HSOR

Avant-propos

Le Grand Champ

Date du document : 1971

Ce poème est dans la ligne de Pr’Ose !

Voilà mes ancêtres atrocement poussés sur le port, à Saint-Michel, préférant Sumer, Gilgamesh, la Renaissance et sa débâcle finale...

À l’heure certaine de l’Aube, je me réveillais ceint de bandelettes, corps momifié en érection, voiture en route vers Hadès, radicalement seul, ni vivant ni mort, sans heurt et sans histoire, force inutile de n’avoir aucun appui. Alors on est l’être-même, et l’on sait que ce désespoir durera jusqu’à la fin à moins que la Fée ne surgisse.

J’ai connu les flots flous énormes des jouissances hors des possibilités de transport habituelles, enchaînant d’un postérieur à l’autre comme on peut prendre le bus trois fois avec le même ticket, crachant ma monnaie partout sur le sol et les chaises.

J’ai vu à Manchester toute la suie, ensuite prié devant les ocres cheminées des Fées. “On nait trop petites, on pourra rien défaire, on a facilement retenu ce qui nous fait ne pas être, la Voie lactée jetée dans l’eau.”

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Publié le 18 août 2024 dans document texte HSOR

Cartes

Date du document : 2014

Au fur et à mesure du déploiement de la Cosmologie, des Cartes ont été établies pour rendre compte des modifications du territoire. De là obligatoirement des répétitions, des modifications parfois minimes. Toutes ces cartes tiennent compte également des échappées qui auraient pu se produire.
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Publié le 19 janvier 2024 dans document texte HSOR

Appendice

Date du document : 2014

La première et originale édition de cette “Cosmologie Portable” a été diffusée par les éditions Mettray accompagnée d’une grande eau-forte sur cuivre réalisée dans les ateliers de l’URDLA, constituant une des cartes de ladite Cosmologie.
Malheureusement quantité de corrections et suppressions n’avaient pas été prises en compte avant l’impression à cause d’un transfert défectueux sur un autre logiciel.
Nous donnons donc ici la version correcte prévue et définitive.
Cet appendice n’est pas exhaustif et ce n’est pas non plus un plan originel qui aurait régi la constitution de l’œuvre. Complémentaire des Cartes successivement éditées, il a été lui aussi augmenté au fur et à mesure de l’avancée du travail.
Les personnages, ou plutôt les Figures ici décrites ne représentent qu’une infime partie de la Troupe Cosmologique ; de même, les indications de construction ne sont jamais que régionales : ici valides, ailleurs elles ne le sont plus.

Quand bien même la Cosmologie n’existerait pas, cet Appendice doit être considéré lui-même comme un texte-projet utopique, au même titre que les recueils ici nommés Absolus.

Publié le 19 décembre 2023 dans document HSOR texte

Rien !

Date du document : après 1984

Rien ! devrait se lire en deux respirations, pour bien sentir le souffle. D’abord le I, ensuite le II et le III. Ça se parcourt en trois heures, une écriture facile, pour les pauvres. Tout ou Rien. Pas plus de clé ici qu’ailleurs ; rien que les contours d’un style.

Rien ne s'oppose plus à ce Rien ! que le fait que de nier, sinon peut-être pour les humiliations multiples des cauchemars qui n’auront pas de fin. La fuite animale, la disparition, le désir absolu de se fondre et qu'on ne nous remarque pas, sont du côté de la passivité, une passivité devant un beau geste, un paysage exaltant, un point d'acupuncture juste, une musique évidente. Ça ne contredit en rien notre violence irrémissible, qu’on se rassure !

Rien ! fait partie du continent HSOR de la cosmologie, lié aux HiStOiRes du temps. Aussi bien vrac théorique, pédagogique, cartes du territoire, journaux, mémoires grises & noires… La plus grande partie est seulement à consulter plutôt qu’à publier .

Rien ! concerne cette fin planétaire dont j'ai parlé dans Mettray. Mémoires du temps, des autres, sans trop d'épanchements (le genre de penchement en avant qui fait qu'on tombe, et qu'il nous faudrait des pansements tout de suite), pas du tout sous une forme romanesque mais par fragments successifs comme l'ensemble de la Cosmologie ; peut-être un peu plus linéaire ; ça s'est entassé de la même façon, peu à peu par séquences au fur et à mesure des années pour être rebrassé à la fin.

C'est la fin de quelque chose, le bout de l'impasse, une conclusion, le constat sur une vie : être passé de la Tribu des moins-que-rien à rien, ce qui n'est pas rien. C'est un couteau tragique, une bonne coupure. Et une condensation.

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Publié le 19 octobre 2021 dans texte HSOR document

Gérard, t'es là ?

Date du document : 2000 et après

GéRARD, T’ES LA ?

Il n’y a d’inscription que d’agrément. L’art ne vient que par le cœur à l’esprit, et la peinture est comme une toile amicale qu’on dispose pour prendre un pique-nique en commun dans la campagne qu’on peindra demain, à mi-chemin vers la maison familiale d’été. À l’image de cette halte du Prince dans Le Guépard.

etc.

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Publié le 14 septembre 2019 dans texte HSOR document

La Mort des Amis

Date du document : 22 Octobre 1916

LA MORT DES AMIS

 

On peut penser que certains, un peu voyants, nous énoncent leur mort sans le savoir : Didier Morin parle de la femme écrasée dans un terrain vague par une Alfa Roméo dans Accattone de Pasolini, et Genet de “Ah ! Que ma quille éclate !” du Bateau Ivre à propos de l’amputation de la jambe de Rimbaud pour ostéosarcome qui précède sa mort de peu.

Au cours de son séminaire Barthes envisagea une fois la façon dont la maladie ou la mort pouvait toucher un homme dans la part de lui-même qui lui était la plus chère. Il prenait comme exemple Benveniste touché par l’aphasie et Mallarmé mort d’un spasme de la glotte. Tout cela très linguistique, tout de même : on était dans les années 70.

