiquer, m’étant tenu à ce qui m’était donné. Je suis un scribe, rien de plus et je n’ai pas plus de mérite qu’on ne doit recevoir de récompense pour rêver.
Au fur à mesure des années, j’ai pu éclaircir certaines scènes, nommer la plupart des Voix. Certaines restant tout de même indistinctes, innommées, prises dans une fureur abstraite.

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Ceci était la présentation de la première version des États du Monde, modifiée depuis.

Publié le 29 juillet 2010 dans document HSOR texte

Parcours

Date du document : 2009

1948 : Naissance à Cuba.
1954 : En même temps que l’écriture la Cosmologie se met en place, de façon totalement secrète.
1966 : Études de photographie, marqueterie, reliure, préparation au travail de bibliothécaire avant le choix définitif vers les arts plastiques.
De 1966 à 1968 : Production d’émissions radiophoniques hebdomadaires nocturnes avec un collectif dont les travaux sont manifestés de façon anonyme, sous plusieurs surnons, ou attribués de façon indifférente aux uns ou aux autres ; et création du premier café-théâtre de province.

Premiers essais dramatiques (sous l’influence de Jean Vauthier, rencontré alors). Représentations d’Arrabal, Gripari, Obaldia, et montages poétiques autour de la Beat Generation, le Dadaïsme, Cendrars, etc.

Travaux d’assistant-décorateur avec Andréou sur le Don Quichotte de Paisiello. Participation à Sigma (Bordeaux), et à des travaux dans le cadre du tout nouveau Service de la Recherche situé alors Centre Pierre Bourdan à Paris. Rencontres de Loys Masson et surtout Robert Ganzo. Travail hermétique.

En dehors de ça happenings, travaux de décoration théâtrale en Andalousie.

La Cosmologie se cristallise sous forme d’un délire mystique et se constitue en Cinq Continents, mais demeure une élaboration secrète.

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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

L’Exaltation, le Magnéto - Lettre à Dominique Poncet

Date du document : 2005

(Lettre à Dominique Poncet. 2005.)

Cher Dominique,
À propos de l’exaltation et de la chasse (les deux sont liées !), pour poursuivre ce que je disais à Veinstein, j’utilise surtout la course, le sac ou la corde sur des temps d’une heure et plus. Didier du reste a réalisé, en 75 ou par là un des premiers enregistrements au sac de frappe, d’une telle durée, en sous-sol de béton, avec un son très métallique.
Lorsque je cours j’emporte souvent avec moi une liasse de feuillets écrits, et c’est seulement vers la fin, quand le cœur est prêt à exploser (midi, été : moment et saison du cœur), que je relis cela littéralement sur les hauts-plateaux ou à travers les pentes diagonales, entre l’horreur des Nuits et la Neige du jour. Les morceaux qui ne sont pas assez tendus tombent d’eux-mêmes. Puis je reprends l’ensemble la plupart du temps au magnétophone de poche, cette fois-ci en marchant. Quand je ne cours pas (“katas, sac, corde” suivant les saisons), je travaille aussitôt “dans la foulée” de l’entraînement : le corps “entraîne” l’écriture. Mais la nouvelle diction doit être reprise à son tour par l’écrit, car la voix et l’exaltation ne sont pas une preuve d’efficacité, de même que le bonheur d’écrire ne prouve rien de la qualité de l’écriture, comme disait à peu près Gracq. En tout cas, il y a une cadence, une prosodie explicite.

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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

Carte n°10 - Résumé pour Quimper

Date du document : 2005

La Cosmologie Onuma Nemon s’est mise en place très tôt de façon primaire et inconsciente dans l’enfance par un travail à deux Mains de deux frères dont l’un disparu. Le vivant écrivait à la place du mort au moins autant que pour lui-même. Main droite, frère mort.
Ensuite à l’adolescence, ce fut l’amorce à la fois “consciente” et délirante de l’œuvre dans une première constitution en Cinq Continents liée au début du travail sonore, cinématographique et plastique.
Aujourd’hui, ces Cinq Continents se sont résumés en une formule : OGR-OR-O-HSOR-OKO.

Ce fut d’abord LOGRES (pays des Ogres chanté par Calogrenant), dévoration et apprentissage à travers plusieurs formes archaïques. C’est également ce qui demeure désormais de Nycéphore & Nicolaï injoignables (parties de corps trop éloignées les unes des autres pour qu’aucun ciment fictionnel réussisse jamais à faire joint). C’est sans doute la limite du fétiche.

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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

La Ficelle de Gutenberg - Prière d’Insérer

Date du document : 2004

Il existe depuis les fondements de la typographie une façon de faire tenir les caractères de la composition manuelle d’un pavé ensemble, une seule, rudimentaire, et qui n’a pas changé depuis Gutenberg. Il suffit pour cela d’utiliser une ficelle qui enserre le bloc de plusieurs lignes sur la galée : on passe, depuis l’angle haut et gauche plusieurs fois sur le premier bout de la ficelle, et on finit par un dernier passage en dessous, nouage rudimentaire, qui permet de la retirer d’un seul coup si besoin est. Ensuite, bien sûr, le texte sera calé dans une forme et maintenu comme il convient, parmi d’autres blocs, dont des blocs-images. En attendant, si la ficelle saute, le texte tombe en pâte.

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Texte destiné à servir de prière d’insérer à “Quartiers de ON !”
NDLR

Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

Carte n°9 CNAP - À propos de “Quartiers de ON !”

Date du document : 2004

Pour caractériser simplement et rapidement chacun de ces trois Continents qui sont trois cris ou trois niveaux d’écriture, il suffira de dire que OGR est plutôt du côté de la division sédentaire et de l’Œil, OR du côté de la multiplication, de la distribution nomade et de la Voix, et O du côté de la soustraction et de la disparition, du Trou de réel.

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Présentation destinée à une aide dont (bien sûr ?) n’ont pas bénéficié l’auteur ni l’éditeur pour la réalisation de cet ouvrage.

NDLR

Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

Comment Vous Dites ? - Projet Radio-Crâne Nocturne

Date du document : 2003

— Le projet radiophonique O N ! est une des Extensions de la Cosmologie Onuma Nemon, liée à ses aspects polygraphiques et polyphoniques, au même titre que la monstration de quelques travaux plastiques originaux, la réalisation d’une ou deux “Machines Conjuratoires”, sculptures ou dispositifs de grande taille, ou les lectures publiques sans auteur faisant intervenir voix et images vidéo et cinématographiques.
— Pour cela il est essentiel qu’il puisse être réalisé au moment de la parution de l’ouvrage. Car il permet, comme le C. D. par une sorte “d’écoute optique” (Stephen Heath) une “méthode de lecture” de la structure éclatée du texte.
— Les “Nuits” seront un travail spécifique pour la Radio. Les extraits choisis sont inédits, et ne font pas partie du volume publié par les Éditions Verticales. Ils consistent dans un Monologre de La Grosse, elle-même sautant d’un registre à l’autre, changeant sans cesse de ton (on peut éventuellement utiliser plusieurs voix), mais permettant du moins, dans cette “unité” de rassembler et de “tenir ensemble” (comme la ficelle de Gutemberg autour du pavé de composition qui empèche le texte de “retomber en pâte”) des éclats issus de diverses émissions des années 50-60.
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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

Carte n°7 - Atelier Contemporain

Date du document : 2002

La version ci-jointe du “Printemps d’OR”, n’a été donnée que sous forme sonore, une dizaine de fois, dans le Sud-Est de la France en 1989, puis en 1999 dans le Sud-Ouest, en particulier à Auch, à l’initiative de Clo Lestrade et de Tristram. Tout un travail ayant été effectué d’abord avec les Studios “La Buissonne”, de Pernes les Fontaines puis avec Philippe Prévôt, de l’IRCAM.
Le dispositif était constitué essentiellement de deux énormes haut-parleurs à taille humaine diffusant textes et musiques dans l’obscurité, tandis que divers “étoilements” (vidéographique, cinématographique…) venaient de façon soudaine éclairer une partie du monde en question.
Il reprenait le premier projet du “Cube de verre”, de 1986, recréant la Verrière de la Rue Sauvage (l’un des lieux de la Cosmologie) pour y projeter les différents éléments selon les Orients.

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Publication : Ent’Revues. Éric Dussert

Publié le 27 juillet 2010 dans document HSOR texte edition

Des Nouvelles de Pol’O - Le Bêtisier

Date du document : 7 Décembre 1998

Peu avant ce courrier, Sylvie Martigny, Onuma Nemon et Jean-Hubert Gailliot avaient publié dans Le Monde un article critique à propos de la NRLG (que l'on trouverai ici ainsi que le texte original non “réduit”), pour en dénoncer le formalisme sous des enjoliveurs prestigieux.

Il faut préciser que P. O. L. avait été averti de l’article par Gailliot qui avait largement raboté les aspects les plus violents du texte original. Et que par sa tendance à avoir toujours le cul entre deux chaises (et les appendices qui pendent ?) Le Monde avait cru bon de contrebalancer cet article critique par une défense un peu mièvre du si bien nommé Kéchichian. Toutefois P. O. L. renvoya aussitôt les volumes des deux auteurs (pour O. N. il s'agissait de Tuberculose du Roman et pour Gailliot sans doute de La Vie Magnétique ?) qui avaient été acceptés. Au téléphone P. O. L. précisa qu’il ne saurait accepter les textes d’écrivains qui critiquaient d’autres auteurs de la maison.

O. N. lui fit remarquer que cela soulignait l’aspect d’écurie (pire que l’école et à l’opposé de tout mouvement) de ses protégés, pour craindre la moindre contradiction et un texte plutôt tendre, par rapport à des distributions de baignes à la Cendrars, lui véritable homme de mouvement, mais P. O. L. maintint son refus.

