Oiseaux du Loch - à Typhaine
Date du document : 2023
Date du document : 2023
Date du document : 1986-1991
Dans l’édition de Verticales des Quartiers de ON ! nous n’avons pas repris avec Aphesbero la partie OR très colo- rée et très éclatée typographiquement, qui représente à peine plus de 200 pages. Je n’ai pas retenu cette partie car je craignais la difficulté de lecture entre l’hétérogénéité extrème des morceaux et l’éclatement supplémentaire de la page. Puis il me semblait que cette partie OR serait parfaite dans un “journal”, du genre Rubriques des Saisons d’Or (pas une revue) plutôt qu’un livre, comme un quotidien rendant compte des activités de ce pays-là.
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Date du document : 2014
Grande braderie des fétiches, liquidation des souvenirs les plus chers. En vrac défilent, retapés en objets de langue, motifs de l’enfance, choses du cœur et déboires du corps, dans une traversée éberluée de l’affolant fourbi de la vie, vaguement classé ici en chapitres (« Fragile », « Tout-venant », « Ne pas ouvrir », « Fins de série »).
Les dix « Vracs » d’Onuma Nemon (encre de Chine sur Arches, 2018 et 2023) n’illustrent pas, ils sont plutôt la rêverie du texte, en une série de paysages mentaux dont les lignes précises et les détails minutieux ne prennent cependant forme en aucun objet identifiable.
Les choses surgissent et disparaissent dans un même mouvement joyeux. Liquidation dit flux, dévalée de prose rapide. Entre distanciation grinçante et sensualité éberluée, l’écriture bazarde vite, sans s’apitoyer. Les souvenirs sont affublés d’un costume bouffon, l’intime emballé dans la rhétorique kitsch des petites annonces. Et bien sûr, l’emballage craque, farci d’éléments exogènes (amorces de récits, bouts de dialogues, couplets de chansons, réminiscences diverses...). Le modèle explose en même temps que les objets évoqués : bon débarras !
https://lurlure.net/vide-grenier
Éditions Lurlure Emmanuel Caroux 7 rue des Courts Carreaux 14000 Caen (France)
Date du document : 2014
La première et originale édition de cette “Cosmologie Portable” a été diffusée par les éditions Mettray accompagnée d’une grande eau-forte sur cuivre réalisée dans les ateliers de l’URDLA, constituant une des cartes de ladite Cosmologie.
Malheureusement quantité de corrections et suppressions n’avaient pas été prises en compte avant l’impression à cause d’un transfert défectueux sur un autre logiciel.
Nous donnons donc ici la version correcte prévue et définitive.
Cet appendice n’est pas exhaustif et ce n’est pas non plus un plan originel qui aurait régi la constitution de l’œuvre. Complémentaire des Cartes successivement éditées, il a été lui aussi augmenté au fur et à mesure de l’avancée du travail.
Les personnages, ou plutôt les Figures ici décrites ne représentent qu’une infime partie de la Troupe Cosmologique ; de même, les indications de construction ne sont jamais que régionales : ici valides, ailleurs elles ne le sont plus.
Quand bien même la Cosmologie n’existerait pas, cet Appendice doit être considéré lui-même comme un texte-projet utopique, au même titre que les recueils ici nommés Absolus.
Date du document : 2014
Entretien de 2014, deux ans avant la parution des États du Monde, avec un ami Franc-Maçon.
Date du document : 1965-1972
Les Absolus
Il s’agissait avec ces petites proses de créer des types, des typons, sans faire de clichés.
Que pouvait être l’essence du roman russe, par exemple, ou de l’œuvre de Fournier.
Mais ceci sans développement, sur des formes courtes : toujours cet intérêt pour les fragments comme éclats de vérité. On renonce à la cohérence pour accéder au poétique. Incohérence, instabilité, abandon, renoncement, dans l’espoir de saisir la matière même de l'expérience. Moments de vie infimes, fragiles, sur la ligne de frontière, puissance de nouveauté.
Les Absolus sont une déduction de l'essence du monde en devenir, en mouvement. C'est ça qui est difficile : saisir à la fois le mouvement et l'absolu.
Pour prendre un exemple simple : la plus grande passion de votre vie que vous aurez éprouvée, et au moment le plus intense de son incandescence, vous décidez de la rompre ; vous refusez la cohérence du roman, et il vous reste dans les mains les deux bords vifs de l’arrachement : vous êtes retombé de l’avoir à l’être, sans même être le moins du monde bouddhiste.
Simplement malheureux.
Les absolus seraient des lieux fixés pour l’éternité dans un livre, ou des cartes postales. C’est le bonheur extatique que trouvait Lulu, à plonger dans les cartes postales et à s’immerger dans ce temps-là, celui d’une contemplation démesurée, la conscience aigüe des univers parallèles. Elle avait la faculté de circuler dans d’autres mondes, de décoller la gélatine de la représentation. Les témoins sont formels. Elle leur détaillait ses avancées. Et ce don ne fit que s’amplifier avec son agonie. Elle a vécu toute une saison dans un album.