 

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Publié le 2 octobre 2018 dans HSOR texte document

SRRLSM/RBSPRR - Enquête à propos du Surréalisme

Date du document : 21 Août 2015

Ceci en réponse à une enquête organisée par l'URDLA, et qui a donné lieu à un ouvrage intitulé Trois Chameaux rue de la Convention

Qu’avez-vous fait, vous, les gidiens,
les cérébraux, les rilkéens,
les mystériens, les faux sorciers
existentiels, vous, les pavots
surréalistes qui flambiez
sur une tombe, les cadavres
de la mode européisés,
les blancs asticots du fromage
capitaliste, qu’avez-vous fait
devant le règne de l’angoisse,
devant cet obscur être humain,
cette présence piétinée,
cette tête qu’on enfonçait
dans le fumier, cette nature
de rudes vies foulées aux pieds ?

Vous avez pris la poudre d’escampette
pour vendre des morceaux d’ordure,
pour chercher des chevaux célestes,
la plante lâche, l’ongle ébréché,
la « Beauté pure », le « sortilège »,
des œuvres de pauvres capons
pour que les yeux s’évadent, pour
que les délicates pupilles
s’embrouillent, pour survivre
avec ce plat de rogatons
que vous ont jeté les seigneurs,
sans voir la pierre à l’agonie,
sans protéger, sans conquérir,
plus aveugles que les couronnes
du cimetière, quand la pluie
tombe sur les fleurs immobiles,
les fleurs pourries des sépultures.
Pablo Neruda. Le chant Général.

Pourquoi répondre — Je réponds à ceci par intérêt pour votre travail d’artiste et votre travail d’enseignant et parce que très précisèment, voilà un peu plus d’un an, par une sorte de “hasard objectif”, au moment où j’étais en train de distribuer pour les amis de l’URDLA un de vos livres dans les confins les plus reculés de Paris, j’ai eu la tentation de chercher le siège du dernier Cercle Surréaliste, histoire de voir à quoi ça pouvait ressembler aujourd’hui. Et je me suis retrouvé dans un quartier sinistre de cités, un non-lieu, comme s’il s’agissait d’une adresse fantôme.

J’ai toujours été à la recherche d’une fraternité impossible, dans une sorte d’enthousiasme à venir. Dans ces temps de sinistrose il aurait été curieux de voir si des surréalistes attardés réussissaient enfin à travailler dans des conditions de laboratoire telles qu’ Artaud les voulait.

SRRLSM SRRLST — Voilà encore quelque chose qui me pousse à vous écrire, que ces consonnes imprononçables. J’ai écrit ainsi Robespierre RBSPRR dans Quartiers de ON ! À la fois le Tas de Pierres de Hugo et le tranchant consonantique de la guillotine.

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Publié le 25 octobre 2016 dans document HSOR texte

Dans l'Ouest - Comic.Strip

Date du document : 1971

Ce dessin faisait anciennement d'un cahier auquel il a été arraché. Il y a eu dans les années soixante-dix une série de onze cahiers complets inspirés de Comic-Strip des années 50 (Tex Tone, Buck John, Hoppalong Cassidy), et destinés pour certains à illustrer deux pièces de théâtre de Nycéphore du Continent OGR inspirées par les mêmes ouvrages. Ils composaient toutefois chacun un récit. Tous ont été détruits dans l'année 2000 sauf deux : l'un offert à Françoise Labat, l'autre à Pierre-Alain Lucerné.

Ce sont la plupart du temps des traces de crayons de couleur ou de pastels sur un fond de scène au graphite.

NDLR

Dans l'Ouest

Publié le 2 décembre 2014 dans document HSOR dessin et gravure

Joël Roussiez - Pour le Dico

Date du document : 2014

Texte destiné au Dictionnaire de l’URDLA : on verra si ça passe !

NDLR

L’exigence morale de Roussiez consiste à se dépecer du monde de la vulgarité instruite, refusant le récit grossier comme l’action quelconque. Il cherche l’améthyste du gave, l’animalité des parois et les lieux de torsions et d’enroulements fantastiques des corps de l’enfance. Car l’aventure Roussiez ce n’est pas celle du signifiant, mais celle du roman où le monde s’ouvre au fur et à mesure de l’énoncé comme le corps devant le médecin.

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Publié le 30 juillet 2014 dans document HSOR texte

Didier - Pr’Ose ! Futur

Date du document : avant 1984

Extrait de Pr’Ose ! Futur

NDLR

(Didier)

Dans mon cerveau, avant la méningite, Le sein ne suffit plus ! Ajoutez-donc du lait écrémé, Touillez toute une vie à travers mon crâne : C’était ma voix, ce pays-là !

Neuf mois à peine ! Un mois d’été à Almogordo, Un mois claquant des cents de pigeons sur le fronton de zinc noir, Qui creusent les pierres sous leur bec. La bombe du Désert d’Alamogordo a explosé en moi ; Elle a cheminé cinq nombreuses années. (Le reste du temps, je suis mort.) Miracle (chose inespérée qui doit être) : Esquisses de sierra et ciel bleu.

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Publié le 6 février 2014 dans document HSOR texte

Lincoln - Brouillon

Date du document : 1969

On trouvera ici un extrait d'un ancien brouillon retrouvé dans un vrac HSOR.

NDLR

Lincoln

Premier Janvier 1863 : on commence par rire. On voulait sonner, secouer la bannière étoilée, Depuis l’embrasure de la porte, Le porche de l’esclavage par où les fils maudits de Noé sont entrés dans le Temple.
Évaluer le mal absolu au sommet du crâne : Border States avant les Border Line “Si on trouve dans une arche de verdure un paysage suffisamment complexe, On y reconstituera le temps.” dit Abe. À Richmond ! Au Bull Run ! On déplacera celle qu’on aime depuis le Nord jusqu’à Fredericksburg ; Stanton contre Cameron le taré. On s’inscrira dans une sociabilité sise de forêts profondes et de chasseurs gris. L’Anaconda ! Et le whisky Grant pour tous. Plus de ligne blanche encrassée et boueuse, Plus de glotte nouée, Plus rien que des silhouettes parmes de sang : un horizon remué. Savannah ! Savannah ! Destruction, pillage et saccage, mais très peu d’atrocités. Le soir est tombé, et pourtant on n’a rien fait pour ça, Sinon tenir le dernier quart d’heure.

