Gilbert Descossy, sculpteur buccal de chewing-gum et performer sportif
Date du document : 1979
Date du document : 1979
Date du document : 13 Mai 2011
Turn turn turn c’est une chanson de The Byrds, groupe américain des années soixante, c’est un air qui tournait dans ma tête, c’est le titre de cette exposition. Turn turn turn c’est les paroles de l’Ecclésiaste. Turn turn turn ce pourrait être le titre de l’homme qui tombe, une image phonographique, une gravure rock’n’roll, Icare et le onze septembre avec ces slhouettes qui chutent le long des buildings en flammes. Turn turn turn c’est review, un présentoir à images, un piège à regard conçu plus pour agacer l’oeil que pour magnifier la troisième dimension, c’est le tour d’un monde en chute libre. Turn turn turn c’est Chutier, un croisement entre pellicule cinématographique et ruban tue-mouches, l’idée d’un film possible, un hommage à Gil Wolman, une pensée à Jean Luc Godard « qu’est ce que j’peux faire, j’sais pas quoi faire ». Turn turn turn c’est Aux étoiles, Le portrait ovale, un retour sur mes premières images,trace contre trace avec la photographie, des images amoureuses. Turn turn turn c’est dessins d’atelier (ma vie ouvrière), tombeau/jardinière aux dessins tracés pendant vingt-cinq ans de vie d’usine, Ne travaillez jamais écrivait sur un mur Guy Debord, et pourtant l’artiste ne parle que de travail, travaille tout le temps, c’est des moments détournés au travail quand la vie est ailleurs, juste masquée par le bruit des machines. Turn turn turn c’est tout ce temps passé à reproduire, tracer, graver, résister en somme à ce « désespoir de l’art et son essai désespéré pour créer l’impérissable avec des choses périssables , avec des mots, des sons, des pierres, des couleurs afin que l’espace mis en forme dure au delà des ages » ( J.L.G. Histoire(s) du cinéma). Turn turn turn c’est la fin de l’Artothèque, trois jours d’exposition, ma petite révolution de mai.
Vincent Compagny 2011.
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Date du document : 2010
Un tombelier ouvrait des tombes dont il tirait les dalles par des cordes liées à son tombereau, poussant, « han, han! » ses boeufs à l’aide d’un grand fouet tandis que les roues suivaient un sol accidenté qui forçait parfois le char sur lequel l’homme se maintenait en s’agrippant d’un bras aux ridelles, tantôt à droite, tantôt à gauche, et poussant, poussant toujours ses boeufs, « han et han! », dans un paysage mouvementé où la terre en mamelons s’étendait sous l’horizon comble de nuages échevelés et distords.
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Date du document : 2010
Nous buvions des chocolats dans des cafés aux plafonds bas, ornés de cuivre brillant et
d’éclairages diffus, dans lesquels des gens pauvres jouaient aux courses sirotant des cafés bientôt froids et s’excusant d’être là au chaud tandis que dehors il faisait froid, très froid parfois si bien qu’il glaçait dans les rues mouillées et que ces pauvres hésitaient sur le pas de la porte avant de disparaître rapidement derrière les vitres embuées derrière lesquelles nous buvions.
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Date du document : 2011
Une journée maussade où nous étions en rade dans le doux Ar Ménez, toute voile pendue ainsi que du linge mouillé, en attente du vent au milieu des coteaux, un jour de printemps où le clapot même était sans force; un jour donc où nous étions venus là pour aborder la côte en baie de Trez où se trouve une passe pour gagner la mer des Gascons en évitant le tour du Nez, gagnant ainsi du temps sur l’Amiral pour le rejoindre après un repos qu’il ne voulait accorder. Les hommes étaient dans un état lamentable, leurs corps se traînaient sur le pont; dix jours de navigation dans la tempête les avaient mollis…
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Date du document : 2011
Croquant des oeufs comme le bon sauvage, à pleines dents et se réjouissant, il faisait bon en ces temps se lever tôt, accompagnant le jour venant mais encore pris par la nuit, au chaud et se restaurant en jouissant du parfum des choses et de son corps réveillé. C’était au temps de la fleur et quasi au printemps; les bêtes avaient le poil brillant et les oiseaux une voracité fantastique. On fournissait en graine et en fourrage pour les dernières fois, les granges étaient maintenant presque vides ; on s’occupait de les balayer et d’y entreprendre quelques réparations.
