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Avant-propos

Une tasse… - Livre Poétique de Nycéphore 1964-1984. Futur Antérieur

Date du document : 1964

9. Une tasse…

Une tasse nous tient ; rien de l’hellébore ;
Toute une après-midi assise à remâcher
Tant que la neige fond, contre le vieux clocher,
Qu’on est allé y quérir quelque cartilage.

Je me repose ainsi qu’un vieillard qui jugule
La machine à broyer le café des fumeurs ;
La neige tombe vite, et le soir cathédrale,
L’Absent de tous ses vœux dans le noir des humeurs

Publié le 7 juin 2009 dans document OGR texte

Année des Adolescents. Zinaïda & Nicolas - Les Adolescents. Été

Date du document : Avant 1984

Extrait de la version définitive de la Cosmologie (en dehors des États du Monde)
Le 6 janvier
Z. N. Zinaïda s’est endormie sur le livre de contes de l’Épiphanie où les noirs tellement aptes à ramasser les déjections dans les rues et à les jeter dans le fleuve où ils vont ensuite se laver, s’étaient déguisés en boeufs bouffons dans les arènes, aussitôt piétinés par les taureaux ; puis d’autres défilaient et dansaient en costumes carnavalesques avec des clochettes et le visage enduit de cirage noir sur noir, guidés par le chef, le chorizo, dit aussi “le boudin”, entrant dans les maisons pour réclamer les restes de tripes du cochon mort et s’enguirlandant avec, tout dégoulinants de graisse et de sang ; puis il vendent à la criée ce dont personne ne veut : la couenne, les poils, le groin, la queue, tandis que d’autres pour montrer la puissance de leur machoire d’âne soulèvent ce qu’il y a de pire autour d’eux : plots de béton, armatures, bureaux d’écoliers, sacs de guano de cent kilos. Quand ils passent les habitants crient “To ! To !”, qui est le cri du cochon, ou imitent la chèvre, ou leur crachent dessus, y compris les indiens qui ne travaillent pas dans les champs. Puis pour se détendre après tout ça ils vont blanchir les murs à la chaux. On dirait une histoire de sa mère. Le 8 Février
Z. N. Demain Nicolas veut assister au récital de son ami Dominique Merlet au Grand-Théâtre. Il a rêvé d’un horrible jugement et que Zinaïda enceinte de Nycéphore était reçue chez lui, dans sa maison qu’il occupait avec une Zinaïda qui n’était plus Zinaïda ! Une maison du côté du Dorn avec ses quinze galciers autour du glacier géant du Gorner, immense reptile allongé. Le chien savant qui fait des bonds sur la route. Et les filles féministes qui viennent frapper à la porte ! Nicolas leur explique que c’est une distraction du chien.

Publié le 25 mai 2009 dans document OGR OGR (épanchements) texte

Saint-Michel - Livre Poétique de Nycéphore 1964-1968. Texte n°5.

Date du document : 22 Mars 1964

5. Saint-Michel

Jean, Norbert, Manolo,
Le gourdin à la main
Sali dès le matin,
S’en vont à leur boulot.
Et la robe des ânes
Par la rue Traversane,
Au-dessus des barquettes
Couvre mal leur quiquette.
Il auront un peu d’or
Qui descend sur le port,
Le gras-double qu’on trouve
Sur la marché des Douves,
Un reste de guano
Et du churrizano,
Le cassoulet de Jules,
La saucisse d’Hercule,
Place du Maucaillou,
Du graillon barbaillou
De Sœur Marie-Thérèse
Dont ils baffrent les fraises,
Un tonneau de piquette,
Un lapin, la sanquette,
Et des frères Moga
Le pâté noir bien gras,
Une soupe à l’oignon
De chez Napoléon…

