Ombre.Buenos-Aires. - Livre Poétique de Nycéphore 1968-1984. Poème n°14.A.

Date du document : Fin 1969

14. OMBRE
A. Buenos-Aires

Avenida San-José :
Escabullisada !
San Martín : froid précieux du houx vert ;
Et le givre, tel qu’après un long sommeil.

O Argentina, tu fus toujours passive
De l’autre côté de la frontière, espérant,
Ocaro !

Nous on habitait plus haut
Sur le Monte Cristo.
A Buenos-Aires,
Rouilles géantes et sublimes,
Tous mes membres tremblent de prose.

D’une lenteur ébouriffée,
Depuis que j’ai quitté les huches d’abeilles,
Je refoule mes petites peaux contre les ongles ;
Calle Domingo s’enfonce en Automne
Dans une nuit logique de nacre, épaisse,
Usure honnête des familles, les feuilles,
Les boues…
On quémandait devant les bains publics,
Chambres ouvertes,
Les mosaïques mauves,
Pour pouvoir sauter dans le tramway en partance
(Le globe-trotter est-il vraiment mort ?)

Publié le 5 novembre 2007 dans document OGR texte