Chute 35 du Monologre de la Grosse - Tribu des Gras
Date du document : 1978
Date du document : 1978
Date du document : 1978
La Globule
Date du document : 1978
Grâce à Louis, La Grosse
Date du document : 1978
Baptiste
Date du document : 1978
Saindoux de paranoïa autour de l’encolure
Date du document : 1978
Colonne de viande mythique
Date du document : 1978
Liquides biologiques de la pensée
Date du document : 1978
Deux portes pour sortir du monde
Date du document : 1978
Tranchées des Lavandières Sainte-Opportune
Date du document : 1978
Dans les camps
Date du document : 1978
Les Dragons Chinois
Date du document : 1978
Paulus
Date du document : 1978
Le mangétophone
Date du document : 2005
Ce petit hommage sonore rend compte de l’importance de l’importance des Voix et des radios nocturnes pour la mise en place de la Cosmologie.
NDLR
Date du document : 17 février 1982
Comme le réel jaillit sonnant et trébuchant d’une théorie qui est bonne, à présent l’Oncle Émilio est aveugle, sa grande œuvre ratée, malgré la drogue. Il ne peut demander à qui que ce soit d’autre de fouiller ni de chosir parmi les tonnes de manuscrits. C’eut été un travail impossible, même avec une quinzaine de collaborateurs.
Il aurait dû répartir les doses les plus fortes juste avant l’inscription ; la plupart du temps il s’était trouvé plutôt abattu qu’illuminé.
À présent il venait de s’allonger sur le divan de la terrasse, et le banc froid de poissons de l’air qui survenait aurait dû - c’est certainement cela - s’accomoder de la bombe précédente et tiède.
Avril serait bientôt là, bonne saison sans métaphore. Allers-retours de la terrasse au Parc, soupçonner les auras bourdonnantes des dernières lampes du kiosque, attentif aux lambeaux de musique. C’était l’heure où la marâtre devenait pommier devant la mare, avec cette bonté, cet éclat de la disparition propre aux choses les plus aventureuses.
“C’est à présent l’informel, se dit l’Oncle, ces siècles passés sous la peau de l’hiver et qui luisent. Z ! Riez ! Je fournis le champagne et toute la joie sans discontinuer, sans psychologie.”
Les piaillements n’avaient de cesse et les vibrements des mouches, ces corsetières au-dessous de l’ensommeillement… Faisant s’envoler son cerveau comme un ballon dans le jour gris de la Cordilière.
Il y avait toujours eu ce brouillage de la vue par le blanc d’œuf du monologue intérieur, mais aujourd’hui il avait beau tendre assidûment les doigts dans cette percée de l’air chaud à la recherche des joues rougies des filles comme des pommes chauffées au four, il ne lui restait même pas le cernement figural de l’objet au fond des méandres de la matière grise : son souvenir s’était également dissous tandis qu’il entendait chanter des travailleurs qui revenaient :
“Gars du Nord,
Pies et Porcs,
Poupées de Nuremberg,
Église !”
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Date du document : 1980
Le texte qui suit ainsi que le pdf sont des états préliminaires et non définitifs.
NDLR. Imprégnation dans l’ombre des tableaux.
Tandis que le vent rabat la fumée de nos cheminées sur le ciel gris de neige et le fond des sapins, j’absorbe cette vue avec la même nécessité d’imprégnation que celle qui existe à partir d’un texte historique ou dans toute autre forme de récit. Seul le poème offre une plus grande succession fragmentée de climats ; la force d’incantation d’un poème comme “Les Chasseurs”, par exemple, est colossale et n’a rien à voir avec un jeu littéraire ou une astuce verbale.
Ainsi vont les rêveries d’un enfant au fond d’un grenier à partir d’archives familiales, ou les constructions historiques qu’on se fait, les histoires deux, ces curieuses imprégnations à partir des récits entendus en classe et des livres d’Histoire lus.