Publication : Mettray n°7. Automne 2004

Publié le 22 mars 2009 dans document OGR texte edition

Biblio - Poème 0 du Livre Poétique de Nycéphore 1964-1984

Date du document : 1964

0. Biblio

A. Jourdain
(détruit par le cousin “Néné”, sauf ce lambeau ; bagarre.)

Mathias, la rue du Porc, le gourdin à la main,
En 3837, pour le matin ;
L’aube rosit le fleuve et la robe Epiphane,
Tandis qu’à leurs sabots par la rue Traversane,
Les pires de chez nous: Jean, Norbert, Manolo,
Se rendent aussitôt livrés à leur goulot,
Tressant cette Entreprise embrayant des barquettes
Où traînent des boulons trop gras pour les liquettes
Pendant que le Grand-Prêtre avec sa tiare d’Or
Remontait la Garonne et descendait au Port.
Mais on le pèlera de sa pourpre en nos Douves,
Puis on en traînera dans la Ville-qu’on-pave
Sa lame d’or gravée d’un “Sancto Domino”,
Quand l’Equateur n’est plus qu’un ridicule anneau!
Jusqu’aux Abattoirs bleus du Dimanche en soirée,
Le carreau non lavé titrant ses diarrhées.
La pâleur de ses traits, sa tristesse, qui, mieux
Qu’un suaire le cerne, os débile et piteux,
Les Machabbées et les Momies s’en entrechoquent,
Bandeau d’horreur à sa vue noirâtre et ses cloques.
Armes broyantes d’or, du bouclier ouvert
De plaies délicieusement crues ! devant l’Enfer.
Enfin la Toute-Puissance avant les feux, l’âtre !
(“O l’hostie salutaire oblongue et bien douceâtre !”
Son coeur soudain surpris et creux par toutes gouttes
Qui tombent des forêts tant qu’il court sous leurs voûtes.)

Publication : Revue Mettray n°7. Juin 2004

Publié le 3 mars 2009 dans document OGR texte edition

Roman - Tome Romanesque de Nycéphore

Date du document : 1968

On pourra lire ici le premier chapitre d’un des deux seuls Romans de la Cosmologie Onuma Nemon. L’autre, au titre imprononçable (“Phœnyx, Styx, X”), de 1969, fait partie du Tome de Nicolaï.
Il s’agit bien sûr d’un faux roman familial, mais dont les personnages, ces sortes de “Grosses Têtes” allaient donner naissance à une partie des Tribus de la cosmologie.
Dans le texte sur le Roman publié sur le site de “La Main de Singe”, Onuma Nemon présente les trois moments de la décomposition romanesque dans son travail. Le deuxième temps est celui de sa maladie et de son éparpillement : “Tuberculose du Roman”, recueil de nouvelles de 1972. Puis enfin “Je suis le Roman Mort” de 1991 qui se trouve aujourd’hui dans le premier temps du Chaos des “États du Monde” (condensation définitive de la cosmologie).
À l’origine il y avait eu le projet de composer un volume en regroupant ces trois temps. On lira la raison du choix de “Roman” seul dans “Paroles d’Auteur” du site des éditions Verticales ; on y trouvera également quelques explications quant à l’importance du parcours géographique dans Bordeaux.

“Roman” et “Tuberculose du Roman” ont été diffusés en “livraisons” par Tristram dans les années 90.
Avant cela en 1969-1970 il avait été unanimement refusé par tous les éditeurs auxquels il avait été adressé : de Gallimard à Minuit en passant par Bourgois et bien d’autres.
Isabelle Revay

1. Je suis né peu après la deuxième guerre mondiale dans le quartier Saint-Michel de Bordeaux surnommé “La Flèche”, où la plupart de ceux qui n’avaient pas été exterminés par les bombes furent décimés, en particulier les enfants, par la famine, la tuberculose et le joyeux bataillon des maladies exotiques, depuis la malaria jusqu’à la “grippe espagnole”.
Avec mon père, qui était devenu vernisseur au tampon faute de mieux, nous franchissions tous les petits quartiers et villages dans l’Amilcar à la recherche de travail : Saint Michel, Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Nicolas, Saint-Bruno, Saint-Augustin ou Saint-Jean d’Yllac… Nous n’eûmes cette Amilcar qu’à la naissance de Didier, grâce à une invraisemblable générosité de l’abuelo (que notre haine surnommait l’Autre), qui pensait qu’on ne pouvait pas transporter un nourrisson sur la charrette à bras ; il garda dès lors cette dernière pour les seules livraisons en ville, et sur les pavés, ou aux alentours immédiats, mais ne proposa pas pour autant de nous réintégrer dans la maison familiale d’où le mariage de mes parents les avait chassés.
La recherche était souvent longue, et il finissait par faire froid sinistrement, dans la voiture ; nous nous arrêtions régulièrement dans la descente du bief de Bourran, avant le pont, chez des Ferrailleurs Gitans, que mon père connaissait, et qui lui indiquaient parfois des adresses de brocanteurs où il y avait des tables à revernir, des buffets à refaire, des portes à plaquer. Le chef de cette tribu avait acquis une réputation d’Hercule, le grand jour où il avait éjecté en désordre sur la rue cinq gendarmes à la fois venus inspecter son vieux camion gondolé !

