Aube de l’Industrie - Jean Sales et les Siens. 9cms x 12 cms
Date du document : Non daté
Date du document : Non daté
Date du document : 1989
Date du document : 1984
Figure dans “Quartiers de ON !”
Date du document : 1986
Figure dans “Quartiers de ON !”
Date du document : 1984
Figure dans “Quartiers de ON !”
Date du document : 1996
Figure dans “Quartiers de ON !”
— Quand est-ce que vous avez connu Onuma Nemon ?
— Je l’ai connu lors d’une compétition au stade de la Porte Pouchet, à Paris, dans les années 70. Très bon ! Mais il n’a pour ainsi dire pas fait de compétition, sinon universitaire, amicale. On aura su apprécier assez tôt, voir ses qualités inventives.
— Du reste, le karaté à cette époque-là était essentiellement universitaire ?
— Oui, c’était un moment de grande utopie. Je crois même que certains venaient pour apprendre le cri qui tue ou acquérir les méthodes infaillibles de Nat Pinkerton. On fréquentait les dojos comme les bibliothèques. C’était en tout cas une époque de recherche, d’expérimentation dans les arts martiaux tout à fait extraordinaire. Il y avait beaucoup d’échanges d’école à école. Oui, oui, on essayait beaucoup de choses qui paraîtraient peu orthodoxes aujourd’hui !
— De quelle école était-il ?
— Je crois savoir quelques petites choses sur sa biographie, et en particulier qu’il a abordé le karaté avec le shotokan comme à peu près tout le monde à ce moment-là, au tout début de sa découverte en France, avec Me Kase, rue de la Montagne Ste Genevière, en 65 ou 66. Nous n’étions pas dans le courant international, alors ! Puis vers 67, 68 peut-être, avec le Burdigala Club de la police à Bordeaux, ensuite avec Me Murakami et le shukokaï.
De là il a rencontré à Paris au Club Corvisart Truong et Dang, deux élèves de Me Nambu, créateur tout récent du sankukaï. Et c’est une école qui lui correspondait parfaitement physiquement : standard-stance, les esquives taï-sabaki, tenshin jodan-uke, tenshin gedan-baraï, tout en cercles, ce qui compte, très beau !
Ensuite il n’a pas suivi le Nambudo, trop éloigné du contact pour lui, que j’aimais pour d’autres raisons. Mais peu importe.
Entretemps il a travaillé avec Tokitsu, Kamahora, Tsukada… J’insiste encore, mais ce sont ceux qui cherchaient dans des directions nouvelles en France.
Maître Tsukada était vraiment l’inverse du gymnaste bio et refoulé à la Rouet. Dans les stages organisés par Maître Nambu à Calagogo ou à Martha’s Vineyard, il déambulait toujours cigarette aux lèvres en karategi court qui laissait voir des tatouages bleus et en raclant les zoori-getas, portant des lunettes fumées, les cheveux en brosse et un visage mitraillé de petite vérole. On avait l’impression qu’il était dans une aura de graffiti et qu’il sortait du quartier Yakuza.
Il était maigre mais avec une musculature d’écorché, très bien dessinée, pure objectivité avant le style de frappe, comme Truong, et il avait un kime foudroyant.
C’est du reste curieux comme à partir des années 75 à peu près la débilité de la musculation de force a repris le dessus dans les dojos français pour faire oublier leur faillite primordiale dans les arts de combat orientaux. On a voulu réintroduire les catégories de la boxe anglaise et le poids comme condition de pensée efficace.
Date du document : 1982
Ce dessin a fait partie de la présentation de la Cosmologie au "Quartier” de Quimper en 2006.
Date du document : Avant 1984
Figure dans le recueil ON !
Jean Sales fait également partie de la ligne des Orphelins Colporteurs.
Isabelle Revay