Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Fondamental du défaut, il était, Stamp ! De la courbe du mérite par rapport à la courbe analogique, par rapport au son ; c’est-à-dire : il n’y a jamais de modulation ! Toujours l’un ou l’autre. Ça commence comme ça, comme un Roman Paresseux, une façon simple de se citer à la troisième personne, qu’il aime. Ensuite son enquête a progressé en fonction des fréquences…
(Les questions sont posées par une sorte d’inspecteur Dupin : « Est-ce que le 0 change à telle ou telle fréquence ? Est-ce que le 1 est impossible à telle hauteur ? », etc. Au fur à mesure, il annonce à qui veut chercher. En disant simplement : « Dépêchez-vous ! Il est en train d’agoniser ! » Ça part de là.)
Stamp a tout son appareillage de cryogénisation installé autour de lui depuis son encéphalite récente. Le docteur Pentoja a pour consigne de l’emballer et de l’expédier à Buenos Aires rejoindre la collection de Martó au premier bip de sa part.
Technique de reportage en des pays exotiques. Fondations de phrases ininterrompues, en suspension, passage d’une grille à une autre rapidement, sans que le sens soit vraiment délivré. Monologue enregistré : (Ferré : “les bras des émigrants qui n’ont jamais de pain d’avance.”)
“Je n’avais “pas à pas” envie de boire ; me sens tout sale. Extérieur Mexique, et mousson. Pluie qui allait durer deux mois. Mais plutôt envie d’une tartine de fromage de brie (rot : “Heurrh !”), avant d’avoir fini le chapitre. Je branchai la télé ; il était déjà 22 heures ; je soulevai le combiné, j’attendis… qu’une de ces voix de femmes paraisse devant l’écran de télévision, baisse sa tête, et montre son crâne complètement décousu, plein de cicatrices de petite vérole, à angles droits. Un frisson me parcourut tout le long de son échine, et remonta comme une voie unique, au sexe. Elle raccrocha ; je posai le combiné, j’allumai une cigarette, je finis par trancher la mie en menus morceaux, j’éteignis le tube, et en me laissant tomber dans le sopha, je gardai le verre à la main. Là-dessus, je me levai et je m’en allai.
Personne ne m’attendait à la Gare. De l’intérieur, je me sentais plutôt bien. J’évitai tous les miroirs, où je me serais sans doute paru plus grand, et amaigri comme une fente de machine à sous, avec un sérieux coup de vieux, au pistolet. Même les cuivres des Chevrolet.
“Ça marche ?” m’aska quelque homme qui n’allait pas du tout dans la même direction que moi. Pas de réponse. “Le zinc… somme d’habitude… moi non plus.” Et la voix s’éteignit. Je venais d’apprendre qu’elle…
La personne marchait vite ; j’en ai bien vu trois ou quatre de ce genre dans la semaine.
Je quittai la Gare décentrée.
Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Fondamental du défaut, il était, Stamp ! De la courbe du mérite par rapport à la courbe analogique, par rapport au son ; c’est-à-dire : il n’y a jamais de modulation ! Toujours l’un ou l’autre. Ça commence comme ça, comme un Roman Paresseux, une façon simple de se citer à la troisième personne, qu’il aime. Ensuite son enquête a progressé en fonction des fréquences…
(Les questions sont posées par une sorte d’inspecteur Dupin : « Est-ce que le 0 change à telle ou telle fréquence ? Est-ce que le 1 est impossible à telle hauteur ? », etc. Au fur à mesure, il annonce à qui veut chercher. En disant simplement : « Dépêchez-vous ! Il est en train d’agoniser ! » Ça part de là.)
Stamp a tout son appareillage de cryogénisation installé autour de lui depuis son encéphalite récente. Le docteur Pentoja a pour consigne de l’emballer et de l’expédier à Buenos Aires rejoindre la collection de Martó au premier bip de sa part.
Technique de reportage en des pays exotiques. Fondations de phrases ininterrompues, en suspension, passage d’une grille à une autre rapidement, sans que le sens soit vraiment délivré.
Monologue enregistré : (Ferré : “les bras des émigrants qui n’ont jamais de pain d’avance.”)
“Je n’avais “pas à pas” envie de boire ; me sens tout sale. Extérieur Mexique, et mousson. Pluie qui allait durer deux mois. Mais plutôt envie d’une tartine de fromage de brie (rot : “Heurrh !”), avant d’avoir fini le chapitre. Je branchai la télé ; il était déjà 22 heures ; je soulevai le combiné, j’attendis… qu’une de ces voix de femmes paraisse devant l’écran de télévision, baisse sa tête, et montre son crâne complètement décousu, plein de cicatrices de petite vérole, à angles droits. Un frisson me parcourut tout le long de son échine, et remonta comme une voie unique, au sexe. Elle raccrocha ; je posai le combiné, j’allumai une cigarette, je finis par trancher la mie en menus morceaux, j’éteignis le tube, et en me laissant tomber dans le sopha, je gardai le verre à la main. Là-dessus, je me levai et je m’en allai.
Personne ne m’attendait à la Gare. De l’intérieur, je me sentais plutôt bien. J’évitai tous les miroirs, où je me serais sans doute paru plus grand, et amaigri comme une fente de machine à sous, avec un sérieux coup de vieux, au pistolet. Même les cuivres des Chevrolet.
“Ça marche ?” m’aska quelque homme qui n’allait pas du tout dans la même direction que moi. Pas de réponse. “Le zinc… somme d’habitude… moi non plus.” Et la voix s’éteignit. Je venais d’apprendre qu’elle…
La personne marchait vite ; j’en ai bien vu trois ou quatre de ce genre dans la semaine.
Je quittai la Gare décentrée.