Groupe de la Folie-Méricourt à Arras - Les Orphelins Colporteurs. Saison de la Terre
Date du document : 1989
Date du document : 1989
Date du document : 1986
Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Cela étant, supposons qu’un associé de Champlain qui n’ait connaissance ni du témoignage de Skorzeny depuis le pic du Gran Sasso, ni de la plus belle carte de neige paillettée d’argent et d’or de Henri, décroche son appareil. Après une double présélection (espace, puis temps), il se trouve relié à un sélecteur de zone situé dans la zone des neiges 22, qui sera plus tard installée par un de ses descendants (le terrible Henri, destiné malheureusement à mourir dans une humidité des neiges qu’il a toujours détestée, en Côte-d’Or, à la recherche du secret d’Aloysius et de Bruges). Les chercheurs discriminateurs de cette zone sont représentés sous la même forme que ceux de la zone 44, c’est-à-dire par des chercheurs dont le champ d’exploration possède deux parties, a’ et b’. La partie a’ donne accès à des lignes auxiliaires qui sortent de la zone après avoir traversé un circuit de discrimination temporelle, et aboutissent chacune à un sélecteur de zone géographique situé dans le centre nodal 33, alors que la partie b’ donne accès à d’autres sélecteurs de plusieurs milliers de plateaux à la fois géographiques et géologiques. On ne peut pas parler pour autant de “mémoire”.
Date du document : 2008
Texte paru dans la revue Fusées n°14
1. Idée Le chercheur autrefois souvent trouvait ses idées parmi les ombres du plafond, dans la rêverie ; et elles surgissaient de collisions incongrues ; aujourd’hui il est fixé sur un écran. Ce n’est pas du tout la même chose. Voilà ce que me dit un ami mathématicien.
Je pensais du coup à Lagrange, ce mathématicien à qui la musique servait de clôture, d’abri à l’inspiration : passée les trois premières mesures il partait dans son univers sans plus rien pour troubler ses élucubrations ni gêner l’agencement de ses hypothèses.
L’idée se forme par tournoiements dans le vide, adhérences, accrétions successives ; elle se balade, va dans le hasard des roulis, mais si tout de suite le tissu social la retient, il bloque cette errance ; elle n’a plus la chance de ce hasard des roulis et l’idée disparaît avant même de prendre corps. Sans doute ce que Denis Roche appelait “signifiant baladeur”.
Aujourd’hui il y a ce fait démocratique indiscutable qu’une découverte peut être offerte immédiatement à une foule d’autres chercheurs dans le monde grâce au Net, mais en même temps elle est livrée pieds et poings liés, sans le temps d’un rebond, et sans que le chercheur ait eu le temps d’amasser en lui assez d’inactuel.
L’aspect chronique du compte-rendu empêche le bondissement de la crise. Il faut garder la chance d’une surprise de la pensée, de la perte d’une lettre, d’une découverte, d’un surgissement.
Kafka affronté à cela aurait abandonné immédiatement certaines des pierres anguleuses que roule son journal. Par exemple, quand il parle de “La fille au visage plat, dont la robe grossière ne commence à se déplacer que tout en bas, dans l’ourlet. Quelques-unes sont habillées ici comme les marionnettes qu’on vend pour les théâtres d’enfants à la foire de Noël, c’est-à-dire que leur robes sont faites de ruches et d’or collés et cousus à points lâches, de sorte qu’on peut les découdre d’un coup et qu’elles se disloquent entre vos doigts. La patronne, avec sa chevelure d’un blond mat fortement tirée sur un bourrelet certainement dégoûtant, avec son nez descendant en pente raide suivant une direction qui se trouve dans un rapport géométrique quelconque avec ses seins tombants et son ventre tendu, se plaint de maux de tête provoqués par le fait que c’est aujourd’hui samedi, qu’il y a bien du tapage et que ça n’en vaut pas la peine.”
Date du document : Mai 1968
Date du document : 1986
Texte inédit
Osiris, écharde des dieux rend visite à Henri à Dijon
Quand Osiris voyage, c’est avec Isis, (qui n’est pas la Sabine qu’on croit, c’en est une autre, qui se nomme parfois Linda Lovelos !). Il voyage également en compagnie d’Orphée. L’arrêt sous le pont, toute cette poésie-là, ça c’est quand Osiris se rend chez Henri. Il a pour but de créer un ballet avec Isis et de mettre au point un réseau télégraphique efficace avec les Enguirlandés et les Conjurés Clignotants de la Tour Eiffel.
