Osiris Usines - Les Escholiers Primaires. Ligne de Nicolaï. Été. 6. Usines

Date du document : 1970

L’Usine des Rêves
C’est extraordinaire ! La terre s’est retournée mieux qu’avec une défonçeuse double. Il neige ! C’est l’Usine des Rêves.
Voilà un plan d’exode massif qui passe, pour celui qui veut en finir avec l’Usine Seconde, sans se rendre compte qu’il tire sur son pousse-pousse un tas de tonneaux inutiles.
La connerie de tous les abrutis du siège s’était feutrée ce matin-là mieux que de la passion des roses rouges. J’étais sorti du lit avec un rêve antédiluvien coincé dans mon cervelet, et une gêne de ce côté-là, reptile ou herbe, pris d’une desmopathie générale. Les Bouriates ne m’étaient encore qu’un horizon à perte de vue tandis que Saîd avait perdu depuis longtemps ses ancêtres kabyles ; j’en viendrais un jour par procéder de point à point sur une carte, et uniquement comme cela. Ai-je encore une fourrure de glouton ? Voyons.
Du coup, je n’entendais plus les discussions, mais des voix, et celles-ci comme en hauteur, ou après avoir plongé profondément.
(Dans les hauteurs des monts kabyles en été, m’a dit Saîd, on entend sous les étoiles des voix dans les buissons, dans l’extrême fraîcheur de la Nuit : ce sont celles des jeunes recrues qui vont partir à l’armée, et qui chantent des mélodies d’amour en s’accompagnant à la harpe.)

Publié le 29 janvier 2009 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Dentiste & Bacon - Ligne des Adolescents. Aube et Nany. Été. L’Académie

Date du document : 1969

Nany.
(Le Dentiste me convoque dans l’ancien saloon où il travaille, et au lieu des réparations prévues avant mon récital de gospels autour des Apôtres chez La Grosse, qui a une grande terre, un peu plus bas, alors que je me préparais même à lui en entonner un du bon négrier John Newton, il m’impose un énorme appareil (paraît-il “nécessaire à mon registre”) en citrine transparente et résine polyesther, mais d’une construction extrêmement lourde et comportant des sortes de roues ou de “cales” aussi grosses que des demi-pommes, qui me forcent les joues plus encore que ne le fera le futur Barrault dans le rôle d’Opale, de Renoir, et les blessent.

Publié le 29 janvier 2009 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Usines et Défaillances - Les Escholiers Primaires. Ligne de Nicolaï. Été.

Date du document : 1978

Enfant, j’ai débarqué à l’île Seguin. Ensuite, devenu karatéka, lorsque j’ai de nouveau travaillé en usine, c’était uniquement pour notre communauté et pour préparer l’installation de mon “Camp du Gers” avec Maître O, en attendant de pouvoir rejoindre les autres en Afrique et aux Amériques. J’ai alors énormément volé, saboté et détruit de matériel ; cela faisait partie de nos consignes. Je glandais au lieu de travailler, provoquant les abrutis, les frappant entre les rangées de pièces, semant les objets n’importe où, brisant les plus précieux. D’autres du groupe sont venus travailler avec moi occasionnellement : Le Gitan, Pipo, Walter, Nany El Niño, et même une fois Osiris, mais le jour où il est venu, il neigeait et l’Usine a fermé, ça tombait mal !

Publié le 26 décembre 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Noir et Blanc

Date du document : 2004

Cette nouvelle est de Claire Viallat. Elle fait partie d’un volume en cours d’élaboration.

“La journée s’annonçait claire”. Or, il se trouve que L’Ombre est partout, à la fois savante et tactile ; elle fait partie du sujet et de l’objet autant qu’elle s’en détache. Hombre = c’est l’Homme en espagnol. On dit souvent d’une femme qu’elle est l’ombre de son père ou de son mari : “La fille de…”, “La femme de …” Mais si l’on sait que l’ombre c’est l’âme, ça voudrait dire que c’est ce qui leur échappe de meilleur. Comment dès lors ne préfèrerait-on pas lâcher la proie pour l’ombre ? Le réel du grand Autre chez Lacan, en somme.
Claire Viallat reprend ici une énigme ancestrale.
Comment suivre la ligne de crête de la sagesse entre ombre et lumière, et ne pas basculer au Pays des Morts (il n’y a pas d’ombre au Paradis), engloutie dans ce double anonyme du sujet, comment ne pas disparaître dans l’autre innommable dont les oreilles de loup pointent dans tout autoportrait (“l’autre-au-portrait”), trou de suspens vibratoire de la discontinuité dans le temps, latence prête à bondir sur l’apparence manifeste.
Ou bien, dans le plus pur démon de Midi à l’ombre courte, comment emprunter un passage cristallin vers l’au-delà ou l’Amour danse grâce au cadran solaire d’Arsène Lupin dans le Triangle d’Or ?
Ombre élastique, ombres des personnages à une autre heure que celles des arbres, dans Marienbad, hors-champ total des ombres d’Hiroshima qui sont les seules à rester alors que les corps (qui les ont portées ?) ont disparu après la lumière aveuglante.
Femme sans ombre de Richard Strauss (1864-1949), ombre de Peter Schlemihls qui s’échange dans une triangulation avec âme et bourse.
Puis topologie, topologie : la science de nouer des ectoplasmes ?

Onuma Nemon. Octobre 2008

NOIR ET BLANC

Si au lieu d’une figure vous mettez l’ombre seulement d’un personnage, c’est un point de départ original, dont vous avez calculé l’étrangeté.
Gauguin à Emile Bernard, 1888-1891, Pierre Cailler, Genève, 1954.

