Croquis Jardin 25 - Papier machine, crayons graphite
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Date du document : 2011
Une barque se dandine sur le lac tranquille, de petites vagues cognent sa coque solide qui glisse contre le quai de bois et les roseaux. Son havre est étroit mais agréable, la berge est douce, couverte d'herbe verte en pente légère jusqu'au seuil d'une jolie chaumière de pierres. Des bouquets de roses surgissent dans le feuillage épais et sombre des rosiers rustiques; on entend le chant d'une flûte picolo et dans l'âtre brûle un bon feu; si la journée est belle, resplendissante même, le matin reste froid car nous sommes au printemps. Le printemps au bord du lac perd très lentement la fraîcheur de l'hiver mais l'automne résiste et garde longtemps les chaleurs de l'été. « Quand l'automne sera là, je ne serai plus là », une jeune fille le chantonne, sa sœur joue de la flûte; allongée sur le lit, elle accompagne les paroles joyeuses. Une soupe légère mijote, la mère repasse une ceinture de dentelle, ensuite il faudra faire le chemisier, « ma fille se marie avec sa chemise de lin ! », et puis « pom-pom-pom ! » rentre le tonton, « j'apporte le jasmin et les fleurs d'oranger », « pose-les ici » et voilà qu'il s'assoit. Oui, il prendra bien un bol de café, ça fait une tirée du château jusqu'ici... La flûte joue doucement avec un peu de précipitation, c'est la mélodie des amants qui dit: si tu me quittes alors je meurs et si tu restes, je vais mourir sur l'heure...
lire la suite…
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Date du document : 1970
Hyacinthe a l’habitude de copier, presque malgré moi, mes lettres et celles qu’on m’adresse, parce qu’il prétend avoir remarqué que j’étais souvent attaqué par des personnes qui m’avaient écrit des admirations sans fin ou qui s’étaient adressées à moi pour des demandes de service. Quand cela arrive, il fouille dans des liasses à lui seul connues, et, comparant l’article injurieux avec l’épître louangeuse, il me dit
« Voyez-vous, monsieur, que j’ai bien fait ! »
François-René de Chateaubriand. Mémoires d’Outre-Tombe III. Note du 11 août 1836 à propos de lettre à Madame Récamier du 18 mai 1831