Etc.
Marc Bohor.

Des Nouvelles de Pol’O
Des Nouvelles de Pol’O

Publié le 9 juillet 2010 dans document HSOR texte

Carte n°5. Annexes 1 & 2 - De L'Homme qui rit à Studebaker

Date du document : 1997

Logres & OGR
(De L’Homme qui rit à Studebaker)
1997

Logres, pays des Ogres et territoire d’Arthur chanté par Calogrenant et défendu par Lancelot, (première ébauche de la Cosmologie actuelle), ainsi que OGR (qui fut le premier Continent émergé issu de la division de LOGRES), présentent tous les avantages de la contrainte dans un autre corps. C’est comme L’homme qui rit : un corps qui subit un rire imposé de l’extérieur alors que l’intérieur n’est qu’un conglomérat de morceaux tragiques. Là encore, toute l’importance du Moyen-Age et du désordre Celte, l’incapacité à faire cuirasse et encore plus armée.
Il y a un élément, une caractéristique, qui se conserve d’un continent à l’autre, de OGR à OR, du moins, et qui disparaît sans doute dans O, c’est la fulgurance, le trait foudroyant qui dans son zigzag procède à des associations apparemment saugrenues, et s’incarne dans quelques figures comme L’Homme Foudroyé.
Ce trait de caractère bien sûr détermine toute l’œuvre graphique.
Pour autant, il n’y a pourtant aucun intérêt pour l’auteur à “jouir d’un grand écart” de type surréaliste, ce que certains lecteurs ont cru, et qui n’était qu’une réaction normale à l’incompréhension du sursaut.

etc.

Publié le 5 juin 2010 dans document HSOR texte

Carte n°5 - Fulgurances, Course vitale

Date du document : 1997

La Cosmologie Onuma Nemon est liée à des états-limite, des fulgurances, des exercices d’une rare intensité. Nous souhaitons qu’elle en ait gardé les marques, qu’il reste quelque chose de cet appel au secours, de cette course vitale, de ces cadences, de cette lancée jusqu’à l’épuisement du souffle.

*

Elle s’est mise en place très tôt, dès l’enfance, par un travail à deux Mains de deux frères dont l’un disparu, le vivant écrivant à la place du mort et pour lui-même ; puis, après plus de vingt-cinq années, cette division en deux a été remplacée par un travail à plusieurs Voix.
Mais elle n’a pris sa “consistance” que peu à peu, trouvant les noms de “ses auteurs” en même temps que ses étapes successives, qui fluctuaient et se modifiaient sans cesse jusqu’au moment de leur achèvement.
De la première esquisse mystique de la mise en place des Cinq Continents, à l’adolescence, on pourrait donner une Carte, comme pour les autres moments, dont les lignes passeraient par des endroits tout simples tels que le dépôt de bus de l’Allée des Pins, un pré revêche et sauvage d’Arlac près de la Maison Peixoto, les immenses rouilles et les cambouis des quais, avec toute la portée exotique de leurs terrasses, etc…

*

etc.

Publié le 5 juin 2010 dans document HSOR texte

L’Adresse au lecteur à propos de “Roman”

Date du document : 1996

C’est évident que nous avons perdu Homère, le grand Will et quelques autres.
La subtilité de l’air que battait leur langue, autant que la qualité de l’ombre de
l’auberge de l’Ours, dans Southgate Street à Exeter, nous ne les connaîtrons plus.

Cette perte est irrémédiable, vieux frère ! L’érudition peut en instruire le procès mais certainement pas en retrouver la saveur. Que veut dire pour nous, comme frémissement du corps aujourd’hui “l’aube aux doigts de rose”?
Du moins il nous en demeure la beauté emblématique.

Or si nous avons fini par admettre parfois des deuils antiques depuis le fond de “la nuit zoologique”, nous hésitons devant de plus proches.
“Banlieue”, cité par exemple ici une ou deux fois, signifie, en 1956, le rêve et
l’automne, et, sous les platanes des boulevards, les longues alignées de meubles en vente et d’objets inutiles : cristaux, sabres… “Banlieue” signifie bonheur d’une arrière-saison.
*

etc.

Publié le 5 juin 2010 dans document HSOR texte

Carte n°3 - L’Identité, la viande.

Date du document : 1993

Cosmogonie Onuma Nemon
(carte N° 3 1993)

L’identité se ramène à la viande, l’Inscription au Vide.
Cette écriture est à nulle autre pareille puisqu’elle appartient à Personne Personne.
Il fallait en réduire le calcul à minima. Nous avons remplacé la grossièreté des allusions et de toute scolastique des références par des tombées en pâte ou des refrains de levures, intermittences et clignotements des sujets désertés. L’habitude est une peau sèche que nous avons abandonnée.