Publié le 29 juin 2008 dans document OGR texte

Lœss - Livre Poétique de Nicolaï 1968-1984. Poème n°14

Date du document : Fin 1969

14. Lœss
A.

D’abord Damme !
Apothéose ! D’houles fleurs
Fourrant matines brugeoises crayeuses !
J’étais gisant, paupières lourdes
D’égrènements d’ifs dans le fond.

En sortant du tableau,
Me voici vain tissu :
Roses bourguignonnes du Quint,
Inbroglios cœruléens
Filant des cordes funambules.

Oranges bleuies, bouquets d’eau grasse,
Croix
Et candélabres d’argent,
Partout
Explosions farouches de lilas morts.

Publié le 2 mars 2008 dans document OGR texte

Rosa - Nouvelles Irrépressibles. Livre de Nycéphore

Date du document : 1980

J’essaie d’attirer à moi une fille toute en rose : Rosa. D’autres sont collantes ; elle n’en a pas : je le sens sous l’index.
Horreur ! Les vêtements sont jetés dans de grands containers tandis que les objets personels des victimes sont amassés pour être triés, et on a du mal à convaincre les familles de quitter les lieux. Voilà très peu de temps il y avait encore de grosses rafales de neige à gros flocons par ces montagnes sur les bons gros autobus jaunes et les bulls. On aurait aimé vivre sous la terre où le soleil ne brille jamais et où dedans les maisons on replie les papiers de Noël aux mille reflets.
Malgré cela la petite Rosa me fait chanter. Ciel bleu, la merde au cul, crotte au ras embouchée. Signes frais sur les joues, maux intestinaux, logorrhée : toute cette écriture “découverte” sur elle ! De la danse en “Sylvie des forêts” elle a les salves, Rosa.

Publié le 2 février 2008 dans document OGR texte

Studebacker et Les Archaïsmes - Carte n°5. Annexe 1 & 2

Date du document : 1997

Ce texte est explicatif des tensions et des archaïsmes à l’œuvre dans le continent OGR de la Cosmologie et de la façon dont ces archaïsmes ont subsisté à la façon d’un enkystement.

Les archaïsmes de forme (alexandrins ou octosyllabes dans la première partie du “Tome Poétique”, construction romanesque traditionnelle de “Roman” et de “Phényx, Styx, X”), ne doivent pas être traités aujourd’hui à la façon du mensonge post-moderne. Il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais de dépassement des nouvelles formes par les anciennes.
Du reste les formes dont il est question ici, ont été abandonnées par l’Auteur, comme les vieilles peaux des mues successives.
La particularité tient seulement à ceci que l’abandon a pris sans doute plus de temps que chez d’autres, et surtout que ces vieilles enveloppes ont continué parfois à insister en même temps que de plus “modernes” avaient vu le jour (par exemple certains poèmes de 1964 ou 1965 sont traités en vers libres, tandis que d’autres reprennent des formes traditionnelles ; plus rarement, mais cela a lieu aussi, les deux sortes de formes coexistent dans le même texte).
Autre particularité : elles ont subsisté alors que “l’environnement” de l’Auteur (radiophonie, contacts, spectacles, évènements) s’exprimait tout à fait autrement, comme un enkystement (à la façon du B.K. de la Tuberculose).
Cet enkystement avait sûrement à voir avec la présence du frère inclu en soi, persistant et s_a_ignant parfois à la façon d’une maladie dans le temps, d’une affection du Temps. Mais il ne s’y réduit pas.