*

On vivait au grand air, on pratiquait la chasse, la balançoire et la fellation.
Petit enfant, chien dans un Parc en avril, matinée fraîche : piments des moineaux, mésanges, pinsons. Chasseurs oreilles rouges de froid, casquette de laine noire : à la face bise glaciale.
Les accords mystiques résonnent.
Aujourd’hui éblouissement du soleil sur les flaques près des poubelles ; On vient de pendre un négrier à New York Dans la ruelle étroite de fabriques et de garages clos. Murs de parpaings noirâtres et fumée noire de la haute cheminée d’industrie bouchant le Soleil. Obsit Nemon !
Douglas “Teuf-Teuf” le paralytique dans un train spécial ; La nuit, il y a toujours un tas d’acier et de métaux ferreux près de la voie ferrée ; En approchant de Baltimore la Sécession devint électrique ; Dred Scott esclave libre n’était pas un citoyen. Noyau plus dense qu’un moyeu de jade. Sinon, après les hôtels, le mouvement humain par excellence reste ignoble. John Brown fut pendu ; Washington tuant Spartacus. Fort Sumter : le frémissement ! On a vu des diamants fondre de givre, en plein hiver ; Partout la montagne résiste à l’esclavage.

etc.

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Publié le 16 janvier 2013 dans document HSOR texte

Une soirée chez les Tristram - Entretien avec Brigida Gazapón

Date du document : 15 Mars 2006

Voilà donc longtemps que la rédaction de cet entretien était en attente de mise sur le Net, dans l’espoir de retrouver la version définitive et intégrale. Faute de mieux nous sommes partis de la bande enregistrée, qui comporte une partie inaudible et la fin effacée. L’original appartient à Brigida Gazapón qui a réalisé l’entretien et qui à l’époque s’occupait d’une petite revue en Argentine. Depuis elle est partie en Australie retrouver Lena et Miss Ross. Et plus aucune nouvelle. Si vous la croisez en “crawl-walking” dans la brousse en compagnie des kangarous chargés de répandre la bonne nouvelle de sa revue logée dans leur poche ventrale, parmi les dingos et les lapins excités, faites-lui signe de notre part, pour qu’on sache un jour de quel orage il s’agissait et quelle était la conclusion.
NDLR

Publié le 7 mars 2012 dans document HSOR texte

Brouillons des Croisés - Vive la Rose-Croix !

Pas plus que le précédent, ce texte assimilable aux Croisés n’a été repris ni dans les États du Monde ni dans Histoire Deux, du Continent OGR. On y retrouve entre autres l'épouvantable Emicho.

Isabelle Revay

Qu’importe l’ordre des départs : Chaos, Cosmos, toute la merde ! D’abord des Faces pour des Visages ; (Haïssons pas les paillettes, tous feux éteints Avant l’Apocalypse, Ni les babillages de 18 mois, Attachants gazouillis d’emprunts.), Des Nombres pour créer des Peuples. Visages d’hommes libres sur des corps de femmes soumises Et vice-versa. Déex li volt.
Pierre l’Ermite et sa lettre déclancha tout (“Si Constantinople tombe, Tours aura été inutile. Les Turcs, peuple débile de tous temps…”) Puis Pierre retourna dégoûté à Constantinople.
Ceux-là criaient “Deus lo vult”, Inondés de sanquette, Affublés de fausses culottes, Singes ornés des maux des autres. C’est la tournée du Pape : Tours, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nîmes (La durée d’un accouchement.), Marchands ceints de peaux d’Artistes qui traversaient l’Apulie Pour aller lui gratter l’oreille, Eux moins que rien : l’ombre déportée d’autres ; Jaugez le peu dont il reste ! Prostituées payées du Saint-Père, Famine, lèpre, fièvres, peste et batailles… Pour ces sauterelles religieuses. “Rien, moins que rien : pourtant la Vie. La pierre est fraîche, la main tiède.” chantent-ils.
D’abord Al-Akim 1010, mauvais chiffre ; (Même Vivien n’y pourrait rien, Même Jean-Pierre.) La Rage qui touche, Blancheur qui pique au lieu du rouge qui tache ; Qui frappe vite et net, tue sur place, élimine frisettes autour du trou ; Le tsuki de la pensée en acte, Coup de poing redoublé sans appel de Bruce Lee & Kanazawa, Foudroiement épileptique de Dostoïevski, Zébrure visuelle de Virginia, Crise atomique du crâne au soir,

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Publié le 25 janvier 2012 dans document HSOR texte

Brouillons de La Bande à Jésus

Ce texte assimilable à La Bande à Jésus n’a pas été repris dans les États du Monde ni dans Histoire Deux, du Continent OGR (à paraître dans le collectif Courte—Line). Le personnage de Issa, cet ancêtre du Christ figure toutefois dans Crampes, le “recueil gitan” de OGR.

Isabelle Revay

(Bande à Jésus ?)

Dans ce quartier plus de sabbat ni de boue : des oiseaux ! La pine à gauche, la jambe à droite, Aucune dignité de la chair, La langue noire, Et des passereaux vifs !
Nouvelle traversée du jardin Capitan Et sa maison des oiseaux En compagnie de Joseph, Avec Husserl, le roi des claquettes, Arsène, qui trime comme graveur chez Leblanc. Et l’enfant qui le heurte dans les Arènes tombe mort.
On paye pour la ménagerie : Fauves trempant dans le lac d’urine, Anges loukoum aux ailes de carton ; Mille menues attractions en éclipses Dont les pharisiens si terriblement bêtes.
Là-bas la Fille de la Commune, nue jusqu’à la chair, Jambes coupées, le moyeu vide, Sur le matelas de sommeil des lettres En Grande Truanderie.
Tandis que Lui, Exalté par la forme et le nom de la première lettre, Laisse le cartable au ruisseau, Dégorgeant de caricatures, De journaux illustrés, De résidus de Malakoff, Et lance à tous la date de leur mort.