La Cosmogonie est faite de strates ayant des interférences et des resurgissements entre elles. Leur apréhension étant aussi mouvante que fut leur agencement (même si elles sont définitivement constituées, elles n’ont pas pour autant cessé d’être) ; les Cartes sont envoyées à chaque fois qu’il est possible d’effectuer une nouvelle reconnaissance.
La Cosmogonie Onuma Nemon, limite intolérable d’une signature ou sismographie déchaînée, contient deux formules :

OGR-OR-O
HORS-OKO

Nous ne parlerons que de la première ici.
OGR : une division
OR : une multiplication
O : une soustraction

etc.

Publié le 5 juin 2010 dans document HSOR texte

Carte n°1 - Le Cube de Verre

Date du document : 1986

Nous publions à titre de document toute une suite de Cartes (relevés du territoire de la Cosmologie) à différentes époques. Diffusées à l'occasion de manifestations, en même temps que des livraisons… On pourra ainsi en suivre les transformations.

I. Revay

Publié le 5 juin 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Serge Vitriol - Les Anartistes

Date du document : 1969 et après

(Serge Vitriol)
« Vous, les faiseurs de mensonge, Tous, les médecins sans talent ! » L’École du succès de Potin-Mouillotte, Et non pas la vertu.
Non ! Il n’est pas poète, Il n’est pas musicien, Aucunement peintre Et certainement pas écrivain Ni philosophe non plus (quoique nouveau) : C’est une autre catégorie que nous avons lancée chez Gratis, Ah ! Il n’a pas vécu non plus, J’oubliais ! Il parle de carnages qu’il n’a pas connus, Il danse sur des charniers écrits.

etc.

Publié le 28 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Nany El Niño - Les Adolescents. Aube & Nany

Date du document : 1969 et après

(Nany El Niño)
Nany : nausées des promenades Au retour, près de l’étang de frigidité, Lui qui s’est baigné dans l’eau boueuse du Gange.
Nany traverse la rue d’Enfer, la place Saint-Michel, rue Dauphine Où l’on voit cuire le tronc vivant et pantelant de l’ennemi. Un peu d’émotion autour des barricades ébréchées ; Au Pont-Neuf la statue du Vert-Galant tient un drapeau tricolore Près de la rambarde où Zinaïda un jour est venue fumer ses roulées… Un général d’Opéra-Comique traverse le Marché des Innocents En uniforme venu de chez le fripier. Le capitaine meurt sous la balle de l’enfant qu’il protège, Assassin innocent.

etc.

Publié le 28 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Nicolaï Naskonchass - Ligne des Escholiers Primaires. Trio des Enfants Malades

Date du document : 1969 et après

(Nicolaï Naskonchass)
Grand courage des suicidés : Frévoir qui fonce dans une borne de haute-tension Et coupe toute l’électricité de Vendôme en se supprimant.
Avant de périr grillé il avait distribué tous les exemplaires du roman à travers le paysage, Par paquets de pages, Comme des tracts Qui voletaient, Au sommet du col, Devant les panoramas découverts, Sur les bords ensoleillés des chemins, À l’orée sombre des sous-bois, Dans la mousse, les graviers, l’herbe, sous les fougères, Dans les champs de tournesols…
Le lendemain : jeudi ! À quatre heures… mais non ! Reprenons. Répétons : “le loup pelu !”

etc.

Publié le 27 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix des Orphelins - Les Enfants. Lignes des Orphelins Colporteurs

Date du document : 1969 et après

(Bande des Orphelins)
Acteurs funestes, profanateurs ; Des boissons sous les chapiteaux ; Isabelle, lambris soulevés La forêt noire : Feu au centre du camp ; Les danois.
Ensuite les Enfants Croisés. Une colombe dans le miroir, ailes battantes, Rend à leur regard leur Empire, Et leur offre son silence.

etc.

Publié le 27 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Nicolaï

Date du document : 1969 et après

(Nicolaï Naskonchass. Rue Sauvage)
Forces de friche et de terrain vague ; Leurs termes : de furie, de feu, crachoisis.
Le voyou débile et crasseux, Nez long et recourbé, pommettes saillantes, bouclettes, Machoire d’âne pendante, Avec laquelle il tue mille hommes. Lance trois cents renards queue enflammée à travers les moissons. Avançant menton en avant, épaules avachies en arrière, Claquant sa bulle de chewing-gum : D’un seul saut de recul le camion enfin l’écrase ! Marave de l’Enragé !

etc.

Publié le 27 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de La Bande à Jésus

(Bande à Jésus)
La roue et l’âne 3000 ans avant Jésus ; La première ville du “croissant fertile” : 10 000 ans avant Lui.
Ensuite on descend vers les fleuves, les provisions d’eau, l’agricole, Les essaims de golfeuses autour de l’anus Usurier. Récolter Isabelle au golf, En deux minutes Clémentine impossible ; Sensibility.
etc.

