Sabaki

Avant-propos

Les Postures. - Par Maître Ho

Date du document : 1980

— J’ai très simplement tendance à considérer les postures comme une modulation plutôt que comme des moules fixes.
Une série de variantes déployées dans un cercle qui va, disons, de zen-kutsu à kiba-dachi, chacune représentant un angle différent.
S’il est facile de saisir pour un pratiquant le glissement dans un sens ou l’autre entre nekko-achi-dachi et ko-kutsu-dachi, cela peut être aisèment étendu (et pour ma part je l’ai fait) en gardant trois constantes : position verticale du tibia, position à demi avancée, le genou surplombant la moitié du pied ou position avancée genou au-dessus du gros orteil.

Publié le 10 avril 2007 dans document Sabaki texte

Les Thaïs Hollandais - Brilleman-Paturel

Date du document : 2007

Vous avez parlé l’autre jour sur votre site du gymnase de la Porte Pouchet à Paris, et bien j’y ai vu les premiers thaï-boxeurs qui curieusement étaient des Hollandais, champions dans le domaine sans se prétendre des kami. Ce n’étaient ni Akebono ni Takamiyama chez les Sumoka.
Je connaissais Paschy que j’avais rencontré par l’intermédiaire de Didier entraîneur de l’équipe de France, lorsqu’il faisait ses premiers essais au cinéma.
Il me semble que c’est en 1979 qu’il a organisé une première rencontre entre des hollandais formés à la boxe thaï et des français (qui n’y connaissaient pas grand’chose).
Je me souviens surtout du combat de Brilleman (qui allait devenir, du reste, champion du monde de kick-boxing) avec cette capacité de ripostes foudroyantes.
Les premiers français ont dégagé comme si de rien n’était.

Publié le 27 février 2007 dans document Sabaki texte

Entretien avec Maître Ho - Documents de la Cellule Sabaki

— Quand est-ce que vous avez connu Onuma Nemon ?
— Je l’ai connu lors d’une compétition au stade de la Porte Pouchet, à Paris, dans les années 70. Très bon ! Mais il n’a pour ainsi dire pas fait de compétition, sinon universitaire, amicale. On aura su apprécier assez tôt, voir ses qualités inventives.
— Du reste, le karaté à cette époque-là était essentiellement universitaire ?
— Oui, c’était un moment de grande utopie. Je crois même que certains venaient pour apprendre le cri qui tue ou acquérir les méthodes infaillibles de Nat Pinkerton. On fréquentait les dojos comme les bibliothèques. C’était en tout cas une époque de recherche, d’expérimentation dans les arts martiaux tout à fait extraordinaire. Il y avait beaucoup d’échanges d’école à école. Oui, oui, on essayait beaucoup de choses qui paraîtraient peu orthodoxes aujourd’hui !
— De quelle école était-il ?
— Je crois savoir quelques petites choses sur sa biographie, et en particulier qu’il a abordé le karaté avec le shotokan comme à peu près tout le monde à ce moment-là, au tout début de sa découverte en France, avec Me Kase, rue de la Montagne Ste Genevière, en 65 ou 66. Nous n’étions pas dans le courant international, alors ! Puis vers 67, 68 peut-être, avec le Burdigala Club de la police à Bordeaux, ensuite avec Me Murakami et le shukokaï.
De là il a rencontré à Paris au Club Corvisart Truong et Dang, deux élèves de Me Nambu, créateur tout récent du sankukaï. Et c’est une école qui lui correspondait parfaitement physiquement : standard-stance, les esquives taï-sabaki, tenshin jodan-uke, tenshin gedan-baraï, tout en cercles, ce qui compte, très beau !
Ensuite il n’a pas suivi le Nambudo, trop éloigné du contact pour lui, que j’aimais pour d’autres raisons. Mais peu importe.
Entretemps il a travaillé avec Tokitsu, Kamahora, Tsukada… J’insiste encore, mais ce sont ceux qui cherchaient dans des directions nouvelles en France.

Publié le 20 janvier 2007 dans document Sabaki texte

Portrait de Tsukada, Nambu et quelques autres - Article de la revue DAO

Maître Tsukada était vraiment l’inverse du gymnaste bio et refoulé à la Rouet. Dans les stages organisés par Maître Nambu à Calagogo ou à Martha’s Vineyard, il déambulait toujours cigarette aux lèvres en karategi court qui laissait voir des tatouages bleus et en raclant les zoori-getas, portant des lunettes fumées, les cheveux en brosse et un visage mitraillé de petite vérole. On avait l’impression qu’il était dans une aura de graffiti et qu’il sortait du quartier Yakuza.
Il était maigre mais avec une musculature d’écorché, très bien dessinée, pure objectivité avant le style de frappe, comme Truong, et il avait un kime foudroyant.
C’est du reste curieux comme à partir des années 75 à peu près la débilité de la musculation de force a repris le dessus dans les dojos français pour faire oublier leur faillite primordiale dans les arts de combat orientaux. On a voulu réintroduire les catégories de la boxe anglaise et le poids comme condition de pensée efficace.

Publié le 19 janvier 2007 dans document Sabaki texte