Pages perdues de OR 1972 et 1989
Date du document : 1972 et 1989
Date du document : 1972 et 1989
Date du document : Février 2023
Au fil des mois, la nature ressort ses appâts, et chaque fois on s’y laisse prendre. Avant-printemps : premiers chatons aux branches nues, primevères, etc. Surprise, ravissement, on est ému comme si on avait oublié ces « tours » pourtant vus autant de fois qu’on a d’années ou presque. Il y a de quoi enrager. Les « Célébrages » sont les chromos d’un calendrier perpétuel qui tente de fixer cela une bonne fois pour toute, et qu’on n’en parle plus. Heureusement, c’est raté.
Arno Schmidt : « Le plus fiable, ce sont encore les beautés de la nature. Ensuite les livres, puis un rôti braisé choucroute. Tout le reste est versatile et vain. »
On se reportera ici même aux Absolus de Onuma Nemon, petites et très anciennes proses dont le projet était proche de cet ouvrage-ci, tout récent.
Date du document : Février 2023
Date du document : Février 2023
Ce texte est extrait d’un travail en cours intitulé « Refaire ». Même s’il y est question de choses vues, de paysages et de personnes aimées, refaire n’est pas revoir : foin des nostalgies (sauf surjouées pour rire : « Ô… ») ! Il s’agit de faire du neuf, et si possible en forme, avec de l’informulé : fatras de souvenirs, pelote de sensations, magma d’émois, etc.
Pour ça, on a fabriqué un moule, censé aider à faire consister. Description du moule :
Le but : que ça ne colle jamais. Ne pas adhérer, mais aérer. Que la droite contredise la gauche, la mine d’ironie, la glose de commentaires oiseux ou obscènes, en déforme symétriquement les phonèmes, bref, la malmène d’une manière ou d’une autre. La faille béante au milieu du texte n’étant pas frontière étanche, les deux côtés se contaminent aussi l’un l’autre. Et bien sûr, aucun n’est le « bon ». La vérité est au milieu : dans l’interstice.
Typhaine Garnier
Il faut lire également Les Pages Perdues de OR
Date du document : 2016. La Rumeur Libre
Au lecteur,
S'il est bon de faire entendre des histoires, il faut préciser que les nôtres, Lecteur, ne sont pas à entendre au sens ancien qui veut dire comprendre mais au sens moderne qui passe par l'oreille car, dit Cicéron : « le discours doit chercher le plaisir de l'oreille », ce que rapporte Aulu-Gelle. C'est donc lorsque tu liras par les yeux que tu entendras par les oreilles ce que disent ces paroles dégelées, selon Rabelais. Ainsi sache, lecteur très cher, que ce que nous racontons, c'est pour la musique !
Mais sache encore que nous ont guidé quelques maîtres anciens qui prirent soin de nous offrir quelques fruits et, dégelant nos doigts gourds, corrigèrent nos maladresses en ces temps divers, ou d'hiver, où rien n'est plus agréable à l'oreille que d'être frottée par d'autres…
À bon entendeur donc, salut ! Et qu'il en soit pour toi comme du feu roi François dont Martin Du Bellay écrivit : « toutesfois jamais adversité qui luy peust advenir ne luy abaissa le cœur ».
(lire la suite…)
Date du document : 1976-1982
Tandis que le vent rabat la fumée de nos cheminées sur le ciel gris de neige et le fond des sapins, j’absorbe cette vue avec la même nécessité d’imprégnation que celle qui existe à partir d’un texte historique ou dans toute autre forme de récit. Seule la poésie offre la plus grande succession fragmentée de climats ; la force d’incantation visionnaire d’un poème comme Les Classeurs ou Terre de Grogne (1), par exemple, est pour moi colossale et n’a rien à voir avec un jeu littéraire ou une astuce verbale ; dans Les Chercheurs d’Or (2), une infime blessure ouvre un monde, comme l’agate de Roman. À toute communication préférons l’hermétisme du Chant ou de la danse guerrière.
Ainsi vont les rêveries d’un enfant au fond d’un grenier à partir d’archives familiales, ou les constructions historiques qu’on se fait, les histoires deux, ces curieuses imprégnations à partir des récits entendus en classe et des livres d’Histoire lus.
Grâce à ma maîtresse primaire (Mlle Angélique !) j’ai pu ainsi assister à la Saint-Bartélémy en la replaçant à Saint-Michel et la Sécession à Saint-Augustin. En d’autres quartiers de Bordeaux ou des villages connus, j’ai construit mes premiers récits de cape et d’épée et surtout j’ai participé à l’exaltation des Enfants Croisés qui sont venus me rendre visite la nuit, et qui agissaient essentiellement du côté du Maucaillou ; tout le Moyen-Âge était là et rayonnait tout autour de la maison du bourreau rue Saumenude jusqu’aux Halles des Capucins.
Il a suffi ensuite que Nicolas reçoive ses Commandements près du ruisseau du Peugue et devant l’entrepôt des Autobus, à Lescure, pour que ça tourne au carré, comme la Fortune !
Il ne s’agit donc absolument pas de couleur locale ni de vérité historique mais de crever espaces et époques les unes par les autres aussi vrai que le Christ a suivi la route 66 et a subi l’horreur des urines de la place Canteloup.
(1) : Livre Poétique de Nycéphore
(2) : Livre Poétique de Nicolaï
Hiver 1982
Date du document : Càdiz 1969
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Date du document : 2012
Chronique de Fabien Ribéry à propos de On a perdu le nord ! paru dans la collection d'Après chez METTRAY éditions
Date du document : 2012
Châtaignier : tronçonneuse, pinceau encre noire, crayons graphite. Format 6 cms x 46 cms x 46 cms.
Date du document : 1964-1984
Le Livre Poétique de Nycéphore est un recueil de 240 pages qui s’étend sur vingt ans (1964-1984). Il a pour pendant un volume semblable de Nicolaï. Cela ne résume pas toute la partie poétique de l’œuvre qui comprend également des Os de Poésie (de 1984 à 2000), des poèmes en prose, poèmes sonores, etc. Ceci vaut également pour Nicolaï.
On a laissé l’intégralité du volume sans aucun choix, même si il y avait des faiblesses, à cause des correspondances en vis-à-vis entre les deux frères de chacun des poèmes. Il y a beaucoup de “remplissage versifié” : en 1964 l’auteur avait 15 ans, et il était curieusement à la fois dans quelque chose de très actuel proche de Cendrars ou la Beat Generation dans son travail radiophonique et tout une série de poèmes qui en dérivaient ; et de complètement archaïque dans d’autres poèmes ou dans l’écriture de Roman, proche de son espace de réclusion. Les deux on co-existé longtemps.
S’il y avait un choix de l’auteur ce serait là où la versification laisse la place à l’aspect hypnotique et incantatoire. On a développé ailleurs cette problématique autour de figures qui semblent traverser les siècles et qui ne tiennent pas à la prosodie.
Ces pages perdues et non intégrées dans OR avec leur mise en colonnes, renvoient ici volontairement au recueil en cours de Typhaine Garnier dit Refaire, textes lisibles ici dans DAO : Refaire. Poèmes de Typhaine Garnier