Publié le 27 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Jackie

Date du document : 1969 et après

(Jackie la Kochonne)
Jackie de plus en plus touchée, à genoux, Par les garçons du Centre de Rééducation de Lignan, Ouvrant ses cuisses leur laisse caresser À rebrousse-poils sa motte, Les fait décharger dans sa bouche Et entre ses gros seins de laitière, Puis enfin les invite à se promener Dans le Parc et la jungle viride, à peine une fois rhabillés, En emportant un “pique-nique” (Elle insiste en riant, sur le mot.) Énigme de Noigrandes : de la cire pour tous les trous.

etc.

Publié le 27 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Nicolaï Naskonchass

Date du document : 1969 et après

(Nicolaï Naskonchass.)
10 Août. Peur de cette Autrichienne Assez forte et peu musicienne Qui parle de ses règles au-dessus du Danube Avec trivialité, Comme d’autres produits d’importation À Vienne.
Le bateau noir près de la Morgue Où l’on entasse les cadavres Par couches, séparés de paille, Harengs marinés : Ophélie dans les nénuphars. Ariane Broutée jusqu’à hauteur normale Sans rien qui gêne la course lorsqu’il pleut.

etc.

Publié le 18 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Norbert

Date du document : 1969 et après

(Norbert Perez. 9 Août. 13h 08)
Pression insistante et irritation sensuelle du vent Sur le cuir chevelu par la vitre arrière, Odeur de l’entrecôte à l’échalotte. Dutourd frappe pipe à la bouche, Sur une “Japy” L’histoire du crémier de Neauphle Avant Duras et l’ayatollah.
Le monde avant les grandes surfaces : disons 1956, le “tertiaire”, Kroutchev dénonçant Staline, “Love me Tender” (Avril : huit jours de s’perme pour cause de mariage) ; La petite maison de banlieue dont la grille détruite donne sur les grands ensembles ; La troisième semaine de congé et les chars en Hongrie.
1953 : ADN-ADONAÏ, 880 mots. 1958 : “L’Homme de Désir”, De Gaulle, la nouvelle République, la torture en Algérie ; Plus rien après.

Publié le 18 janvier 2010 dans document HSOR texte

Champ de Pr’Ose ! Voix de Don Qui

Date du document : 1969 et après

(Don Qui Domingo)
“Je ne vois personne. Rien n’est perdu.” selon Don Qui à l’agonie qui a vu “les endroits” pour la dernière fois. Il avait dit : Personne, non, personne. Il lui reste l’Envers ; il observe les débarcadères. Contre le carat pur, sur le Port, Les porcs portuguais de l’usure nourris à la misère de Cuba Aux grains pourris dans l’eau de mer ; Et James, le marin enculé ivre qui a cru accoucher d’un garçon. Sur la rive pétales d’or arrachés avec du sang

etc.

Publié le 18 janvier 2010 dans document HSOR texte

À propos du Roman - Carte en Réponse à un questionnaire du Grand Souffle

Date du document : 2006

Ce texte fait partie des Cartes de la Cosmologie, relevées régulièrement. À Propos du Roman

— La littérature peut-elle être encore pensée en terme d’évolution, de révolution ? Autrement dit, face aux impératifs commerciaux qui tendent, semblent-il, à la niveler en la réduisant, par exemple, à ne plus ressortir qu’au seul genre du roman, reste-t-elle cet espace (que l’on dit sacré) de liberté, ce lieu de tous les possibles ?
À propos du Roman
Le Roman, je l’ai fréquenté en trois temps : de façon traditionnelle dans “Roman” 1 en 1968 (c’était un pari fait avec un groupe d’anciens lycéens). De façon déja désintégrée avec “Tuberculose du Roman” en 1972 2, et enfin en 1984 avec “Le Convoi du Roman Mort” 3 qui en signale l’éparpillement.
Il y a eu des auréoles autour de ces fractures. Par exemple un roman “à facettes” et en “trois époques” : “Phœnyx, Styx, X” écrit en 69 et dont le nom reflétait l’évanouissement du Domaine de Peixotto imité de la Maison Blanche, à Bordeaux. Mais tout de suite j’ai considéré que c’était une forme éculée, passéiste. J’ai parlé de mon décalage par rapport à des formes archaïques qui tenait à ma propre folie mais qui n’a jamais été un souci post-moderne, bien au contraire.
Les romanciers qui piaulent à l’identité du Sujet ou à l’unité du récit sont aussi exaspérants que l’hystérie de Blanche Barrow dans “Bonnie and Clyde” d’Arthur Penn, et donc doivent être abattus au fusil à pompe. Je recommande personnellement les cartouches Nitro Magnum de chez Remington dont j’ai fait l’essai avec des amis gitans, à cause de leur dispersion. Ou bien les chevrotines à 16 grains de chez Newton (pour de plus gros morceaux dans la charpie).
Mais il faut dire aussi que je n’ai jamais eu aucune aptitude à un récit suivi. Dès le début j’ai voulu en finir. Ça se traite en homéopathie. J’aurais dû. Contrairement à pas mal de collègues géniaux qui traduisaient Homère au berceau et rotaient en Shakespeare, j’ai toujours été un cancre à l’école sans aucune prédisposition particulière, aucune précocité, aucun intérêt pour les langues, la musique, le dessin ni rien du tout. On peut donc très bien considérer que je n’ai fait que suivre la facilité de creuser cette ornière et que mon travail n’est que la résultante de mon incapacité personnelle à tout travail “sérieux”, de documentation au sens Flaubertien ou américain, de tout fichage universitaire. Je n’ai fait qu’aggraver ce défaut de la haine de poursuivre et je suis donc pour vous le contre-exemple du romancier hanté de la rigueur artisanale que je n’ai connue que par ailleurs, dans les métiers exercés dans “la chaîne du livre” : photographie, gravure, photogravure, reliure, édition, etc. Je l’ai dit, je n’ai jamais travaillé “qu’à l’arraché”, comme pour les haltères. “Mauvais Sujet” dont l’œuvre demeure une aberration sans aucune valeur d’enseignement.

