Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Pénitencier de Santoña
Onan est déjà mort depuis longtemps et toute la racaille des gardiens phalangistes sur les plages ne pense qu’à mourir ; ils crient “Vive la Mort !” même en ronflant, tandis que la plupart de ceux qui veulent à tout prix s’embarquer ne pensent qu’à vivre, dussent-ils en périr. On voit déjà le cher Gérard dans son chalet de garde-forestier avec sa radio à ondes courtes surveillant les incendies soudains.
Les feux au mois d’août, à quatre heures, après un très gros orage ; cette cloche soudaine d’hiver et la veste mise sur les épaules (on oublie toujours le numéro de cette valse de Chopin, dont les bribes par la croisée). On hésite, entre le tchocolalt bouillant de pures fèves broyées et le vin chaud.
Ils sont plusieurs dans le Pénitencier à préparer ça : s’enfuir la nuit, par la plage, en barque (plusieurs sont marins) longer la côte jusqu’au Sud, à Palos de Moguer (où l’un d’entre eux connaît un moine) : ils trouveront bien moyen de s’embarquer pour quelque part, un autre monde !
*
« Qui jouit dans mes bras ?
J’ignore.
Résédas, jasmins, flots de roses ! »
(Il implorait en pleurant la
Flaveur de Sainte Anne, une nuit.)
Coquillages des dents, perdus
Dans un gouffre de soleil ;
À jamais nous vous cherchons,
Andalouses,
Comme parmi tous les orangers
Le citron !
Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Pénitencier de Santoña
Onan est déjà mort depuis longtemps et toute la racaille des gardiens phalangistes sur les plages ne pense qu’à mourir ; ils crient “Vive la Mort !” même en ronflant, tandis que la plupart de ceux qui veulent à tout prix s’embarquer ne pensent qu’à vivre, dussent-ils en périr. On voit déjà le cher Gérard dans son chalet de garde-forestier avec sa radio à ondes courtes surveillant les incendies soudains.
Les feux au mois d’août, à quatre heures, après un très gros orage ; cette cloche soudaine d’hiver et la veste mise sur les épaules (on oublie toujours le numéro de cette valse de Chopin, dont les bribes par la croisée). On hésite, entre le tchocolalt bouillant de pures fèves broyées et le vin chaud.
Ils sont plusieurs dans le Pénitencier à préparer ça : s’enfuir la nuit, par la plage, en barque (plusieurs sont marins) longer la côte jusqu’au Sud, à Palos de Moguer (où l’un d’entre eux connaît un moine) : ils trouveront bien moyen de s’embarquer pour quelque part, un autre monde !
*
« Qui jouit dans mes bras ?
J’ignore.
Résédas, jasmins, flots de roses ! »
(Il implorait en pleurant la
Flaveur de Sainte Anne, une nuit.)
Coquillages des dents, perdus
Dans un gouffre de soleil ;
À jamais nous vous cherchons,
Andalouses,
Comme parmi tous les orangers
Le citron !