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Publié le 25 janvier 2012 dans document HSOR texte

Brouillon 437. - Suite Réseau Zéro.

Date du document : 1976

Brouillon résiduel d’une suite probable (assez longue : ici p. 437) de l’épopée de Martin Zoo Outis, dont un récit : CylindreObscur, figure dans OGR, version maigre.

Cette suite abandonnée était surtout fourmillante de plans, presque à chaque page.

I. Revay

Brouillon 437.

Publié le 29 septembre 2011 dans document HSOR texte

Brouillon - Vrac Didier

Date du document : Aucune date

“Embryons humains : les nouveaux esclaves
Produits en masse et conservés in vitro en attente d’être livrés
Par Dieu le Père Papa Pantalon ;
Produits innommés
Voués à une non-naissance.
Ena milo melomon
Bruit de fiacre du levantin
(Elle attendait le train de Topeka),
Four Courts 1922.
Peut-être ici est-ce en sortant qui je suis ?

Sur l’autre bord : suspension artificielle de la mort,
Élimination des plus faibles.
Au-delà : l’apoptose
Et la reprogrammation du noyau :
Est-ce un homme cette levure ?

On n’est dans la nuit que la vomissure du ripailleur.
Qui engendra quoi dans la Trinité :
Plus d’odeur, d’auteur… comment ont-ils pu deviner ?

Sed aureis furculis ;
Noms de mon enclos sans trouée,
Écriture de coins et recoins,
Éclats de la douleur assourdis.
Je suis la réalité fusible
Et le vent du Sud casse les roses,
Langue de mandarin dans une gueule poundissante.
C’est est fini du Bouddha,
On ira aux Enfers pour aider les autres
Où l’on trouve autant de roses qu’on peut offrir,
Où l’abuelo me mord la main par amour.

Enfers de Dante, des Hindous, de l’Abbé Dubois ;
Nagez dans l’étang rempli d’urine de chien et de morve !
Inertie paisible de la stagnation,
Jouissance de l’anéantissement dans le Tout :
Ne jamais renaître !”

*

Oh ! Quelle horreur d’avoir Marie pour femme !
Et le bulletin seul du premier trimestre
Avec des notes autour de 11.

Ce texte fait partie dans les archives du vrac d’un dossier sur Didier. S’agit-il d’une esquisse de Pr’Ose reprise ailleurs ? Nous ne le savons pas.

I. Revay

Publié le 20 septembre 2011 dans document HSOR texte

Un Paquebot Magnifique & Récifs

Date du document : 14 juin 2011

Avec Roussiez on part dans l’aventure de la langue, un vrai roman d’aventures et l’aventure du roman, dans le picaresque de Don Quichotte et de Jacques le Fataliste : ce qui doit advenir advient. On est dans Le Chancellor et son présent absolu, Un Capitaine de Quinze Ans, et surtout dans la fin de la première partie de Vingt-Mille-Lieues sous les Mers, les explorations abyssales et la visite du cimetière marin.
On peut lire Un Paquebot Magnifique comme on lisait autrefois le récit du voyage du Rhin de Victor Hugo, vaste déroulement d’où surgissent les récifs des burgs mystérieux à travers des paysages crépusculaires, mille richesses historiques et des géographies à explorer, des contes qui se déploient en pop-up comme le Diable de Pécopin, ce qui correspond chez Roussiez à L’Histoire de Majnûn ou À propos de l’oiseau lapidormeur.
Chez Roussiez aussi mille savoirs de l’époque sont brassés, et l’infini écrase de temps à autre le sillage de l’aimable errance comme chez Victor Hugo la plaine de Soissons s’ouvre sur César, Clovis et Napoléon parmi des ombres qui passent ; à la faveur d’une inscription sur une pierre Jules César se transforme en Jésus-Christ.
Dans les deux ouvrages, moins d’exotisme que de dépaysement temporel, et le passage d’un itinéraire didactique à un véritable enjeu politique, je veux dire un enjeu guerrier.
J’ai la chance d’habiter dans un village dont le Saint arbore à la fois plume et épée, et suis bien heureux de constater que l’incision de Roussiez n’a rien à voir avec cette manie des ouvrages depuis quelques années dont le pseudo-héros est un écrivain ou dont le secret est un livre (éventuellement possédé par un diable aimable et mondain, un diable “Saint-Louis en l’Île”).

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(La Rumeur Libre fait partie de ces éditeur qui ne confondent pas la pensée du corps et la physiologie et préférent l’épos Roussiezien qui comporte un Z. à la socialité bêtasse. Décidément encore une petite maison sympathique de pauvres.)

Et également : Éthique de la Description et Troupeaux et Voyage

Publié le 9 juillet 2011 dans document HSOR texte

Max et les Fouailleurs - À propos de l’exposition Max Schoendorff à l'URDLA

Date du document : Mars 2011

Surréalisme.
“Il y a quelque chose de mal digéré dans le surréalisme, disait Denis Roche et c’est un stade peu important de sa digestion.” C’est sans doute l’illusion de la profondeur : celle de l’inconscient comme boîte noire autant que celle de la plupart des représentations picturales de ceux qui se réclamaient de cette école.
Au contraire chez Max on est à peine dans une épaisseur indurée de la peau, à l’endroit où se fichent les échardes ou les pinces à clamper. On est chez les fouailleurs, ceux qui crochètent les tas d’ordures à la recherche d’un aliment, les gamines du Brésil ou d’ailleurs.
Les fous sont ailleurs : ils crochètent dans le déchet en rêvant du Paradis alimentaire de Pinocchio.
“Mais quoi qu’on fasse on ne ramènera aucun trésor au jour : on ne fait que retourner de l’ordure.” me dit un parano quelconque et lyonnais. Au contraire. Et ce que les gamines cherchent, ce n’est précisèment pas de l’ordure mais un morceau de vie. Il n’y a pas à aller chercher loin : c’est ici et maintenant. C’est sans doute la leçon à tirer des révolutions arabes Facebook. À quand chez nous ? À Caen les vacances, disait Devos.
“Ça va muscler !” Le Vide de la Plaque.
À Saint-Michel, lorsque “Nez-Rouge” l’air revêche au premier pastis du matin disait “Ça va muscler !” ça voulait dire que toute cette sorte de chaos qui s’était accumulé en lui depuis quelques jours allait trouver son expression sur un lit d’hôpital… _etc.