« Tout c’que j’peux dire, c’est qu’ils ont vraiment été corrects avec moi et que j’apporterai un bouquet de fleurs à leur enterrement ! Tout c’que j’peux dire, c’est qu’j’ai vu la mort en face ! »
À présent on peut ralentir : on est revenus en France avec les imitations pâles de Texas Rangers de la Kulture à pli repassé sur la bite devant leurs supermarchés. La très perceptible çonnerie va s’amplifiant. Le Sarcome de Karposi a de curieuses homophonies avec le Ministère de l’Intérieur.

http://lamaindesinge.blogspot.com/search/label/ONUMA%20NEMON

Publication : Enquête sur le Roman. Le Grand Souffle

Publié le 2 mars 2009 dans document HSOR texte edition

Pr’Ose ! - Spermatorrhée Onomastique de Nycéphore, Nicolaï et bien d’autres

Date du document : 1969 et après

Ce texte est disponible dans son intégralité en édition électronique auprès de publie.net de François Bon.

Pr’Ose ! a été écrit à partir de 1969. Il se compose comme une laisse de plus de 600 pages à partir d’une avalanche de versets, marquée à l’origine par Walt Whitman et la Beat Generation. Ceci est un extrait de la première partie, le premier Chant si l’on veut, qui commence par Noël sur la “Place du Peuple” de Saint-Étienne et qui finit par la traversée de l’Hellespont.
Une bonne partie des Voix de la Cosmologie intervient dans ce texte, prenant la parole tour à tour, et prenant en écharpe l’Histoire des Peuples et des Arts au-delà de son histoire singulière, traversant aussi bien Sumer que la Grêce Antique, Le Siècle d’Or espagnol, etc.
Le lecteur reconnaîtra donc ici la plupart des “Figures” de telle ou telle “Tribu” qui traversent l’ensemble de l’œuvre, qu’il retrouvera dans ses aventures soit sur ce site, soit dans les quelques volumes parus.

Je procède par plans de coupe et par inserts. Plans de coupe éliminant les épanchements superflus et inserts pour la réinscription au présent de l’urgence du temps qui passe et qui presse, pour maintenir la course, la fuite. Barbarisme du pressent. Il y a urgence à dire l’éternité des Saisons, et incruster jusqu’au dernier moment les émotions rapides, les sensations éprouvées aujourd’hui.

Publication : “Pr’Ose !” sur publie.net

Publié le 5 octobre 2008 dans document HSOR texte edition

Feuilletons ! 1 - (fragment)

Date du document : 14 juillet 1968

Ce texte fait partie d’une suite dite “Feuilletons !” de 1968 et 1969, ensemble non destiné à la publication, dont nous donnons un fragment.

La tour sombre du sapin, au bout de l’allée.
Nathalie parlait de très loin,
Unie à d’autres difficiles signes
Inclinés, se déversant en limaille.

Propriétés des retours
De rameaux bruissants
Sous les ombres du vent.

Publié le 5 octobre 2008 dans document HSOR texte

Lucerné - Sphère Critique

Date du document : 2008

Texte publié d’abord sur le site de La Main de Singe et paru augmenté dans la revue Fusées n°14.