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Date du document : 2011
La vie allait comme s’il sonnait des cloches, tristes mais d’une grande beauté et, sur ce fond, s’improvisait une mélodie complexe qui se simplifiait par ce qu’on aurait pu appeler « ce procédé ». On marchait dans des territoires boueux, en plaine hongroise si l’on veut, à la fin de l’hiver droit devant où le ciel changeant ne cessait de nous tirer.
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Date du document : 25 Janvier 1995
Il s’agit ici de la première maquette des 85 premières pages composées par la maison d’édition La Petite École, qui a co-produit et co-édité avec Tristram la première version historique de Compact en couleurs tel que Maurice Roche avait souhaité pouvoir le réaliser depuis 1966. La conception graphique était de Anne Drucy.
Date du document : 2010
Dans un souci de scansion acupuncturale des campagnes, le collectif DAO a décidé à la suite des intempéries récentes de drainer champs, ruisseaux, canaux et sentiers de montagne. En réponse à l’urinoir urbain, on remarquera que la chasse, opérant une révolution complète, se retrouve parfaitement à l’endroit.
Date du document : Janvier 1978
Date du document : Toussaint 1957
Date du document : 1976
Date du document : Novembre 1957
Date du document : Octobre 2009
Il y a une nonchalance dans la vidéo, celle qui sans doute exaspère lorsqu’elle devient maniérisme, mais il y a surtout comme le tapis du temps qu’elle retire sous le pas des acteurs, comme pour passer de l’existence à l’essence, comme pour creuser ce qui d’habitude ne jouit que dans son emportement.
Le cinéma c’est l’art du mouvement, l’émotion première du saisissement de la vie en fuite, avec les fabuleux débuts de la chronophotographie, la vie même en train de naître sur la pellicule grâce à ce spasme, cette saccade de la griffe, diastole et systole, obturation et lumière. Au contraire, dans son lisse non fractionné, la vidéo creuse le temps, l’évide, pouvant tomber tout aussi bien dans la nuit et dans la vacuité. L’acteur est sur un tapis roulant : il court sur place.
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Commentaire de plusieurs œuvres d’une jeune artiste de Marseille, entre autres vidéaste, qui a travaillé avec Didier Morin.
NDLR
Publication : Amélie Derlon
Date du document : 1916. Traduction française S. Jankélévitch. 1922
Et de Cendrars, dans L’Homme Foudroyé :
(à propos des surréalistes)
“Je n’aimais pas ces jeunes gens que je traitais d’affreux fils de famille à l’esprit bourgeois, donc arrivistes jusque dans leurs plus folles manifestations.”
(à propos de Charles-Albert Cingria et par extension de Gide)
“Ah ! Ces pédérastes (1), le pauvre et génial raté !”
(1) “Pour la définition de ce terme voir les pages 671 et 672 du Journal d’André Gide (Bibliothèque de la Pléïade. N.R.F. Paris 1941). Oh ! Chochote, que de mensonges, de complaisances, de clichés, d’hypocrisies, de crises de nerfs, de vantardises, de poses, de vanités, de larmes de crocodile, d’esthétisme, d’art, de morale dans ce journal intéressé tenu par un hystérique qui écrit devant son miroir : « Chaque pensée prend un air de souci dans ma cervelle ; je deviens cette chose laide : un homme affairé. » (page 195).
Je sors ahuri de cette lecture de 1332 pages comme si j’avais relevé les inscriptions de 1332 pissotières de Paris que sont les chapelles littéraires. André Gide : le maquereau des grands hommes. Il lui faut tout le Panthéon : Goethe, Shakespeare, Dostoïevsky, Stendhal l’Égotiste et l’exemple du Journal des Goncourt pour le mettre en train ; mais quand il y est, il enfilerait le piano, et vous le place. Quel maniaque !”
Geneviève Vivian
Date du document : 1994
Date du document : 1993
Date du document : 1993
Date du document : 1984
Date du document : 1984
On se souvient des photos de Christian Roger réalisées pour l’ouvrage consacré à Gaudier-Brzeska par les éditions Tristram, mais on connait moins bien ses photographies au temps de pose excessif qui donnent à ses personnages des allures de fantômes dans un univers familier à la fois nocturne et cristallin.
Ici il s’agit de deux chronophotographies réalisées pour le numéro O du bulletin DAO.
Isabelle Revay
Date du document : 1986
Date du document : 1988
Date du document : 1986
Vincent Compagny travaille dans la communication le jour et s’acharne à la défaire le reste du temps, tâche qui est la définition même de la poésie.