Ça commence toujours à la fin par la difficulté d’ingestion du café, et la démesure des entrelacs vertigineux de métal dans les hauteurs prodigieuses de la Nuit au-dessus, jusqu’à l’excès d’acide nitrique du steak venu des cuisines du Tartare ingurgité à Midi qui produit des anthrax…
Un rien d’Hiver suffisant à dissoudre et confondre toute son énergie depuis le petit café bleuâtre au-delà de Lyon vers la Côte-d’Or, jusqu’ à la terrasse du cimetière aux abords de la ville : épines du désert, chardon, croissants et tour ; puis sa voix (l’esquive est un don des dieux, il se souvient aussitôt des étoiles d’argent et dorées chues de la petite carte envoyée par Henri), pour ne plus laisser que la forme horrible.
Date du document : 1991
Texte inédit
“Vive le Roman de Brut, le Wace tendre !”
« Qu’avez-vous fait aujourd’hui ? », demande le moine des Andes de Mendoza aux Jeunes Croisés. À travers les différents graphes du passage du Col, ils se sont rendus vers des énoncés fondateurs. Ils y ont rencontré l’Homme Invisible, avec son nez, si différent de Gogol, en carton-pâte, qui peut fondre si bien sous la pluie, la neige de Tamié, et qui est ce qui apparaît d’abord, rouge et luisant entre les pansements, qui dépasse. Sa bouche, quant à elle, dévore tout le bas de la figure. Ils lui ont demandé comment il avait pu réussir à rater l’expédition dans le Grand Magasin (celui des Marx) où l’on trouve tout, pour finir par se projeter dans des conditions pires, le degré au-dessous, dans l’antique magasin du vieillard. Pourquoi n’attend-il pas la nuit suivante ? C’est la même opposition qu’entre “Le Bonheur des Dames” et la petite boutique d’en face, ou le magasin du père Lalouette. Le bonheur, c’est comme la modernité : toute parodie en est immédiatement visible.
Date du document : 1980
Ce dessin figure dans OGR (version maigre) paru chez Tristram en 1999. Une édition améliorée en sera bientôt disponible sur ce site.
Date du document : 11 juin 1968
Date du document : 11 juin 1968
Date du document : 12 juin 1968
Ce texte figure dans Quartiers de ON ! paru en 2004 aux éditions Verticales, augmenté de ses étoilements plastiques, inserts et éléments sonores.
Théâtre d’Arras
(Toute la Bande de la Folie-Méricourt, Monique en tête, avec Ariane, Frédéric/que, Rio, etc. fuit vers le nord, parallèlement à Orphée, qu’elles entr’aperçoivent de temps à autre, une ou deux fois, de loin, harassé de neige alors qu’elles-mêmes coupent régulièrement à travers champs, franchissant les clôtures et les barbelés. Elles se rendent à la Concentration du Nord répartie dans les grandes villes autour des Trous Noirs Miniers : Loos, Liévin, Herzelle, Douai, Arras… et jusqu’à la mer du Nord.
Des discussions cruciales se tiennent, animées par “les plus rapides” à travers toutes ces villes : dans les cafés, les maisons, toutes halles et toutes salles disponibles. À chaque maison qu’on franchit, chaque porte qu’on ouvre, une bouffée de débats et de cons bus surgit ; cela porte sur les champs les plus divers, depuis les discussions sur le cinéma, animées par Dupin et Hœyliss, jusqu’aux plus grandes finesses prosodiques de la poésie. Les groupes ne sont pas préformés, chacun circule d’un lieu à l’autre, s’arrête comme cela lui convient et participe ou non aux débats.
À Arras, une pièce se joue où des personnages qui vont du Moyen-Âge à la Révolution interviennent pêle-mêle.)
Arras
(Magloire vient d’être dénoncé par l’ouvrière en linge Rimbaud)
Magloire : « Par mon âme, en automne, on en tuera trois cents !
Morgue : — Certes, Madame, ce sera un grand festin, que les Ours se gavant pour l’Hiver, si bons danseurs dans 95% des forêts.