Pierre-Alain Lucerné est devenu fou en plein soleil, en jouant au tennis, une vraie folie Nietzschéenne, dionysiaque, ni obscure ni coupable, dieu incorporé conduisant à l’exaltation. Là-dessus il a rencontré (était-ce une chance ?) le docteur Ferdière qui avait traité Artaud. Et quand Lucerné lui a raconté qu’il avait des files de mots qui se débobinaient sans cesse dans sa tête, jour et nuit, l’autre a presqu’exulté et lui a dit en quelque sorte : “C’est bien, continuez !”
J’ai rencontré Pierre-Alain Lucerné en novembre 1975 sur l’incitation de Christian Prigent, alors que je me trouvais à Tours, pour échapper à cette ville à plus d’un titre nauséuse. Beauté du conflit mondial du schizophrène qui faisait croire qu’on était en guerre avec ces âmes de tuffeau, crayeuses, meringuées, mièvres. À la suite d’une erreur de lecture dans la lettre de Christian, j’avais cru lire au lieu de Lucerné “Lemarrié”, ce qui fit beaucoup rire Lucerné, car s’il était une chose que lui avait bien asséné son thérapeute, c’était “Surtout ne vous mariez pas !”
Du reste, les avantages que Lucerné voyait dans la vie à deux se résumaient, me disait-il, lorsque l’une des deux personnes du couple était malade, à ce que l’autre puisse aller chercher des médicaments à la pharmacie. Il ne me parla jamais de son fils, dont je savais qu’il le voyait régulièrement chaque semaine et ne s’intéressait que de très loin aux enfants de sa compagne d’alors.
Il fit partie des rares à qui je parlais alors de la Cosmologie, jamais montrée à ce jour, et il m’aida même à en définir certains territoires.

Publication : Fusées n°14

Publié le 8 août 2008 dans document HSOR texte edition

BBADER-MARS - Xylographie 1, 60m x 1, 20m

Date du document : Juin 2008

BAADER-MARS
Cette gravure sur bois a été réalisée grâce au soutien de l’URDLA, gravée et tirée dans leur atelier de Villeurbanne les 10 et 11 juin 2008. Elle est éditée en 14 exemplaires dont moitié du tirage réservé à l'auteur. Elle est en vente auprès de l’URDLA.
La xylographie a pour double source historique l’impression des images religieuses et des cartes à jouer cosmologiques ancêtres du Tarot (peut-être d’origine gitane ?)
Ici en dehors de l’évocation du Pendu (renversé) autant que d’un mort couché sur un plancher et du cadavre d’Holger Meins, il est question de Mars. Le dieu de la Guerre et la Planète Rouge convenaient autant que l’Or du dernier Empereur Mao pour une future activité de la Fraction Armée Rouge, dont le suicide collectif de quatre membres en deux jours n’a jamais bien été interprêté : en effet le Boeing détourné par quatre terroristes palestiniens, qui erra en traçant des V au-dessus de Chypre en hommage à Pynchon, et effectua un dessin savant au-dessus de Dubaï et Bahreïn, avant de se poser sur l’aéroport de Mogadiscio, en Somalie, n’avait pour but que de signaler aux détenus de la Bande à Baader une opportunité climatique et astrologique de fuir sur Mars dans la nuit du 17 au 18 octobre 1977. Les trous de balles que se firent volontairement dans le dos Andreas Baader et Jean-Carl Raspe à l’aide d’un pistolet ne servaient que de “prises d’air” et le cable de haut-parleur avec lequel Gudrun Ensslin se pendit permettait de maintenir la communication avec les amis Martiens tout le long de la téléportation. Irmgard Möller malheureusement ne put les accompagner, malgré les nombreux coups de couteau dont elle s'était perforée, faute d’avoir su inverser la carte des trous à faire qu’on lui avait transmise en droite-gauche. La Foudre, Initiale de Zeus et lettre du Dyable divise ici les deux Frères dans le même corps.
Elle regrette sûrement depuis d’être restée vivante sur terre.
Par contre Ingrid Shubert réussit bien à son tour la téléportation le 12 novembre 1977.
On se souviendra de la photo de la mort d’Holger Meins en novembre 1974 parue dans Libération, et de ce corps devenu squelettique et difforme à force de grève de la faim : 42 kg pour 1,85 m, et de ce qu'il disait dans sa dernière lettre : “Un des côtés de Engels : transparent. […] Ce n'est plus une question de matière mais de politique.” C’était un des premiers à avoir été téléporté et à avoir compris la transcription par la lumière, ce qui était aussi une façon de retrouver le corps des déportés pour ceux qui combattaient les anciens nazis, ou la méthode Kepax pour oublier les insupportables blessures.
Gudrun Ensslin, fondatrice de la R.A.F. avait cet avantage d’être Lion ascendant Capricorne et Dragon de Métal en Astrologie Chinoise et de pouvoir ainsi guider le groupe dans sa fuite céleste.

Publication : URDLA, Centre International de l’Estampe et du Livre

BBADER-MARS
BBADER-MARS

Publié le 22 juin 2008 dans document HSOR dessin et gravure edition

La soupe pré-biotique du Net - Sphère Critique

Date du document : 2008

Texte paru dans la revue Fusées n°14

1. Idée Le chercheur autrefois souvent trouvait ses idées parmi les ombres du plafond, dans la rêverie ; et elles surgissaient de collisions incongrues ; aujourd’hui il est fixé sur un écran. Ce n’est pas du tout la même chose. Voilà ce que me dit un ami mathématicien.
Je pensais du coup à Lagrange, ce mathématicien à qui la musique servait de clôture, d’abri à l’inspiration : passée les trois premières mesures il partait dans son univers sans plus rien pour troubler ses élucubrations ni gêner l’agencement de ses hypothèses.
L’idée se forme par tournoiements dans le vide, adhérences, accrétions successives ; elle se balade, va dans le hasard des roulis, mais si tout de suite le tissu social la retient, il bloque cette errance ; elle n’a plus la chance de ce hasard des roulis et l’idée disparaît avant même de prendre corps. Sans doute ce que Denis Roche appelait “signifiant baladeur”.
Aujourd’hui il y a ce fait démocratique indiscutable qu’une découverte peut être offerte immédiatement à une foule d’autres chercheurs dans le monde grâce au Net, mais en même temps elle est livrée pieds et poings liés, sans le temps d’un rebond, et sans que le chercheur ait eu le temps d’amasser en lui assez d’inactuel.
L’aspect chronique du compte-rendu empêche le bondissement de la crise. Il faut garder la chance d’une surprise de la pensée, de la perte d’une lettre, d’une découverte, d’un surgissement.

Kafka affronté à cela aurait abandonné immédiatement certaines des pierres anguleuses que roule son journal. Par exemple, quand il parle de “La fille au visage plat, dont la robe grossière ne commence à se déplacer que tout en bas, dans l’ourlet. Quelques-unes sont habillées ici comme les marionnettes qu’on vend pour les théâtres d’enfants à la foire de Noël, c’est-à-dire que leur robes sont faites de ruches et d’or collés et cousus à points lâches, de sorte qu’on peut les découdre d’un coup et qu’elles se disloquent entre vos doigts. La patronne, avec sa chevelure d’un blond mat fortement tirée sur un bourrelet certainement dégoûtant, avec son nez descendant en pente raide suivant une direction qui se trouve dans un rapport géométrique quelconque avec ses seins tombants et son ventre tendu, se plaint de maux de tête provoqués par le fait que c’est aujourd’hui samedi, qu’il y a bien du tapage et que ça n’en vaut pas la peine.”

Publié le 27 mai 2008 dans document HSOR texte edition

Bruges en lambeaux - Brouillon de Poème

Date du document : 1966 et Octobre 1969

Ce texte, qui n’est qu’un fragment d’un plus grand texte, s’intégrait dans un projet demandé en 1969 par le Service de la Recherche (situé alors Centre Pierre Bourdan) ; il fut utilisé en partie bien des années après dans une émission des Nuits Magnétiques consacrée à Bruges.
D’autres morceaux allèrent nourrir le Livre Poétique de Nicolaï.
Suivent une notation rapide et une lettre de Nany à Aube, de la même époque.
Isabelle Revay

Publié le 20 novembre 2007 dans document HSOR texte

Pr’Ose ! - Spermatorrhée Onomastique

Date du document : 1969 et plus tard

Tome de Pr’Ose !

Pr’Ose ! a été écrit essentiellement en 1969. Il se compose comme une laisse à partir d’une avalanche de versets. Chaque astérisque correspond ici à un changement de Voix parmi tous ceux de la “Tribu”. Le texte est encore sans doute sous l’influence de Walt Whitman et de la Beat Generation entre autres. N’oublions pas qu’il fait partie du Continent HSOR, qui comme LOGRES, n’est pas “élevé à la puissance de l’œuvre” et reste de l’ordre du brouillon, du bain de culture d’où d’autres véritables œuvres sont nées, ne vaut que pour documentation, curiosité du “travail en cours”, indices..
Isabelle Revay

Publié le 8 mai 2007 dans document HSOR texte

HSOR n°1 - Récifs de Voyage

Date du document : 1964 à 1968

LE CONTINENT HSOR qui ne relève pas de la publication, est aussi divers que les autres par ses contenus et les supports utilisés. Il comprend notamment une grande partie d’enregistrements vidéographiques et sonores, de discussions et de rencontres filmées. Mais il contient en outre des correspondances, des brouillons de textes, des notations de journal, des esquisses, des portraits-charges d’une extrème violence... en un mot ce que l’auteur a nommé des Récifs de Voyage et où il avait tamponné lui-même (avec un P rouge) ce qui pouvait être éventuellement communiqué pour seule consultation à titre documentaire. Dans ce qui a été sélectionné ne figure à ce jour aucun élément de journal ni de correspondance, ni aucune des scènes filmées ou captées par le micro. Aujourd’hui nous reproduisons une première série d’extraits d’un volume tapé d’à peu près 500 pages (classées sous des chemises transparentes, avec des addenda de dessins, de photographies et collages), qui ne porte aucun titre et qui court de 1964 à 2004.
Isabelle Revay.

Publié le 25 novembre 2006 dans document HSOR texte