Ombre.Cádiz. - Livre Poétique de Nycéphore. 1968-1984. Poème n°14.B.

Date du document : Août 1969

B. Cádiz

Des deux côtés de la route modeste : aceituneros, gaditans.
Plus loin : le cantaor,
Trou frais du soleil dans la toile ;
Gammes de l’ombre, noisetiers.

Tremblante de lentejuelas de oro,
Sa voix de Málaga !

Plus de cortèges à travers les volets
Ni sur les terrasses,
Dès qu’il chante ;
Sucs du vent et chaos des restes.

Carrés de pins, lignes de craies,
Virgules d’encre sur les ciments, vers la mer.
L’aveugle de loterie cesse les secouades sèches de sa sébile
De fer blanc, sur le trottoir.

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte

Ombre.Buenos-Aires. - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Poème n°14.A.

Date du document : Fin 1969

14. OMBRE
A. Buenos-Aires

Avenida San-José :
Escabullisada !
San Martín : froid précieux du houx vert ;
Et le givre, tel qu’après un long sommeil.

O Argentina, tu fus toujours passive
De l’autre côté de la frontière, espérant,
Ocaro !

Nous on habitait plus haut
Sur le Monte Cristo.
A Buenos-Aires,
Rouilles géantes et sublimes,
Tous mes membres tremblent de prose.

D’une lenteur ébouriffée,
Depuis que j’ai quitté les huches d’abeilles,
Je refoule mes petites peaux contre les ongles ;
Calle Domingo s’enfonce en Automne
Dans une nuit logique de nacre, épaisse,
Usure honnête des familles, les feuilles,
Les boues…
On quémandait devant les bains publics,
Chambres ouvertes,
Les mosaïques mauves,
Pour pouvoir sauter dans le tramway en partance
(Le globe-trotter est-il vraiment mort ?)

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte

La Descente au Jardin - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Poème n°11

Date du document : Pâques 1969

11. La Descente au Jardin

Allons ! Totalité frugale,
Premier jour !
Toutes brillantes des ondées du rêve,
Offertes dans l’urne du matin,
Devant,
S’envolent, claquent,
Les tourterelles !

On ne revient jamais aux mêmes endroits du jardin.
(Toujours j’y replonge !)
Tête envolée sous le figuier
De dahlias, couleurs et désordres…

(Là-bas
Quatre Pavillons
Quinze mois,
Dernier somme ;

Masse de boue devers l’École ;
Carte des tertres de hasard.)

Le tilleul, puis
La touffe d’arums, puis
Le ciel d’eau intangible et nue,
Plus noire que sapinière.

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte