Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Vision de Jean en Bretagne.
Champ de blé frissonnant doucement. D’un côté chaleur implacable, muraille de fougères de l’autre, et, par les trouées entre les chênes, les magnolias, marécages de l’estuaire ; noirs, immobiles.
Et dessus des cormorans qui se posent, décollent, avec lenteur, sinon ne bougent.
Exaltation du marcheur celte de part et d’autre : entre le noir et le blond doré, à la démesure de la passion, de la luxure, du viol divin, du désordre hagard si cher aux amis de Cuchulainn.
De ce côté-ci, entre les murailles de fougères et les ramures énormes retombantes des chênes ensorcelés de lierre par les Femmes-Sorcières des Hautes-Terres, l’estuaire est profondément noir avec quelques endroits de luisance gris boueux-marrons et des ombres rapides qui passent dessus en même temps que les lents cercles des ailes grises et ailes noires poussant des sortes de longs hooo ! de gémissements.
Puis les revoilà, ces chers oiseaux ratés par Cuchulainn, attendant immobiles sur la boue à fond jaune fixée comme au bord de la Boyne au centre de leurs petites ombres rondes.
Du côté du chemin du bois, bruyères et ajoncs, la clairière sent le carambar.
Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Vision de Jean en Bretagne.
Champ de blé frissonnant doucement. D’un côté chaleur implacable, muraille de fougères de l’autre, et, par les trouées entre les chênes, les magnolias, marécages de l’estuaire ; noirs, immobiles.
Et dessus des cormorans qui se posent, décollent, avec lenteur, sinon ne bougent.
Exaltation du marcheur celte de part et d’autre : entre le noir et le blond doré, à la démesure de la passion, de la luxure, du viol divin, du désordre hagard si cher aux amis de Cuchulainn.
De ce côté-ci, entre les murailles de fougères et les ramures énormes retombantes des chênes ensorcelés de lierre par les Femmes-Sorcières des Hautes-Terres, l’estuaire est profondément noir avec quelques endroits de luisance gris boueux-marrons et des ombres rapides qui passent dessus en même temps que les lents cercles des ailes grises et ailes noires poussant des sortes de longs hooo ! de gémissements.
Puis les revoilà, ces chers oiseaux ratés par Cuchulainn, attendant immobiles sur la boue à fond jaune fixée comme au bord de la Boyne au centre de leurs petites ombres rondes.
Du côté du chemin du bois, bruyères et ajoncs, la clairière sent le carambar.