Pour lire la suite, reportez-vous au Ça Presse n°49 de juin 2011

Max et les Fouailleurs

Publié le 23 juin 2011 dans document HSOR texte edition

Pr’Ose ! - Version Définitive

Date du document : 1969. Publié 24 Mai 2011.

Pr’Ose ! A été écrit essentiellement en 1969 dans un rêve proche de La Légende des Siècles, remixé par l’influence de la radio où je travaillais alors, et par l’influence de Cendrars, Neruda, de la Beat Generation et de quelques autres. On y trouve une grande partie des Voix de la Cosmologie, qui se succèdent en fonction du pressent (l’urgence du temps qui passe et qui presse), mais aussi à dire l’éternité des Saisons.
Ces Voix prennent en écharpe l’Histoire des Peuples et des Arts ce qui permet littéralement de les déporter, d’ouvrir l’anecdote en la brisant, d’élargir au plus vaste le propos. Ce sont aussi des hypomnemata.
Par exemple Don Qui débouche sur le siècle d’or espagnol, Ritam dans l’Inde, etc. Parfois au contraire ces Voix embrayent par une ligne brisée sur un monde géographique ou historique qui leur correspond de façon moins évidente.
Malgré son titre, la scansion de ces lambeaux est poétique (ce que signalent les capitales dans les versets).
Pr’Ose ! fait partie du continent HSOR, qui dans la logique alchimique de la Cosmologie n’est pas du plomb, mais du zinc, le zinc des comptoirs et des anecdotes, celui de la gravure et celui des toits de Paris que contemple Jean à son arrivée dans les années soixante.
On trouvera ici les deux Champs agrémentés de quelques inserts plus récents au moment de leur reprise.
Ce Champ-là c’est le champ agricole, celui de la vue et de la peinture en Chine et surtout le champ énergétique qui fut le propre de la Cosmologie tout le temps de son écriture : un accroissement par tous les endroits à la fois.

L’ouvrage est disponible dans sa version intégrale et définitive aux Éditions de l’URDLA, à Villeurbanne.

Publié le 24 mai 2011 dans document HSOR texte

À propos du Roman

Date du document : 2006

À Propos du Roman

— La littérature peut-elle être encore pensée en terme d’évolution, de révolution ? Autrement dit, face aux impératifs commerciaux qui tendent, semblent-il, à la niveler en la réduisant, par exemple, à ne plus ressortir qu’au seul genre du roman, reste-t-elle cet espace (que l’on dit sacré) de liberté, ce lieu de tous les possibles ?

— Le Roman, je l’ai fréquenté en trois temps : de façon traditionnelle dans Roman en 1968 (c’était un pari fait avec un groupe d’anciens lycéens). De façon déja désintégrée avec Tuberculose du Roman en 1972, et enfin en 1984 avec Je suis le Roman Mort qui en signale l’éparpillement.

etc.

Publication : Enquête sur le Roman. Éditions le Grand Souffle

Publié le 15 août 2010 dans document HSOR texte edition

Rimbaud & Daudet - Hommage à Cabaner !

Date du document : 1989 et 1992

[……………]
Nicolaï : “Nous étions en attendant Nicolas en train d’écouter la causerie de Sévèrimus à propos du Poor Arthur et de ses emprunts volontaires à Daudet, dans un café, à l’angle de La Samaritaine et du Pont-Neuf adorés, dans ces temps où l’on redoute la douleur de l’orage sur les bois œuvrés (ceux-là mêmes où le premier imbécile gueule dans la forêt, alors qu’une immense vapeur s’élève et arrose la surface des Temps : “Alors, Éole, gros sac !” et puis aussitôt ensuite avachi dans le fondement de sa voiture: “Tiens ! pour le vent ! Tiens ! pour le soleil !”) autant qu’on déverse ensuite le petit jour du rabbin de l’Ancien Testament caché derrière la porte des chiottes !
(Le “Café de l’Univers” et devenu l’Univers Rimbaud. Chaque phrase de lui est prise sur un méridien, dont la possibilité infinie des sources jaillit. Barque devant le Moulin, rivalité du Collège et de l’Institut, mouche latine bombinante et sacrée. Café plein d’Écho. Saint-Sépulcre. On y boit du moka d’Éthiopie ; noir comme le Diable et velouté comme un Ange ; on ignore les mélanges crémeux comme la robe des capucins.)
Nycéphore : “Maintenir l’énigme contenue, concentrée, terrible, du dehors-dedans, voilà le grand mérite de La Samaritaine ! Du mélange de l’éclairage artificiel et de la lumière naturelle, du néon coulant ses sirops sous la pluie, de la mousson catastrophique des stigmates illuminés, que sont ces traits d’éclair à deux ou trois fractures successives.
Prendre et induire la foudre, la canaliser, capter cette puissance de l’éclair, de l’angoisse du petit jour adolescent, l’incertitude du cauchemar et de la veille ; réussir dans le travail colossal d’une formidable forme, un creuset géant, d’un moule divin, à réunir tout ça !
Et à présent, le jour baisse atrocement dans toute la ville où tombe un brouillard noir, une pluie de suie fine ; en dix minutes, la nuit est là, charbonneuse des débuts de l’Industrie, jamais profondément dite, sinon par Rimbaud. Puis vient le déluge fracassant équinoxial, incoercible !
Un Chanteur (la table à côté) : «— Je vais vers la Lessive ; Elle a pas de rien jusqu’aux genoux !»
*
«— Vous vouliez qu’on sorte d’ici, dit Sévèrimus l’Homme-Pie à Nicolas à présent installé à sa table du “Café de l’Univers”, face au Pont des Mariages Secrets du Square du Vert Galant ! Regardez l’horrible crachin froid : on se croirait tout à coup en Hiver !
— L’Univers a tourné !
— D’ici qu’on traverse pour que vous achetiez vos pigments et du noir vignette, cela vous fera comme un trou gelé sur le crâne, et vous serez ensuite bon pour une horrible migraine jusqu’au soir, ou, comme dit Lawrence, “un craquèlement de tout l’être sous la tension des vagues douloureuses roulant de la colonne au cerveau jusqu’au moment où l’aube blanchit les fentes du hangar.”
Il en profita pour me déballer sa théorie des correspondances intertextuelles (il avait étudié chez Kristeva, à Jussieu : vent froid et angines phonématiques !) et des emprunts éventuels de Rimbaud chez Daudet, dans Le Petit Chose, pour les Intimités d’un Séminariste.