Publié le 13 janvier 2008 dans document OGR texte

Description d’un couple correct - Livre Poétique de Nicolaï. 1964-68. Poème n°23

Date du document : 1965

23. Description d’un couple correct

Jo ! Tout en paillons, le nez bleu, les pieds gelés,
Où s’en va-t’il donc désodésarticulé
Qui déploie son chocolat si beau de barrière ?
Vois-le s’enflant, envahir partout du derrière !
Qu’on regarde, violent et clair, surpris et dur,
Le beau récit, extrait puant de béton pur
Fourmillant vert, mousse d’esprit rêvée, d’idées
Qu’il fait, se dégageant par blocs et non ridées !
Enfin d’accroupissure, écarlate son Ouf !
Et puis s’assoit dessus de prose, comme un pouf.

Publié le 25 novembre 2007 dans document OGR texte

Ligne des Adolescents. - 1967. Dits d'Elles

Date du document : Novembre 1968

(Zinaïda) Alors il pleut beaucoup ; beaucoup de vent, un vent chaud. Le matin Nicolas me porte une jacynthe blanche. C’est Nicolas qui a eu l’idée d’une roulotte de théâtre à travers la France. Nany c’est plutôt le Moulin. Peut-être que nous fuirons dans le Nord comme Prosper ! C’est une idée d’Henri. L’anatomie du Parc Bordelais est très belle sous le soleil. Antón et Nicolaï arrachent des pancartes sur tout le trajet. Il dit qu’il ne sait pas même où il va ! Il pense sans cesse à son roman.
(Aube) Samedi matin il pleut, je couds, je lis des poèmes. Le repas a été assez peu supportable ches les cousins Artaud, à cause de Jacquie, de leurs grands-parents, d’Annie et surtout de cet abruti de Bambi, un de leurs copains ! Ils ne savent toujours pas qui a tiré des coups de fusils dans la vitrine l’autre nuit ; les gendarmes ne leur ont rien dit. En modelage statuaire il me donne une jonquille. Il m’a parlé de Lulu, la tante de Nycéphore qui était voyante et qui guérissait les “envies”. Il m’a donné un poème sur elle de Nycéphore.
(Lydou) Toujours tous les jardins à pieds, sans cesse, malgré sa fatigue. Ensuite nous allons tous deux chacun chez notre docteur ! (Il tousse encore beaucoup !) Le docteur nous parle d’un de ses collègues un peu fou, près de l’église Saint-Augustin, qui cherche à créer un cerveau infini : ça intrigue Jean. Sans cesse, allers et retours : Le Styx, les Abattoirs, la Cathédrale, le Jardin Public. Il parle de “L’Homme au crâne rasé”, de “La Source”, de “La Fin”.
(Aube) On pose pour des croquis habillés les uns les autres dans la salle de gravure ; il me fait la tête, mais il finit par me graver. Il veut repartir voir Nicolas à Paris ; j’insiste pour qu’il reste. Nous restons un moment accodés ensemble à la fenêtre de notre classe de fusain de l’an dernier, notre première année ! Il allait me dessiner lorsqu’il a soudain vu que je ne le choisissais pas pour modèle !
(Ramona) Il me souhaite ma fête avec un bouquet de violettes et un pot de sangria. Il boit énormément. Il complètement rompu avec sa famille ; il n’est pour ainsi dire jamais à Ste Monique. Nous n’allons pas au “Pétanque” ; il a su que je posais nue et ça l’a rendu furieux. Il fait beaucoup de vent le soir ; voilà deux jours il faisait beau sur les quais, le jour où l’inspecteur est venu.

Publié le 15 novembre 2007 dans document OGR texte

Bouillons du Dernier Cri - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Futur Antérieur. Poème n°15

Date du document : Fin 1969

15. Bouillons du dernier cri

La supposition est mince :
On voit clair !
À travers la barbe puante de poisson
Du moujik voleur de chevaux ;
Zinaïda la première.

Mille falots des exilés qui passent
Sur la grand’route de Sibérie,
Chaînes aux mains et aux pieds :
Promenade aux flambeaux des spectres.
Sur les côtés : cavaliers sabre au clair, révolver au poing.

Publié le 8 novembre 2007 dans document OGR texte

Ombre.Buenos-Aires. - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Poème n°14.A.

Date du document : Fin 1969

14. OMBRE
A. Buenos-Aires

Avenida San-José :
Escabullisada !
San Martín : froid précieux du houx vert ;
Et le givre, tel qu’après un long sommeil.