Tous excellent à donner un contrepoint de chair, de vie, au fantôme qui occupe le centre du récit, et qui transforme la vision du monde autour de lui.
Critique du film « L’Adversaire » de Nicole Garcia par Aurélien Férenczi, Télérama n°2746.

L’ « ombre représente la somme des domaines du réel que l’homme ne veut pas voir ni reconnaître en lui-même et qui lui sont, de ce fait, non connus donc inconscients. L’ombre représente le plus grand danger pour l’être humain car il ignore son existence, il ne la connaît pas. C’est l’ombre qui fait que nos désirs et nos aspirations ainsi que le résultat de nos efforts se manifestent finalement dans le sens contraire de ce que nous attendions. Les manifestations de l’ombre sont projetées par l’homme sur le monde extérieur où elles prennent la forme du « mal ». Cette projection lui évite de voir que la source de ce mal est en lui, ce qui l’effraierait trop. Tout ce que l’homme ne veut pas, ne supporte pas, n’aime pas incarne son ombre, elle est la somme de tout ses refus.
Thorwald Dethlefsen, Rüdiger Dahlke : Un chemin vers la santé, ed° Randin-Aigne, 1990, Suisse.

Publié le 17 décembre 2008 dans document texte

Memo. Compendium prépondérant - Ligne du Chaos. Printemps

Date du document : 1978

Compendium prépondérant.
Tra lala lalala lala ! ”(Saute d’un pied sur l’autre) “Tra lala lala lala ! Tra lala lala lala ! Compendium prépondérant d’un saut d’un pied sur l’autre à travers la forêt. Tra lala lala lala ! Vent froid contenant quelques
blancheurs, encore, de l’hiver passé. Figures de la Moi assez ! Et masques empreints de carbone. Ordures sans pourrissement possible. Arrière, formes fixes du fantasme répressif. Rétro, tout ça !

Publié le 14 décembre 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Memo.Cauchemar-Appendice de MaPa - Ligne du Chaos. Printemps

Cauchemar-Appendice de “MaPa”
Après cela, Memo eut un cauchemar en souvenir de son père : révulsion hideuse de l’Anus qui pend, comme une poche, un cancer, un fœtus, et dont il note le nom latin fourni comme banalement par le médecin : …ictère … … legumine…… Poche bleuâtre et violacée, lac sanguin mort, balancelle, suspensoir d’organe, petit sac ignoble, hémorroïde monstrueux et cancer avéré dans un double retournement de Mœbius, une réversion absolue de nacelle qui soutient cet œuf monstrueux du cul.

Publié le 14 décembre 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Memo. MaPa - Ligne du Chaos. Printemps

Date du document : 1978

Memo Bande à Part
Memo se réfère toujours à sa “Mamie”.
Mapa : c’est sa carte du Monde des Morts, où il circule, car il est le Dieu des Quatre Chiens (Dico, Duco, Facio, Fero). Il devient Onan dans le “Nomadisme” de l’Ourcq.
Memo intervient rarement hors de l’Au-Delà dont il est un Travailleur ; il avait pour intention, Vivant, de revoir sa vie ; il ne l’a pour ainsi dire passéé qu’à essayer de la refaire ; partant de là, il a été nommé responsable de cette fonction pour la Vie des Morts : d’en modifier les embranchements. Il voudrait toujours de la vie extraire “ce qui cloche” et garder le cohérent ; ou bien garder la “crête” en extrayant le vrac et le mauvais ; ou bien encore garder le “tenable” et extraire journal et récifs ; ou bien former des proses et des rouleaux à l’aide des vracs de devenirs ; ou bien composer des dossiers par année où l’on puisse injecter les étoilements de Dico, les poteaux thématiques de Duco, la puissante reviviscence par lambeaux de Facio, les rêves de Fero avec leur cohérence.
La seule chose sur laquelle il ne puisse pas intervenir, c’est “la partie
illuminée”
.

Publié le 14 décembre 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Médigo et la Mojo - Les Adolescents. Été. Cádiz

Date du document : 2000

À l’occasion d’un voyage de Ian McCoy en Andalousie, Garcia Medigo a mis en place avec lui “La Mojo Nation”, piraterie internaute héritée de Flint, des aventuriers des mers du XVIIIe qui rêvaient de contrées libérées du joug de l’Administration, du partage peer-to-peer et des marins de Pynchon. Répartissant les données sur les ordinateurs de trois millions d’internautes répartis sur toute la planète qui partagent leur disque dur, ils travaillent sur le projet Seti@home à la recherche de preuves d’une vie extraterrestre dans les signaux issus de radiotéléscopes. Chaque portion de signal interprétée multipliée par trois millions dépasse la puissance des meilleurs supercalculateurs.

Publié le 9 décembre 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte

Hunefoy - Les Grands Ancêtres. Ligne de Don Qui. Été. Staphysagria

Date du document : 1986

Vous me permettrez d’intervenir du moins en ce point où je fonds avant d’atteindre l’Île Staphysagria de toutes les Utopies Sexuelles qui m’est destinée ! D’autrefois, je conçus que ma vie s’était organisée en séquences (d’où le récitatif du projet) : à chaque nouveau voyage (dans l’espace, le temps, l’esprit), fût-il minime et imperceptible aux autres, devait correspondre une nouvelle partenaire, quelles que soient les conditions (l’accompagnement, l’entourage) du déplacement.

Publié le 9 décembre 2008 dans document Cosmologie Onuma Nemon texte