Publié le 1er août 2010 dans document HSOR texte

Denis Laget. Fétiche et Reclus - Fortiche ou Forclos ?

Date du document : 2010

Reclus
Je pressens la jouissance du Mort, du disparu, comme un joyau absolu, de façon à la fois fulgurante et labile, instable et aussitôt évanouie qu’approchée. Ces papillons de certitude n’ont rien de morbide et volètent dans l’air joyeux des Adolescents* et de toutes les fêtes baroques de la Cosmologie*, car c’est le propre de l’Inscription, cette catégorie à définir et ce territoire à défendre tout à fait en dehors de la culture et de l’art.
Je ne suis pas un artiste car je n’ai jamais eu d’atelier ; je ne suis pas non plus un écrivain : rien qui me débecte autant que ce milieu-là (particulièrement en France aujourd’hui), ses truies, ses danseurs mondains, ses plagiaires, ses sociologismes et ses livres qui ne sont jamais que les cendres de la vie, au mieux un reportage correct.
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Publication : D’après modèle. Denis Laget et pratiques contemporaines

Publié le 1er août 2010 dans document HSOR texte edition

Réponse à Menstyle - Biographie et non Autobiographie

Date du document : 2009

Biographie et non Autobiographie
L’autobiographie, c’est la façon d’éprouver dans un corps la vérité du monde. Ce n’est certes pas l’anecdote, ni les aventures du personnage de la carte d’identité, totalement fictif. ON n’a jamais existé ailleurs que sous un nom d’emprunt. Tous les papiers étaient faux, sans qu’il y ait même d’origine à la question. J’en pars, c’est une lancée, pas un aboutissement. S’il y a une individualité qui se constitue, c’est par l’écriture elle-même. C’était déjà le projet de Montaigne. L’auteur est produit par l’écriture de la Vie : non par son point de départ, mais par son point d’arrivée, son résultat. Il n’y a personne au départ. Il y a Onuma Nemon à l’arrivée.

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Publié le 29 juillet 2010 dans document HSOR texte

Parcours

Date du document : 2009

1948 : Naissance à Cuba.
1954 : En même temps que l’écriture la Cosmologie se met en place, de façon totalement secrète.
1966 : Études de photographie, marqueterie, reliure, préparation au travail de bibliothécaire avant le choix définitif vers les arts plastiques.
De 1966 à 1968 : Production d’émissions radiophoniques hebdomadaires nocturnes avec un collectif dont les travaux sont manifestés de façon anonyme, sous plusieurs surnons, ou attribués de façon indifférente aux uns ou aux autres ; et création du premier café-théâtre de province.

Premiers essais dramatiques (sous l’influence de Jean Vauthier, rencontré alors). Représentations d’Arrabal, Gripari, Obaldia, et montages poétiques autour de la Beat Generation, le Dadaïsme, Cendrars, etc.

Travaux d’assistant-décorateur avec Andréou sur le Don Quichotte de Paisiello. Participation à Sigma (Bordeaux), et à des travaux dans le cadre du tout nouveau Service de la Recherche situé alors Centre Pierre Bourdan à Paris. Rencontres de Loys Masson et surtout Robert Ganzo. Travail hermétique.

En dehors de ça happenings, travaux de décoration théâtrale en Andalousie.

La Cosmologie se cristallise sous forme d’un délire mystique et se constitue en Cinq Continents, mais demeure une élaboration secrète.

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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

L’Exaltation, le Magnéto - Lettre à Dominique Poncet

Date du document : 2005

(Lettre à Dominique Poncet. 2005.)

Cher Dominique,
À propos de l’exaltation et de la chasse (les deux sont liées !), pour poursuivre ce que je disais à Veinstein, j’utilise surtout la course, le sac ou la corde sur des temps d’une heure et plus. Didier du reste a réalisé, en 75 ou par là un des premiers enregistrements au sac de frappe, d’une telle durée, en sous-sol de béton, avec un son très métallique.
Lorsque je cours j’emporte souvent avec moi une liasse de feuillets écrits, et c’est seulement vers la fin, quand le cœur est prêt à exploser (midi, été : moment et saison du cœur), que je relis cela littéralement sur les hauts-plateaux ou à travers les pentes diagonales, entre l’horreur des Nuits et la Neige du jour. Les morceaux qui ne sont pas assez tendus tombent d’eux-mêmes. Puis je reprends l’ensemble la plupart du temps au magnétophone de poche, cette fois-ci en marchant. Quand je ne cours pas (“katas, sac, corde” suivant les saisons), je travaille aussitôt “dans la foulée” de l’entraînement : le corps “entraîne” l’écriture. Mais la nouvelle diction doit être reprise à son tour par l’écrit, car la voix et l’exaltation ne sont pas une preuve d’efficacité, de même que le bonheur d’écrire ne prouve rien de la qualité de l’écriture, comme disait à peu près Gracq. En tout cas, il y a une cadence, une prosodie explicite.

