Les textes de Refaire sont des poèmes 3 en 1, les deux colonnes pouvant se lire successivement, ou bien comme un tout fendu au milieu. Idéalement, la lecture devrait progresser simultanément dans les trois directions, ce qui est évidemment impossible.
Certes, les deux franges du poème dessinent les contours d’une faille, les bords hérissés d’une déchirure, mais cette béance centrale n’est pas que la trace tragique d’un défaut ou d’un manque, elle est aussi la possibilité du jeu, de l’indécision et de la pluralité des sens (significations et directions).
Ainsi la difficulté de lecture n’est pas une défaite programmée, c’est au contraire une incitation à circuler dans tous les sens, comme à la surface d’un tableau ou d’un vitrail.
L’ensemble, la chaîne des poèmes, progresse par boucles : chaque texte est en effet à la fois circulaire (se « mord la queue »), concentré indéfiniment sur son obsession propre (une scène, un nœud de sensations hors tout continuum), et relié aux autres par la récurrence de figures et de motifs, le tout suggérant si on veut une histoire.
« RE », fermant chaque texte et ouvrant le suivant, est le maillon, en même temps que l’emblème de cette écriture, qui s’efforce de re-configurer (non re-présenter) quelques morceaux de vie en les transformant en objets de langage partageables.
Ces objets sont bariolés, bricolés à la di-able, approximativement rapiécés… On a colmaté avec ce qu’on avait sous la main (phrases d’emprunt, bribes de chansons, scènes de films…), rafistolé comme on a pu. Le résultat, hésitant entre l’éberlué et le burlesque, fixe précairement dans une forme instable ce qui tout à la fois obsède et se dérobe.
***
(On trouvera la suite de Refaire dans le numéro de Mettray d’automne 2024, avec un hommage rendu à Mettray (à la fois la revue et le lieu).
L’auteur rectifiera elle-même ces documents au fur et à mesure de l’avancée de l’ouvrage.)
Les textes de Refaire sont des poèmes 3 en 1, les deux colonnes pouvant se lire successivement, ou bien comme un tout fendu au milieu. Idéalement, la lecture devrait progresser simultanément dans les trois directions, ce qui est évidemment impossible.
Certes, les deux franges du poème dessinent les contours d’une faille, les bords hérissés d’une déchirure, mais cette béance centrale n’est pas que la trace tragique d’un défaut ou d’un manque, elle est aussi la possibilité du jeu, de l’indécision et de la pluralité des sens (significations et directions).
Ainsi la difficulté de lecture n’est pas une défaite programmée, c’est au contraire une incitation à circuler dans tous les sens, comme à la surface d’un tableau ou d’un vitrail.
L’ensemble, la chaîne des poèmes, progresse par boucles : chaque texte est en effet à la fois circulaire (se « mord la queue »), concentré indéfiniment sur son obsession propre (une scène, un nœud de sensations hors tout continuum), et relié aux autres par la récurrence de figures et de motifs, le tout suggérant si on veut une histoire.
« RE », fermant chaque texte et ouvrant le suivant, est le maillon, en même temps que l’emblème de cette écriture, qui s’efforce de re-configurer (non re-présenter) quelques morceaux de vie en les transformant en objets de langage partageables.
Ces objets sont bariolés, bricolés à la di-able, approximativement rapiécés… On a colmaté avec ce qu’on avait sous la main (phrases d’emprunt, bribes de chansons, scènes de films…), rafistolé comme on a pu. Le résultat, hésitant entre l’éberlué et le burlesque, fixe précairement dans une forme instable ce qui tout à la fois obsède et se dérobe.
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(On trouvera la suite de Refaire dans le numéro de Mettray d’automne 2024, avec un hommage rendu à Mettray (à la fois la revue et le lieu). L’auteur rectifiera elle-même ces documents au fur et à mesure de l’avancée de l’ouvrage.)