Il s’agissait avec ces petites proses de créer des types, des typons, sans faire de clichés.
Que pouvait être l’essence du roman russe, par exemple, ou de l’œuvre de Fournier.
Mais ceci sans développement, sur des formes courtes : toujours cet intérêt pour les fragments comme éclats de vérité. On renonce à la cohérence pour accéder au poétique. Incohérence, instabilité, abandon, renoncement, dans l’espoir de saisir la matière même de l'expérience. Moments de vie infimes, fragiles, sur la ligne de frontière, puissance de nouveauté.
Les Absolus sont une déduction de l'essence du monde en devenir, en mouvement. C'est ça qui est difficile : saisir à la fois le mouvement et l'absolu.
Pour prendre un exemple simple : la plus grande passion de votre vie que vous aurez éprouvée, et au moment le plus intense de son incandescence, vous décidez de la rompre ; vous refusez la cohérence du roman, et il vous reste dans les mains les deux bords vifs de l’arrachement : vous êtes retombé de l’avoir à l’être, sans même être le moins du monde bouddhiste.
Simplement malheureux.
Les absolus seraient des lieux fixés pour l’éternité dans un livre, ou des cartes postales. C’est le bonheur extatique que trouvait Lulu, à plonger dans les cartes postales et à s’immerger dans ce temps-là, celui d’une contemplation démesurée, la conscience aigüe des univers parallèles. Elle avait la faculté de circuler dans d’autres mondes, de décoller la gélatine de la représentation. Les témoins sont formels. Elle leur détaillait ses avancées. Et ce don ne fit que s’amplifier avec son agonie. Elle a vécu toute une saison dans un album.
Absolus des Saisons
Dans le recueil : Absolus des Saisons, de Nycéphore et de Nicolaï (continent Logres), il y avait le projet fou de condenser toute l’expérience d’une vie sur le temps de Pâques par exemple, comme si l’on pouvait déterminer une constance éternelle, les traits définitifs ; ou peut-être bien plus modestement, (ce qui fut le cas, et seulement pendant quelques années), une formule personnelle du Dimanche de Pâques, du jour des Rameaux, de la Toussaint ou de la Rentrée. Du côté de la constance éternelle ça pourrait être un idéogramme comme l’idéogramme de l’automne contient véritablement la rentrée des foins et celui de l’ours la clé du feu.
Le projet du Calendrier Absolu (OGR. Journal des Adolescents), reprend celui-ci pour chaque jour du Calendrier ; le 11 décembre, par exemple. Bien sûr, dans ce cas également, il s’est agi de l’expérience de quelques années seulement, on ne s’est pas astreint dès le début à une telle obsession.
La tentative est d’autant plus fictive qu’on connaît les variantes, les imprécisions et la variabilité de toutes les sortes de calendriers les uns par rapport aux autres : il ne s’agit que de conventions qui ne coïncident absolument pas d’un calendrier à l’autre. Ce père-là n’est pas vraiment mort le jour anniversaire de la naissance de son fils, comme on aurait pu le croire.
Peut-être peut-on seulement déterminer quelques moments notables des saisons (toujours les saisons, “à la chinoise”), des moments ou le Temps danseur tourne sur son axe…
Vers la fin de la République romaine le calendrier était un chaos. L’année s’appellait Annus, anneau sans commencement ni fin.
Ces Chromos Célestes se présentent comme le type absolu d’un genre et comme son achèvement, son extase peut-être.
Ils sont les photographies d’une saison éternelle où rien ne bouge, où tout se reproduit toujours exactement de la même façon, là où l’évolution n’est qu’un cycle. Ce sont des Stéréotypies Apodictiques.
On voudra bien regarder avec attention sur ce site, dans le Domaine DAO, les Célébrages de Typhaine Garnier, œuvre conçue dans la même utopie rêveuse d’un Calendrier Perpétuel.
Les Absolus
Il s’agissait avec ces petites proses de créer des types, des typons, sans faire de clichés.
Que pouvait être l’essence du roman russe, par exemple, ou de l’œuvre de Fournier.
Mais ceci sans développement, sur des formes courtes : toujours cet intérêt pour les fragments comme éclats de vérité. On renonce à la cohérence pour accéder au poétique. Incohérence, instabilité, abandon, renoncement, dans l’espoir de saisir la matière même de l'expérience. Moments de vie infimes, fragiles, sur la ligne de frontière, puissance de nouveauté.
Les Absolus sont une déduction de l'essence du monde en devenir, en mouvement. C'est ça qui est difficile : saisir à la fois le mouvement et l'absolu.
Pour prendre un exemple simple : la plus grande passion de votre vie que vous aurez éprouvée, et au moment le plus intense de son incandescence, vous décidez de la rompre ; vous refusez la cohérence du roman, et il vous reste dans les mains les deux bords vifs de l’arrachement : vous êtes retombé de l’avoir à l’être, sans même être le moins du monde bouddhiste.
Simplement malheureux.
Les absolus seraient des lieux fixés pour l’éternité dans un livre, ou des cartes postales. C’est le bonheur extatique que trouvait Lulu, à plonger dans les cartes postales et à s’immerger dans ce temps-là, celui d’une contemplation démesurée, la conscience aigüe des univers parallèles. Elle avait la faculté de circuler dans d’autres mondes, de décoller la gélatine de la représentation. Les témoins sont formels. Elle leur détaillait ses avancées. Et ce don ne fit que s’amplifier avec son agonie. Elle a vécu toute une saison dans un album.
Absolus des Saisons
Dans le recueil : Absolus des Saisons, de Nycéphore et de Nicolaï (continent Logres), il y avait le projet fou de condenser toute l’expérience d’une vie sur le temps de Pâques par exemple, comme si l’on pouvait déterminer une constance éternelle, les traits définitifs ; ou peut-être bien plus modestement, (ce qui fut le cas, et seulement pendant quelques années), une formule personnelle du Dimanche de Pâques, du jour des Rameaux, de la Toussaint ou de la Rentrée. Du côté de la constance éternelle ça pourrait être un idéogramme comme l’idéogramme de l’automne contient véritablement la rentrée des foins et celui de l’ours la clé du feu.
Le projet du Calendrier Absolu (OGR. Journal des Adolescents), reprend celui-ci pour chaque jour du Calendrier ; le 11 décembre, par exemple. Bien sûr, dans ce cas également, il s’est agi de l’expérience de quelques années seulement, on ne s’est pas astreint dès le début à une telle obsession.
La tentative est d’autant plus fictive qu’on connaît les variantes, les imprécisions et la variabilité de toutes les sortes de calendriers les uns par rapport aux autres : il ne s’agit que de conventions qui ne coïncident absolument pas d’un calendrier à l’autre. Ce père-là n’est pas vraiment mort le jour anniversaire de la naissance de son fils, comme on aurait pu le croire.
Peut-être peut-on seulement déterminer quelques moments notables des saisons (toujours les saisons, “à la chinoise”), des moments ou le Temps danseur tourne sur son axe…
Vers la fin de la République romaine le calendrier était un chaos. L’année s’appellait Annus, anneau sans commencement ni fin.
Ces Chromos Célestes se présentent comme le type absolu d’un genre et comme son achèvement, son extase peut-être.
Ils sont les photographies d’une saison éternelle où rien ne bouge, où tout se reproduit toujours exactement de la même façon, là où l’évolution n’est qu’un cycle. Ce sont des Stéréotypies Apodictiques.
On voudra bien regarder avec attention sur ce site, dans le Domaine DAO, les Célébrages de Typhaine Garnier, œuvre conçue dans la même utopie rêveuse d’un Calendrier Perpétuel.