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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

Comment Vous Dites ? - Projet Radio-Crâne Nocturne

Date du document : 2003

— Le projet radiophonique O N ! est une des Extensions de la Cosmologie Onuma Nemon, liée à ses aspects polygraphiques et polyphoniques, au même titre que la monstration de quelques travaux plastiques originaux, la réalisation d’une ou deux “Machines Conjuratoires”, sculptures ou dispositifs de grande taille, ou les lectures publiques sans auteur faisant intervenir voix et images vidéo et cinématographiques.
— Pour cela il est essentiel qu’il puisse être réalisé au moment de la parution de l’ouvrage. Car il permet, comme le C. D. par une sorte “d’écoute optique” (Stephen Heath) une “méthode de lecture” de la structure éclatée du texte.
— Les “Nuits” seront un travail spécifique pour la Radio. Les extraits choisis sont inédits, et ne font pas partie du volume publié par les Éditions Verticales. Ils consistent dans un Monologre de La Grosse, elle-même sautant d’un registre à l’autre, changeant sans cesse de ton (on peut éventuellement utiliser plusieurs voix), mais permettant du moins, dans cette “unité” de rassembler et de “tenir ensemble” (comme la ficelle de Gutemberg autour du pavé de composition qui empèche le texte de “retomber en pâte”) des éclats issus de diverses émissions des années 50-60.
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Publié le 28 juillet 2010 dans document HSOR texte

Des Nouvelles de Pol’O - Le Bêtisier

Date du document : 7 Décembre 1998

Peu avant ce courrier, Sylvie Martigny, Onuma Nemon et Jean-Hubert Gailliot avaient publié dans Le Monde un article critique à propos de la NRLG (que l'on trouverai ici ainsi que le texte original non “réduit”), pour en dénoncer le formalisme sous des enjoliveurs prestigieux.

Il faut préciser que P. O. L. avait été averti de l’article par Gailliot qui avait largement raboté les aspects les plus violents du texte original. Et que par sa tendance à avoir toujours le cul entre deux chaises (et les appendices qui pendent ?) Le Monde avait cru bon de contrebalancer cet article critique par une défense un peu mièvre du si bien nommé Kéchichian. Toutefois P. O. L. renvoya aussitôt les volumes des deux auteurs (pour O. N. il s'agissait de Tuberculose du Roman et pour Gailliot sans doute de La Vie Magnétique ?) qui avaient été acceptés. Au téléphone P. O. L. précisa qu’il ne saurait accepter les textes d’écrivains qui critiquaient d’autres auteurs de la maison.

O. N. lui fit remarquer que cela soulignait l’aspect d’écurie (pire que l’école et à l’opposé de tout mouvement) de ses protégés, pour craindre la moindre contradiction et un texte plutôt tendre, par rapport à des distributions de baignes à la Cendrars, lui véritable homme de mouvement, mais P. O. L. maintint son refus.

Etc.
Marc Bohor.

Des Nouvelles de Pol’O
Des Nouvelles de Pol’O

Publié le 9 juillet 2010 dans document HSOR texte

Feuilletons ! 1 - (fragment)

Date du document : 14 juillet 1968

Ce texte fait partie d’une suite dite “Feuilletons !” de 1968 et 1969, ensemble non destiné à la publication, dont nous donnons un fragment.

La tour sombre du sapin, au bout de l’allée.
Nathalie parlait de très loin,
Unie à d’autres difficiles signes
Inclinés, se déversant en limaille.

Propriétés des retours
De rameaux bruissants
Sous les ombres du vent.

Publié le 5 octobre 2008 dans document HSOR texte

Lucerné - Sphère Critique

Date du document : 2008

Texte publié d’abord sur le site de La Main de Singe et paru augmenté dans la revue Fusées n°14.

Pierre-Alain Lucerné est devenu fou en plein soleil, en jouant au tennis, une vraie folie Nietzschéenne, dionysiaque, ni obscure ni coupable, dieu incorporé conduisant à l’exaltation. Là-dessus il a rencontré (était-ce une chance ?) le docteur Ferdière qui avait traité Artaud. Et quand Lucerné lui a raconté qu’il avait des files de mots qui se débobinaient sans cesse dans sa tête, jour et nuit, l’autre a presqu’exulté et lui a dit en quelque sorte : “C’est bien, continuez !”
J’ai rencontré Pierre-Alain Lucerné en novembre 1975 sur l’incitation de Christian Prigent, alors que je me trouvais à Tours, pour échapper à cette ville à plus d’un titre nauséuse. Beauté du conflit mondial du schizophrène qui faisait croire qu’on était en guerre avec ces âmes de tuffeau, crayeuses, meringuées, mièvres. À la suite d’une erreur de lecture dans la lettre de Christian, j’avais cru lire au lieu de Lucerné “Lemarrié”, ce qui fit beaucoup rire Lucerné, car s’il était une chose que lui avait bien asséné son thérapeute, c’était “Surtout ne vous mariez pas !”
Du reste, les avantages que Lucerné voyait dans la vie à deux se résumaient, me disait-il, lorsque l’une des deux personnes du couple était malade, à ce que l’autre puisse aller chercher des médicaments à la pharmacie. Il ne me parla jamais de son fils, dont je savais qu’il le voyait régulièrement chaque semaine et ne s’intéressait que de très loin aux enfants de sa compagne d’alors.
Il fit partie des rares à qui je parlais alors de la Cosmologie, jamais montrée à ce jour, et il m’aida même à en définir certains territoires.