Grâce à ma maîtresse, Mlle Angélique j’ai ainsi pu assister à la Saint-Bartélémy en la replaçant autant à Saint-Michel qu’à Saint-Augustin, j’ai construit mes premiers récits de cape et d’épée et surtout j’ai participé à l’exaltation des Enfants Croisés qui sont venus me rendre visite la nuit.
Ils se situaient essentiellement du côté du Maucaillou ; tout le Moyen-Âge était là et rayonnait tout autour de la maison du bourreau jusqu’aux Halles des Capucins
*
Pierre L’Ermite & Robert Darbrisseau : les Vues
Pierre l’Ermite prépare la boucle métaphysique, ne cherche plus ce qu’il en serait du mal métaphysique comme avant lui les bandes de pélerins en marche contre les juifs d’Allemagne, anéanties par les Hongrois, avec leurs rares survivants sur la rive asiatique du Bosphore, les Croisades ne seront plus des guerres saintes pour des conversions forcées des infidèles ; à présent il fouille toujours l’énigme du monde mais du moins ne cherche plus à la résoudre ; il vise, comme les enfants qui sont venus habiter dans la petite maison avec lui (dans les marais cernant l’Abbaye Sainte-Croix d’où ils touchaient la dîme jusqu’à Soulac et la pointe de Grave avec les joncs, les dunes et les prés salés), au Nirvana, à l’inexistence, au vide, au monde blanc de l’absence d’objets ; il aspire à être un zéro, à une néantisation de la parole et surtout de son écriture de copiste et d’enlumineur dans La Petite Louverie, et dans ce repos des Dieux la petite fille se souvient de la cachette qu’elle avait sous l’escalier tournant de bois, du grand salon ouvrant à droite de la porte avec sa cheminée géante et ses carreaux de céramique simple à motifs blancs comme dans l’entrée ; en face : de la toute petite cuisine et du rebord de l’étroite fenêtre où ils avaient l’habitude de voler le gâteau en train de refroidir depuis le champ derrière, peu vaste, et pourtant déjà si fatiguant à faucher pour l’Ermite ; d’une débauche de la Pensée en mauvaise énergie autour de la myriade de poires mortes ; ils se souviennent de la salle de bains bleuâtre dans un renfoncement très humide (couche de plomb jamais mise contre tout ce mur du Nord, laissant les champignons proliférer ; dans la cuisine aussi), avec ses carrés de liège autour du miroir ; de la cruche penchante et du lavabo où elle n’avait pas le droit de sauter, petite, par risque d’arracher celui-ci, fragilement fixé au mur ; de sa porte donnant sur le garage où se trouvait la machine typographique à platine Effel, la Chrysler rouge, le sac de frappe, toutes les casses de caractères Garamond et Plantin, garage ouvrant largement sur le grand pré bienheureux d’aujourd’hui en fleurs avant Pâques où des bouquets d’oiseaux chantent et piailleront jusque tard dans la nuit en écoutant les voix d’Emily Dickinson au coffre secret, de George Eliot, la fille du charpentier, d’Elizabeth Browning… Au début, elle avait pensé que l’Ermite Loutier souhaitait imprimer un “journal d’enfermement”, le narrateur devenant de plus en plus fou - et radical dans son énoncé - jusqu’au crime de tuer le Destin et l’Indifférence, couple maudit, car il veut une constance, un monoton Kleinien ; il a toujours refusé que les siens meurent, il se ferait maffioso auprès de Dieu pour cela, il veut maîtriser le monde jusqu’aux moindres climats,
or voici le Loutier qui fait des philtres avec les foies :
article offert à chaque tête ! toutes les têtes
sont sur l’immense étal, les offres liées dessus ;
prédominance des rouges ; le serreux les range et les fait dormir
alignés dans la paille du grenier d’où le condamné à brûler
doit à tout prix se relever,
mais tout est clos ;
grosses perles à son front ;
abattre le loup-garou d’une balle bénite,
il le faudra ! soi-même vêtu de leurs peaux ;
un certain foulage de sauvagine à la nuit tombée ;
de ces façons funéraires…
mais qu’est-ce cette toison qui flambe
et ne s’arrache plus ? ! je courrai, je courrai
me jetant à la gueule des chevaux gabelous
excité par les faux sauniers, peut-être femme !