O Argentina, tu fus toujours passive
De l’autre côté de la frontière, espérant,
Ocaro !

Nous on habitait plus haut
Sur le Monte Cristo.
A Buenos-Aires,
Rouilles géantes et sublimes,
Tous mes membres tremblent de prose.

D’une lenteur ébouriffée,
Depuis que j’ai quitté les huches d’abeilles,
Je refoule mes petites peaux contre les ongles ;
Calle Domingo s’enfonce en Automne
Dans une nuit logique de nacre, épaisse,
Usure honnête des familles, les feuilles,
Les boues…
On quémandait devant les bains publics,
Chambres ouvertes,
Les mosaïques mauves,
Pour pouvoir sauter dans le tramway en partance
(Le globe-trotter est-il vraiment mort ?)

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte

Ombre.Cádiz. - Livre Poétique de Nycéphore. 1968-1984. Poème n°14.B.

Date du document : Août 1969

B. Cádiz

Des deux côtés de la route modeste : aceituneros, gaditans.
Plus loin : le cantaor,
Trou frais du soleil dans la toile ;
Gammes de l’ombre, noisetiers.

Tremblante de lentejuelas de oro,
Sa voix de Málaga !

Plus de cortèges à travers les volets
Ni sur les terrasses,
Dès qu’il chante ;
Sucs du vent et chaos des restes.

Carrés de pins, lignes de craies,
Virgules d’encre sur les ciments, vers la mer.
L’aveugle de loterie cesse les secouades sèches de sa sébile
De fer blanc, sur le trottoir.

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte

La Descente au Jardin - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Poème n°11

Date du document : Pâques 1969

11. La Descente au Jardin

Allons ! Totalité frugale,
Premier jour !
Toutes brillantes des ondées du rêve,
Offertes dans l’urne du matin,
Devant,
S’envolent, claquent,
Les tourterelles !

On ne revient jamais aux mêmes endroits du jardin.
(Toujours j’y replonge !)
Tête envolée sous le figuier
De dahlias, couleurs et désordres…

(Là-bas
Quatre Pavillons
Quinze mois,
Dernier somme ;

Masse de boue devers l’École ;
Carte des tertres de hasard.)

Le tilleul, puis
La touffe d’arums, puis
Le ciel d’eau intangible et nue,
Plus noire que sapinière.

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte

La Jeune Juive - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Futur Antérieur. Poème n°34

Date du document : Mars 1983

34. La Jeune Juive

L’Hiver, sucre lent qui fond, on erre, jusqu’à se taire,
Se terrer. L’air qui languit et qui tourne, c’est celui de
La jeune juive
Au-dessus des sombres nations, au fond de la vallée de la Ruhr.

« Oh ! Toute cette chute d’hosties vives dans la bouche, ce sont
Les gateaux de mon père pour les Pâques,
Les vitraux froids par endroits de l’Évangéliste
Mais d’une telle grâce !

Publié le 29 août 2007 dans document OGR texte

Été - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Futur Antérieur. Poème n°20.

Date du document : Août 1969

Tu sortais du bas des immeubles
Courante au soleil près des bulls, dans la poudre,
En claquettes et maillot marin à rayures
Bleues, et les taches de rousseur.

Les soirs passés dans la dune
De Laredo : des olives, c’est tout ;
Pas un sou.

Rien ne reste à la haine des vignes
Où les chevaux de frise boivent les taches
De doux songes de plâtres.

Publié le 27 juillet 2007 dans document OGR texte

Six Poèmes de Décembre 1968. C. La Montée - Livre Poétique de Nicolaï. 1968-1984. Pressent. Poème n°6C

Date du document : Décembre 1968

C. La Montée

Elle a cheveux de baillon tendre
Ramenés par ma main dont l’odeur…
Bruns, roux, forts, doux !

Œuvrée contre moi quand ses lèvres
De cruauté sur le morfil,
Or visible par la fenêtre
Où les yeux de l’Été pénètrent.

Parmi les fleurs elle est terrible !
Chaleur déversée des fumiers,
Nuque mordue au fond des greniers.

Nacre et ventre,
Étoiles de lait,
Cuisses ! Serpents, lianes,
O sa toilette, Osyris,
T’as vu ? !

Publié le 14 juin 2007 dans document OGR texte