Ainsi dans les usines on a vu des magasiniers détruire des accessoires de luxe qu’ils étaient obligés de trimballer du soir au matin et qui faisaient leur exploitation.
Donc Vincent Compagny soit attente aux objets dans sa façon de les disposer de façon parodique, pléthorique (dépradation de leur immédiateté utilitaire, fonction retard du signe), soit rature le médium photographique en l’attaquant, en y portant des embus de sens, en défaisant la transparence, en forçant par la gravure un présent qui bouscule le passé argentique.
Les apparences sont contre lui.
Isabelle Revay
Date du document : 1978
Date du document : 1985
Alexandre Bonnier, homme des grandes fêtes des Beaux-Arts de Lille, contemplateur de la chute de la manne céleste à Mâcons en mangeant des cuisses de grenouille, créateur avec Giacomoni du Centre de l’Environnement et surtout des Trois Départements des Écoles d’Art après 1968 bien avant que n’arrivent au galop les rabatteurs du milieu, culturistes généraux ou autres champions de la gonflette, puis que ne s’y engouffre le pire bataillon des distributeurs d’u.v. en rondelles, couilles d’anges, huberts-chiâssepot-incestueux, drac-queens et connards barbants ; Alexandre l’homme de la Mort en Rose Majeur.
O. N.
Date du document : 2 novembre 1995
Date du document : 1969
Ce film est contemporain de toute l’activité du Groupe des Adolescents de la Cosmologie et figure ici en lien avec le film énigmatique de Nany Machin : Aube-Matière.
Court métrage 16mm Noir & Blanc muet de Roland Collas.
Scénario et Réalisation Roland Collas.
Date du document : 2009
À chaque fois qu’on rencontre un Horrible Travailleur, il périme tout un pan de la vaine production d’alentour, la rend caduque, et on ne peut que s’en réjouir. Autant de débroussaillé ; nous sommes dans un territoire de l’Inscription et toute découverte dans un autre endroit est toujours bénéfique. Autant de temps gagné. La fraternité est de mise.
Avec Joël Roussiez tout est mouvement comme dans la pensée chinoise où “les réalités que simulent les mots ne sont pas des choses arrêtées mais des mouvements”(1). Implosion, explosion et dispersion que la spirale du Voyage Biographique emporte, ou mouvement des marcheurs cosmopolites à travers les méridiens du monde de Nous et nos troupeaux.
1. Nous et nos troupeaux
“ « Cosmos terrien de vie » je dis.”
“Avançons sans peur aucune, sans crainte des coups, ne cherchons rien
Croisons des hommes qui ont cherché et s’en reviennent
Des qui s’en revenaient, n’avaient rien vu…”
Les paysages des Troupeaux sont comme ceux de Cozens, lui-même tellement chinois dans sa technique tachiste avec cet effet d’éloignement qui abolit la césure entre esquisse et dessin achevé, ce miracle ophtalmique permettant de faire disparaître autant les grossièretés de la tache que les finesses de l’exécution attentive. De loin le dessin devient une tache modulée et la tache un dessin vigoureux, tous deux pris dans le même ravissement de l’œil.
Ce génie de l’esquisse est partout présent dans les traversées des paysages de Roussiez où des notations extrèmement précises sur les couleurs, les climats ou les coutumes de certaines populations (voire les “marques” mécaniques) alternent et glissent avec de vagues affairements : intrusions humaines laborieuses ou énigmatiques dans “une sorte de camp de matériaux variés”.
Publication : La Main de Singe
Date du document : 2006
Date du document : 2009
Approche d’une éthique de la description.
Il faudrait dire qu’elle n’est pas représentation, ceci par exemple de Semprun(1) est à rejeter comme facticité « Il ne peuvent pas comprendre, pas vraiment, ces trois officiers. Il faudrait leur raconter la fumée : dense parfois, d’un noir de suie dans le ciel variable. Ou bien légère et grise, presque vaporeuse, voguant au gré des vents sur les vivants rassemblés, comme un présage, comme un au revoir.
Fumée pour un linceul aussi vaste que le ciel, dernière trace du passage, corps et âmes des copains … » Le passage en italiques permet de bien comprendre ce qu’il ne faut pas faire pour rendre compte et offrir au lecteur une impression juste. Il faut être prés de la chose, or on s’en éloigne lorsque on veut « raconter la fumée », on ne raconte pas une chose, on la rend présente, c’est le rôle de la description.
etc.