O - (Stances)
Date du document : 2000
Date du document : 2000
Date du document : 2000
Je veux me résoudre en la musique de la légende de Novgorod, la découverte des poèmes Orphiques et le Y, indécis. “Padoue, Papin, Didon.” Dvorjack arrive deux ans à peine après Wounded Knee.
Je me souviens de la pierre plate en 66 et de l’essoufflement. La pierre plate auprès de la rivière, au-dessus d’un massif de buis sur lesquels je retrouve les tailles du machete paternel en grimpant, après dix kilomètres de course à travers bois : tout est là. Car ce chemin débroussaillé mène à un autre emplacement temporel.
Là j’ai atteint quelque chose, à table, stupéfait. Je suis si bien, mon Dieu, comme l’homme qui s’incruste dans le Temps et qui refait sa vie dans l’espoir de mener à bien sa seule œuvre, qui est celle de toute sa vie.
Celui qui s’attaque à l’abstraction du langage ne saurait être un italien. Et par contre aucun polonais ne peut parler de la famille. Beaucoup de labyrinthes, comme une coupe de chou chinois. Il disait, l’idiot qui se terrait sous la rivière : “J’aime bien les oreilles et aussi le dedans.”
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Date du document : 2000
I. LE CHAOS
Aimantation
Autrefois je saisissais dans ma main les bombardiers vrombissants dont toute une armada noircissait le ciel au-dessus des fougères géantes, et je les remettais dans la rivière pour la peupler de poissons-chats, bombes olivâtres aux moustaches noires. La nuit le globe terrestre s’enflait à partir du bout de mon pied, corps et mappemonde échangeant leurs propriétés dans un trop-sûr de charogne et de mandarine. C’était bon !
Je me réveillais dans le bonheur des maisons de garde-barrière et de souvenirs divers et les futurs hypnotiques et cinglants s’ouvrant sur la voie ferrée. À Pâques, à la pointe du jour, on s’y levait dans les rameaux et les oracles. La permission était énorme dans la brillance de l’air lumineux. On ramassait les vipères, on réchauffait leurs œufs dans le sable, mais elle ne nous mordaient pas.
Je courais dans une jungle de dahlias, de fruits plus gros que des crânes et de légumes pendant parmi des lianes pour épier les derniers renards féroces. La seule vérité, c’était la bonté de l’opulence.
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*
O représente la dernière étape de la Cosmologie. Ceci en est l'état définitif.
NDLR
L’hiver le bruit des glaces brisées est assourdissant (parfois la neige est noire, couverte des cendres des essaims d’étoiles), et l’été nous voilà dévorés d’insidieux moustiques et d’énormes taons !
J’accepte de recevoir la foudre dans les champs.
La foudre frappe les sommets, la mousse garde les marins ; la mer est ouverte, la bonté fermée. Nous n’avons plus pour nous que le choix gradué des écritures d’Ératosthène et son hypothèse polaire (or, cuivre, argent…), la beauté des monts d’Orisan, les pommes brillantes, ceci le 22 Octobre 1953 ; les clématites blanches du Grand Arc !
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O (d’abord composé d’une suite de petits fragments de poèmes en prose venus des recueils des Absolus_), est souvent bien antérieur à sa date de 2000, qui est la butée de l’écriture de la trilogie OGR-OR-O dont il est la dernière lettre. Il se distingue moins par la date que par la nature de son tissu et l’essai d’araser toute figure, d’anéantir tout procédé._
Si OGR était la partie la plus volumineuse, Or ne représente qu’un peu plus de 200 pages et O à peine une cinquantaine.
Cela se lit en deux temps : O, succession de stances, puis Cerveaux, nappe où les phrases se sont regroupées par aimantation.
C’est historiquement pour l’amusement le sou fondu à partir de 1914, troué en son centre pour ne pas être confondu avec de l’argent sur lequel on incitait l’enfant à chercher une souris avant de lui expliquer qu’elle avait disparu par le trou.
C’est le cercle de feu que traverse l’animal du cirque, et au-delà duquel l’auteur a disparu. Une façon de passer par l’objectif en peau de sujet pour être enfin totalement rendu au monde en délaissant la loque du narcissisme.
Vœu pieux !
NDLR