À l’Omphalos les Anges viennent sans maquillage
Et se dissolvent au bord des quais
Avec des fleurs dans les cheveux,
Vers la Montagne du Temple, toit de mains réunies ;
Le Temple en carton peint,
Le Palais-Gallien,
Le cortex de cristal, le total de colonnes.
Les Séraphins de Delphes tournent la mie de pain entre leurs doigts
Et la luplissent de lumière.
L’Archange Saint-Michel, cuivre qui résonne, hanche souple,
Vient avec son Bronica
Pour prendre la première photo de la phemme du Dieu de Delphes
Et du python qu’elle y a tué :
“Hatu Berato Niktu !”
De bon commencement je n’en connais guère
(“C’était la guerre.”).
Présent : hypotyposes et orichalque !
Aux Chérubins inflammatoires l’éblouissement
De l’addition des couleurs à travers leur corps prismatique ;
Puis cette somme illunescente de bruits et de rubis fond...
Et la trace en buée à son tour se dissout
Avec les derniers bateaux glissant sur les artères.
“Voici les Trois Grands : le Cœur, le Poumon, le Rein !”
Jésus devant concombres et tomates
Sous les arbres.
« Zénon, est-ce moi qui t’ai fait tomber ? »
On traîne d’une allée marchande à l’autre
Au milieu des enseignes numineuses
(Grenadine des garages et menthe des pharmacies).
“Est-ce le Seigneur ou un Ange, je ne sais pas.”
Des jougs, des âges et des charrues ;
Et ce qui vaut pour le village de Lavoux
N’est pas sans intérêt pour la France.
Tout le groupe est parti dans cette idée à Dijon
Sur les traces d’Aloysius à travers les rues
Le mercredi, et le chien venait de mourir ;
On a rapporté les paroles de Jésus en ville :
“J’ai essayé, on peut.”, ou
“Mon fils sera violoniste.”
(lire la suite...)
Les Marcheurs sont le prologue poétique du recueil de Nouvelles & Petits récits nommé Histoire Deux.
Ce recueil (dont des extraits figurent dans Quartiers de ON !), daté de 1984, présente plusieurs tableaux de l’Antiquité à la Renaissance dans une version rejouée, célébration parodique ou reprise de cauchemar.
LES MARCHEURS
À l’Omphalos les Anges viennent sans maquillage
Et se dissolvent au bord des quais
Avec des fleurs dans les cheveux,
Vers la Montagne du Temple, toit de mains réunies ;
Le Temple en carton peint,
Le Palais-Gallien,
Le cortex de cristal, le total de colonnes.
Les Séraphins de Delphes tournent la mie de pain entre leurs doigts
Et la luplissent de lumière.
L’Archange Saint-Michel, cuivre qui résonne, hanche souple,
Vient avec son Bronica
Pour prendre la première photo de la phemme du Dieu de Delphes
Et du python qu’elle y a tué :
“Hatu Berato Niktu !”
De bon commencement je n’en connais guère
(“C’était la guerre.”).
Présent : hypotyposes et orichalque !
Aux Chérubins inflammatoires l’éblouissement
De l’addition des couleurs à travers leur corps prismatique ;
Puis cette somme illunescente de bruits et de rubis fond...
Et la trace en buée à son tour se dissout
Avec les derniers bateaux glissant sur les artères.
“Voici les Trois Grands : le Cœur, le Poumon, le Rein !”
Jésus devant concombres et tomates
Sous les arbres.
« Zénon, est-ce moi qui t’ai fait tomber ? »
On traîne d’une allée marchande à l’autre
Au milieu des enseignes numineuses
(Grenadine des garages et menthe des pharmacies).
“Est-ce le Seigneur ou un Ange, je ne sais pas.”
Des jougs, des âges et des charrues ;
Et ce qui vaut pour le village de Lavoux
N’est pas sans intérêt pour la France.
Tout le groupe est parti dans cette idée à Dijon
Sur les traces d’Aloysius à travers les rues
Le mercredi, et le chien venait de mourir ;
On a rapporté les paroles de Jésus en ville :
“J’ai essayé, on peut.”, ou
“Mon fils sera violoniste.”
(lire la suite...)
Les Marcheurs sont le prologue poétique du recueil de Nouvelles & Petits récits nommé Histoire Deux.
Ce recueil (dont des extraits figurent dans Quartiers de ON !), daté de 1984, présente plusieurs tableaux de l’Antiquité à la Renaissance dans une version rejouée, célébration parodique ou reprise de cauchemar.