Publication : Fusées n°14

Publié le 8 août 2008 dans document HSOR texte edition

BAADER-MARS - Xylographie 1, 60m x 1, 20m

Date du document : Juin 2008

BAADER-MARS
Cette gravure sur bois a été réalisée grâce au soutien de l’URDLA, gravée et tirée dans leur atelier de Villeurbanne les 10 et 11 juin 2008. Elle est éditée en 14 exemplaires dont moitié du tirage réservé à l'auteur. Elle est en vente auprès de l’URDLA.
La xylographie a pour double source historique l’impression des images religieuses et des cartes à jouer cosmologiques ancêtres du Tarot (peut-être d’origine gitane ?)
Ici en dehors de l’évocation du Pendu (renversé) autant que d’un mort couché sur un plancher et du cadavre d’Holger Meins, il est question de Mars. Le dieu de la Guerre et la Planète Rouge convenaient autant que l’Or du dernier Empereur Mao pour une future activité de la Fraction Armée Rouge, dont le suicide collectif de quatre membres en deux jours n’a jamais bien été interprêté : en effet le Boeing détourné par quatre terroristes palestiniens, qui erra en traçant des V au-dessus de Chypre en hommage à Pynchon, et effectua un dessin savant au-dessus de Dubaï et Bahreïn, avant de se poser sur l’aéroport de Mogadiscio, en Somalie, n’avait pour but que de signaler aux détenus de la Bande à Baader une opportunité climatique et astrologique de fuir sur Mars dans la nuit du 17 au 18 octobre 1977. Les trous de balles que se firent volontairement dans le dos Andreas Baader et Jean-Carl Raspe à l’aide d’un pistolet ne servaient que de “prises d’air” et le cable de haut-parleur avec lequel Gudrun Ensslin se pendit permettait de maintenir la communication avec les amis Martiens tout le long de la téléportation. Irmgard Möller malheureusement ne put les accompagner, malgré les nombreux coups de couteau dont elle s'était perforée, faute d’avoir su inverser la carte des trous à faire qu’on lui avait transmise en droite-gauche. La Foudre, Initiale de Zeus et lettre du Dyable divise ici les deux Frères dans le même corps.
Elle regrette sûrement depuis d’être restée vivante sur terre.
Par contre Ingrid Shubert réussit bien à son tour la téléportation le 12 novembre 1977.
On se souviendra de la photo de la mort d’Holger Meins en novembre 1974 parue dans Libération, et de ce corps devenu squelettique et difforme à force de grève de la faim : 42 kg pour 1,85 m, et de ce qu'il disait dans sa dernière lettre : “Un des côtés de Engels : transparent. […] Ce n'est plus une question de matière mais de politique.” C’était un des premiers à avoir été téléporté et à avoir compris la transcription par la lumière, ce qui était aussi une façon de retrouver le corps des déportés pour ceux qui combattaient les anciens nazis, ou la méthode Kepax pour oublier les insupportables blessures.
Gudrun Ensslin, fondatrice de la R.A.F. avait cet avantage d’être Lion ascendant Capricorne et Dragon de Métal en Astrologie Chinoise et de pouvoir ainsi guider le groupe dans sa fuite céleste.

Publication : URDLA, Centre International de l’Estampe et du Livre

BAADER-MARS
BAADER-MARS

Publié le 22 juin 2008 dans document HSOR dessin et gravure edition

La soupe pré-biotique du Net - Sphère Critique

Date du document : 2008

Texte paru dans la revue Fusées n°14

1. Idée Le chercheur autrefois souvent trouvait ses idées parmi les ombres du plafond, dans la rêverie ; et elles surgissaient de collisions incongrues ; aujourd’hui il est fixé sur un écran. Ce n’est pas du tout la même chose. Voilà ce que me dit un ami mathématicien.
Je pensais du coup à Lagrange, ce mathématicien à qui la musique servait de clôture, d’abri à l’inspiration : passée les trois premières mesures il partait dans son univers sans plus rien pour troubler ses élucubrations ni gêner l’agencement de ses hypothèses.
L’idée se forme par tournoiements dans le vide, adhérences, accrétions successives ; elle se balade, va dans le hasard des roulis, mais si tout de suite le tissu social la retient, il bloque cette errance ; elle n’a plus la chance de ce hasard des roulis et l’idée disparaît avant même de prendre corps. Sans doute ce que Denis Roche appelait “signifiant baladeur”.
Aujourd’hui il y a ce fait démocratique indiscutable qu’une découverte peut être offerte immédiatement à une foule d’autres chercheurs dans le monde grâce au Net, mais en même temps elle est livrée pieds et poings liés, sans le temps d’un rebond, et sans que le chercheur ait eu le temps d’amasser en lui assez d’inactuel.
L’aspect chronique du compte-rendu empêche le bondissement de la crise. Il faut garder la chance d’une surprise de la pensée, de la perte d’une lettre, d’une découverte, d’un surgissement.

Kafka affronté à cela aurait abandonné immédiatement certaines des pierres anguleuses que roule son journal. Par exemple, quand il parle de “La fille au visage plat, dont la robe grossière ne commence à se déplacer que tout en bas, dans l’ourlet. Quelques-unes sont habillées ici comme les marionnettes qu’on vend pour les théâtres d’enfants à la foire de Noël, c’est-à-dire que leur robes sont faites de ruches et d’or collés et cousus à points lâches, de sorte qu’on peut les découdre d’un coup et qu’elles se disloquent entre vos doigts. La patronne, avec sa chevelure d’un blond mat fortement tirée sur un bourrelet certainement dégoûtant, avec son nez descendant en pente raide suivant une direction qui se trouve dans un rapport géométrique quelconque avec ses seins tombants et son ventre tendu, se plaint de maux de tête provoqués par le fait que c’est aujourd’hui samedi, qu’il y a bien du tapage et que ça n’en vaut pas la peine.”

Publié le 27 mai 2008 dans document HSOR texte edition

Bruges en lambeaux - Brouillon de Poème

Date du document : 1966 et Octobre 1969

Ce texte, qui n’est qu’un fragment d’un plus grand texte, s’intégrait dans un projet demandé en 1969 par le Service de la Recherche (situé alors Centre Pierre Bourdan) ; il fut utilisé en partie bien des années après dans une émission des Nuits Magnétiques consacrée à Bruges.
D’autres morceaux allèrent nourrir le Livre Poétique de Nicolaï.
Suivent une notation rapide et une lettre de Nany à Aube, de la même époque.
Isabelle Revay

Publié le 20 novembre 2007 dans document HSOR texte