le loup apprivoisé dévore le manteau du Maître
sur sa charrette
(quantité d’argent de l’ouverture des chiens)
et le Maître en travers,
au soleil,
au jardin des Moines,
en ombres sur les trous des prés, tandis
que Messieurs les loups précités font concert : Madame
des Taillis du Taillan (ils en ont tué six,
mangé quatre et massacré dix) ; Monsieur
à la Croix de Majou, et les voix des louveteaux en chœur ;
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Date du document : 1980
Courant
Qu’est-ce que ça doit être vraiment et par où sortir ? Je lis pendant que j’agonise sur une caisse renversée de charbon, dans les soutes, avec le tangage horrible de cette caisse oblongue ; tandis que versé cassé et caché parmi les tonneaux (plutôt derrière), explose le récit court de cette condamnée qui va aboutir tout à l’heure sur l’établi de l’Abuelo (chef de la Tribu des Maigres de Cuir) : tension constante dans la seule énumération des actions.
Avec le langage de qui se trouve ainsi muscles à vif avant la décapitation et les autres tortures, écorchée sur le ponton, plongée jusques là les deux tiers de l’année dans l’Hiver, le désordre et la vomissure, avec l’alcool pur en permanence versé sur ses muscles et notamment les pectoraux et les quadriceps abondants. Voilà cette condamnée verdâtre de teint, démise, disfonctionnant, bientôt défunte, défaite et secouée.
La caisse oscille et sur les bords verse son contenu, se rend ; les flots tourbillonnent autour du navire, du lit, de la charrette et de la cave en même temps. Pendant que j’agonise je lis sur le pont et ça me donne une nausée terrible, les sinus remplis de civilisation, l’amertume des lippes, le dégoût de tous les enseignements jusqu’à me retrouver absolument seul, écœuré de la Mort même dans sa lenteur.
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Date du document : 1984
Date du document : avant 1984
Date du document : après 1984
Date du document : 1984
Pour son projet sur les Enfants Croisés, Jean s’était largement inspiré des Portes du Paradis d’Andrzejewski, livre que lui avait fait connaître Lydou en même temps que Cendres et Diamant ; il avait vu également les deux films de Wajda qui en avaient été tirés. Il avait donc demandé en novembre 1975 à Tourangeau et Don Jujus de venir l’aider pour les repérages à Tours, bien qu’il ne les aimât guère, car ils étaient natifs de ce pays de marais et pourraient l’aider à se dépêtrer des miasmes.
Tourangeau surtout possédait une aimable demeure tourangelle située sur les bords d’un affluent de l’Indre au centre d’un domaine de cinq cents hectares, dont une partie des granges pouvait être aménagée en studio, avec un pavillon des Quatre-Saisons vitré de rouge, de bleu, de jaune et de vert, pour abriter les accumulateurs, les dynamos, les projecteurs, tout le matériel électrique et toute la régie.
Il y avait paraît-il des traces de passage des Enfants Croisés depuis Vendôme, du côté du Dolmen de La Roche aux Fées et de la Colonie Pénitentiaire de Mettray ; certains étaient passés par Château-la-Vallière et la route du Mans et d’autres étaient venus de Beauchêne, du Plessis-Puçay, du Thouard ou encore de Chastillon sur Indre.
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Date du document : Après 1984
Date du document : Avant 1984
Photographie : Didier Morin.
Date du document : Après 1984
Photographie : Didier Morin
Date du document : 1984
Photographie : Didier Morin.
Date du document : Avant 1984
Photographie de Didier Morin
Date du document : 1984
Le genre de fleur qu’on trouve sur l’Île de l’Animalité (archipel de Staphysagria).
Date du document : 1983
Date du document : 1983
Au Capitaine