HSOR : Avant-propos

Dans l’alchimie complexe de la Cosmologie, HSOR est un continent inférieur à celui de la trilogie OGR-OR-O. Ce n’est pas la différence entre l’or et le plomb, mais avec le zinc : le zinc des toits, celui du comptoir. HSOR au début se nommait ainsi à cause de son intrication avec l’HiStOiRe du temps et ses anecdotes, mais s’est modifié au fur à mesure pour englober également une sorte de journal et des récifs de voyage : ce qui affleure ou qu'on heurte au fil de la randonnée ; c’est le lieu des brouillons, des essais, des esquisses, des différentes ébauches, des dessins moins pertinents, etc. En conséquence seulement une petite partie en est publiable.
On trouvera donc ici les rares entretiens de l’auteur, quelques textes théoriques, les différentes Cartes dressées du territoire de la Cosmologie au fur et à mesure de ses transformations ainsi que quelques inédits des Récifs de Voyage ou de Champ de Pr’Ose ! (Pr’Ose ! a été écrit à partir de 1969. Il se compose comme une laisse de plus de 600 pages à partir d’une avalanche de versets, marquée à l’origine par Walt Whitman et la Beat Generation, et de “chutes” de fragments non pris dans la trilogie OGR-OR-O, ni dans la version définitive des États du Monde. La première partie, le premier Chant si l’on veut, commence par Noël sur la “Place du Peuple” de Saint-Étienne et finit par la traversée de l’Hellespont.
Une bonne partie des Voix de la Cosmologie intervient dans ce texte, prenant la parole tour à tour, et prenant en écharpe l’Histoire des Peuples et des Arts au-delà de son histoire singulière, traversant aussi bien Sumer que la Grêce Antique, Le Siècle d’Or espagnol, etc. Indépendamment des autres parties de HSOR c’est ce qui relève le plus des Hypomnemata, dans le sens des lectures et des citations.
On procède par plans de coupe et par inserts. Plans de coupe éliminant les épanchements superflus et inserts pour la réinscription au présent.
Ce poème est “tenu” comme d’autres tiennent leur journal, pour maintenir le press**e**nt, l’urgence du temps qui passe et qui presse, pour maintenir la course, la fuite. Il y a urgence à dire l’éternité des Saisons, ce qui fut fait en ajoutant jusqu’au dernier moment les incrustations des émotions rapides, des sensations éprouvées aujourd’hui.)

La majorité des Cartes (sur un volume de 85 pages) est ici présente, y compris leurs Reliefs, qui constituent la fin du volume et qui sont livrés à l'état de notes et d’ébauches. Ces Cartes comportent beaucoup de répétitions et de reprises, un peu comme les états successifs d’une gravure. Elles ont un intérêt documentaire pour ceux qui sont curieux de suivre l’évolution d’une telle construction dans ses proliférations.

D’autres entretiens seront donnés, notamment “Une soirée chez les Tristram” et “La pièce est enfumée ; il convient de fuir.”

Isabelle Revay