Absolus des Saisons
Dans le recueil : Absolus des Saisons, de Nycéphore et de Nicolaï (continent Logres), il y avait le projet fou de condenser toute l’expérience d’une vie sur le temps de Pâques par exemple, comme si l’on pouvait déterminer une constance éternelle, les traits définitifs ; ou peut-être bien plus modestement, (ce qui fut le cas, et seulement pendant quelques années), une formule personnelle du Dimanche de Pâques, du jour des Rameaux, de la Toussaint ou de la Rentrée. Du côté de la constance éternelle ça pourrait être un idéogramme comme l’idéogramme de l’automne contient véritablement la rentrée des foins et celui de l’ours la clé du feu.
Le projet du Calendrier Absolu (OGR. Journal des Adolescents), reprend celui-ci pour chaque jour du Calendrier ; le 11 décembre, par exemple. Bien sûr, dans ce cas également, il s’est agi de l’expérience de quelques années seulement, on ne s’est pas astreint dès le début à une telle obsession.
La tentative est d’autant plus fictive qu’on connaît les variantes, les imprécisions et la variabilité de toutes les sortes de calendriers les uns par rapport aux autres : il ne s’agit que de conventions qui ne coïncident absolument pas d’un calendrier à l’autre. Ce père-là n’est pas vraiment mort le jour anniversaire de la naissance de son fils, comme on aurait pu le croire.
Peut-être peut-on seulement déterminer quelques moments notables des saisons (toujours les saisons, “à la chinoise”), des moments ou le Temps danseur tourne sur son axe…
Vers la fin de la République romaine le calendrier était un chaos. L’année s’appellait Annus, anneau sans commencement ni fin.
Ces Chromos Célestes se présentent comme le type absolu d’un genre et comme son achèvement, son extase peut-être.
Ils sont les photographies d’une saison éternelle où rien ne bouge, où tout se reproduit toujours exactement de la même façon, là où l’évolution n’est qu’un cycle. Ce sont des Stéréotypies Apodictiques.
On voudra bien regarder avec attention sur ce site, dans le Domaine DAO, les Célébrages de Typhaine Garnier, œuvre conçue dans la même utopie rêveuse d’un Calendrier Perpétuel.
Ces textes d’apparence japonisante – façon Hergé : c’est du français en costume japonais, mais exagéré, caricatural et (involontairement ?) bouffon – avaient pour ambition de tenter une autre transposition du haïku. Plutôt que la version occidentale habituelle (l’insipide sandwich de 5/7/5 syllabes), je voulais trouver une forme qui restitue au moyen de l’alphabet latin quelque chose de la dimension graphique et de la polysémie (et polyphonie), c’est-à-dire de la densité du haïku, associant l’idéogramme et l’écriture syllabaire.
Le résultat est un hybride, une sorte de chimère qu’on ne sait par quel bout ni dans quel sens prendre, ni s’il faut l’articuler ou seulement voir. Les signes font parfois rébus. Une syllabe s’étoile dans plusieurs directions. Des lignes sémantiques horizontales apparaissent en travers des verticales, mais furtives, hasardeuses. Le tout a un caractère enfantin, car c’est bien un jeu, un exercice d’assouplissement, où tous les coups (aïe) sont permis (alors que le haïku traditionnel obéit à des règles formelles strictes). D’où le sujet, sans doute : le chat Zoneille, agile et malicieux comme tous les jeunes de son âge, comme le chat à l’encre de Chine d’Onuma Nemon qui s’est glissé dans ces pages. À moins que ce ne soit l’influence de Maurice Roche, lu assidument à ce moment-là.
Un petit texte théorique sur l’écrivain Adalbert Stifter
Pour illustrer ce titre programmatique, j’ai choisi de ne traiter que du récit intitulé Dans La Forêt de Bavière, un des derniers textes d’Adalbert Stifter, un texte sur pas grand chose et cependant charmant.
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Fatima de taille est pure merveille, elle va à la fontaine sa cruche sur la tête, elle va et le village s’en étonne, c’est elle qui doit le faire, n’est-il pas là pour s’en occuper. Lui, c’est Istvan, sa taille est pure merveille aussi, son beau visage rayonne de santé, ses yeux sont des éclairs, il se prélasse sur la couche, Fatima doit y aller à la fontaine. Mais elle rencontre là Jabban, Jabban qui est serviable et beau comme un regard où perle la rosée.
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Comme une âme qui s’en va un petit air de flûte dans l’assemblée avait éteint les paroles et quelques uns marchant dehors baissaient la tête sous leurs turbans. Mais les chevaux piaffaient dehors, une tension dans le troupeau irritait et de même dans l’assemblée circulaient des jurons. Le cercueil resta dans l’église, et quand le musicien chanta «il est parti, ils est parti! Que les lointains l’accueillent» on entendit des pleurs et quelques gémissements. .…
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Encre sur Japon. Format 30 x 45 cm